De plus en plus des voix s’élèvent, ces derniers jours, appelant à la tenue des élections constitutionnelles dont les résultats auront pour effet la décrispation du climat politique, visiblement, tendu en République Démocratique du Congo. Un climat on ne peut plus caractérisé par les suspicions mutuelles entre le pouvoir et l’Opposition. Joseph Olenghankoy, Président National des Forces Novatrices pour l’Union et la Solidarité, Fonus en sigle, a animé une conférence de Presse, au siège de son Parti politique, le mardi 3 novembre 2015. Au cours de celle-ci, il a passé en revue les points saillants qui dominent l’actualité politique en RDC. Il a évoqué le processus électoral, la démission en cascade de membres de la Ceni, le référendum en gestation, le dialogue et le G7. Il a révélé que l’Opposition va user de tous les moyens pour faire échec à tous les mécanismes tendant à ne pas organiser les élections prévues par la Constitution. Il a dénoncé la violation de l’indépendance de la Ceni et promet d’inviter la population à désobéir et à rejeter la nomination des commissaires spéciaux.
S’exprimant sur la situation de la RDC, il a, d’abord, fait un aperçu historique sur les négociations qui ont amené le peuple Congolais à avoir une Constitution. Il a fait allusion aux grands penseurs qui ont estimé que les acteurs politiques et les belligérants se parlent pour mettre fin à la guerre qui a connu plus de six millions des morts. Les Congolais, dit-il, ne voulaient pas de la prise du pouvoir par les armes et, aussi, de la monarchie qu’on a voulu installer. Ensuite, pour éviter aux gens de le pouvoir par des armes, il a fallu qu’il y ait la démocratie et de l’alternance au pouvoir : «C’est ainsi que nous nous sommes convenus que le mandat du président est de 5 ans renouvelable une seule fois. Après dix ans, il n’y a pas des négociations, ni de prolongation». Cette disposition est le produit de l’Accord de Sun City, dont l’émanation de la Constitution du 18 février 2006.
Il a relevé, cependant, que cette Constitution a subi de modifications à cause des humeurs de gens pour des raisons électorales.
Parlant des élections, il rappelle qu’en 2006 et 2011, le pouvoir avait évoqué le manque d’argent. Cette thèse est à la base, affirme le président des Fonus, du changement du mode du scrutin présidentiel, par la suppression du deuxième tour. Malgré tout, Joseph Olengankoy emprunte un proverbe qui dit : «Quelle que soit la longueur de la nuit, le soleil finit par apparaître ». Selon lui, Joseph Kabila est fin mandat. A ce sujet : «On entendait de lui des signaux clairs sans faire un procès d’intention afin de nous permettre de parler et d’agir pour ne pas verser dans la diversion ». Il ajoute : « aujourd’hui, les signaux montrent clairement que le pouvoir n’a pas la volonté, ni le sentiment de quitter». Il a donné des raisons qui le poussent à croire à cette thèse. Entre autres raisons, lors de deux premières élections, il y avait de l’argent. Mais pour ce mandat, précise-t-il, il n’y en a pas.
Parlant de la Ceni, comme une deuxième raison, il a affirmé la volonté du pouvoir de faire écrouler la Ceni par des démissions en cascade afin de jouer avec le temps. En faisant, dit-il, pression à ses membres de démissionner, l’on viole délibérément l’indépendance de la Ceni.
Abordant la question de nomination des commissaires spéciaux, il a critiqué son caractère inconstitutionnel. «Ca ne figure nulle part dans un document de la République», a justifié Olenghankoy. Il a promis d’appeler la population à rejeter et à désobéir à cette nomination. «Ces gens ne gouverneront pas en RDC », a-t-il déclaré.
Pour éviter les pires et les arrestations, il serait mieux, ajoute-t-il, que la communauté internationale aide la population à rapatrier les avoirs des dirigeants logés à l’étranger pour financer les élections. Olenghankoy, dans la foulée, a fait savoir qu’il y aura une enquête sur la fosse commune de Maluku. Il a reconfirmé son engagement à accompagner le peuple sur son destin. «Nous nous battrons et nous ne laisserons jamais cet héritage pour lequel nous avons sacrifié toute une vie. Nous allons briser la barrière érigée contre la démocratie ». Il croit, dur comme fer, qu’il n’y aura pas de référendum en RDC, quel que soit le schéma en gestation. Il a salué le courage du G7 qui a quitté le camp du pouvoir et lui demande de persévérer dans la lutte.
Peter Tshibangu