L'épidémie d'Ebola continue sa progression fulgurante en Afrique de l'Ouest, avec 4 024 morts et 8 376 cas selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) publiée le 10 octobre. Dans les pays occidentaux, le patient libérien, premier cas de fièvre diagnostiqué sur le territoire américain, est mort début octobre à Dallas (Texas), de même que les deux missionnaires espagnols rapatriés du Liberia en août et septembre. Mardi, un Soudanais, employé de l'ONU contaminé au Liberia, est mort en Allemagne.
A l'inverse, l'infirmière de MSF soignée à l'hôpital Bégin (Val-de-Marne) en Francea été guérie. Comment expliquer que certains malades réchappent du virus et comment ces survivants peuvent-ils aider à soigner d'autres personnes infectées ?
- Pourquoi certains patients infectés guérissent tandis que d'autres non ?
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Reste que la prise en charge rapide peut aussi échouer dans les pays développés. Le patient libérien arrivé au Texas le 20 septembre, Thomas Eric Duncan, n'a ainsi été placé à l'isolement et traité que quatre jours après l'apparition des symptômes, ayant été dans un premier temps renvoyé chez lui avec des antibiotiques. De même, l'aide-soignante espagnole Teresa Romero, actuellement dans un état « stable » mais encore « très grave », n'a pas immédiatement bénéficié de soins dans l'hôpital chargé de gérer les cas d'Ebola. Le deuxième facteur qui intervient dans les chances de guérison est l'état de santé préalable des patients. Les patients plus âgés, fragiles ou malades, dont le système immunitaire est déjà en train de combattre d'autres infections, ont davantage de risques de mourir d'Ebola. Les deux missionnaires espagnols rapatriés du Liberia en août et septembre, et morts depuis, étaient par exemple respectivement âgés de 75 ans et 69 ans et avaient d'autres problèmes de santé. Enfin, les traitements expérimentaux administrés à certains patients ont pu jouer dans leur guérison. Quatre médicaments ont été testés sur des malades aux Etats-Unis, en Espagne, en Norvège ou sur l'infirmière de MSF en France. Il s'agit du ZMapp, un cocktail de trois anticorps monoclonaux, développé par l'Américain Mapp Biopharmaceutical, et de trois antiviraux : le TKM-Ebola, de la société canadienne Tekmira, le brincidofovir, développé par la firme américaine Chimerix, et l'Avigan (le favipiravir ou « T-705 »), du groupe japonais Toyama Chemical (filiale de FujiFilm). Seul ce dernier est relativement accessible ; les trois autres sont indisponibles à l'échelle mondiale. Ces traitements doivent par ailleurs faire l'objet de davantage d'essais cliniques pour évaluer leur efficacité, avant de pouvoir être produits en grande quantité début 2015.- Un patient guéri est-il immunisé ?
- Dans quelle mesure les patients guéris peuvent-ils aider à soigner des malades ?