L'épidémie d'Ebola, qui a déjà fait plus de 2 000 morts en Afrique de l'Ouest depuis le début de l'année, risque de continuer sa flambée : « Plusieurs milliers de nouveaux cas d'Ebola sont attendus dans les trois prochaines semaines au Liberia », le pays le plus touché, a affirmé l'OMS hier, lundi. De son côté, l'Union africaine était réunie à Addis-Abeba pour définir une stratégie à l'échelle du continent. À Addis-Abeba, l‟Union africaine a appelé les pays africains à lever toutes les restrictions aux voyages mises en place contre l'épidémie. Elle exhorte « tous les pays membres à lever toutes les interdictions de voyage afin que les gens puissent se déplacer entre pays et faire du commerce et afin de favoriser les activités économiques ». « Il y a une recommandation, un consensus entre tous les pays qui ont participé concernant la levée des restrictions sur le déplacement des personnes et des mesures à prendre pour accompagner cette levée en termes de dépistage, en termes de suivi, en termes de communication de l’information entre les États qui sont directement atteints par l’épidémie et les autres, développe Hindou Mint Ainina, la ministre des Affaires étrangères mauritanienne et présidente du Conseil exécutif de l‟Union africaine. Et ce, afin d’empêcher que la crise humanitaire ne vienne se greffer sur la crise liée à l’épidémie. C’est-à-dire qu’il faut éviter de créer des conditions où l’économie, où la vie va s’arrêter dans les pays qui sont les plus affectés, en particulier en Afrique de l’Ouest. Les États sont souverains dans leurs décisions, mais l’orientation globale est que l’engagement des pays de l’Union africaine est pour l’ouverture des frontières ». Aucune mesure n'a été prise pour contraindre les États membres à appliquer cette décision, ni sur les délais pour sa mise en oeuvre. Traitements expérimentaux
À Addis-Abeba, il a aussi été question des traitements expérimentaux contre Ebola comme le ZMapp. L'OMS s'est prononcée en faveur de leur utilisation immédiate. Une bonne chose, estime le Commissaire aux affaires sociales de l'UA, mais la distribution de ces sérums doit être encadrée. « Mettre un médicament sur la marché prend beaucoup de temps. (...) Nous n'avons pas cinq ans pour être prêts ».Mustapha Kaloko(Propos recueillis par Antoine Garcia) Commissaire aux Affaires sociales de l'UA