Du rififi au Palu : Adolph Muzito interdit d’engager le parti

Vendredi 14 août 2015 - 10:39

(KINSHASA)- La nouvelle a fait l’effet d’une bombe au Parti lumumbiste unifié. L’ancien premier ministre, Adolph Muzito, l’homme de sérail d’Antoine Gizenga est interdit de parole. Le parti pour lequel il a consacré toute sa vie politique, le pousse presqu’à la porte. Depuis deux jours, une décision signée de la main du patriarche ordonne à
Muzito de ne plus engager le parti ou parler en son nom, pendant trois ans. Tout calcul fait, on veut empêcher Muzito de briguer le fauteuil présidentiel sous les couleurs du parti d’Antoine Gizenga. ‘‘Interdire à quelqu’un de parler au nom du parti pendant trois ans mais comment il peut faire sa campagne électorale même s’il est candidat député
national, ça parait compliqué’’, indique un cadre du parti sous couvert de l’anonymat. Le premier à relayer l’info, c’est Tryphon Kin Kiey Mulumba, l’un des adversaires du Palu dans le Kwilu. Dans un tweet, le patron de Kabila désir et ministre des relations avec le parlement annonce la suspension pour trois ans de l’ex-premier Adolph Muzito par Antoine Gizenga, pour cause d’indiscipline caractérisée. Depuis que Muzito a commencé à larguer ses tribunes, ses ennemis au parti mijotaient des stratégies pour obtenir sa mise à l’écart. L’élu de Kikwit semblait être le bon cheval pour le Palu à la présidentielle. Ancien premier ministre, proche du secrétaire général du Palu, militant de première heure depuis les années transition jusqu’aujourd’hui, friqué plus que tous les cadres du parti, Muzito
présentait le vrai profil de présidentiable. Seulement à Buma- résidence de Gizenga située à la périphérie-Est de Kinshasa, un camp montait un coup fatal contre lui. Des sources parlent de Michel Mashini, l’un des bras droits d’Anne Bumba Gizenga, le faiseur des rois. Au Palu, quand tu ne composes avec elle, tu es punie, nous dit-on. Mayobo a payé, Laure Kawanda aussi, énumère un cadre Palu. Déjà, l’organisation par Muzito des journées de réflexion du Palu
avait suscité colère et indignation dans le camp des extrémistes. Il pense devenir candidat du parti avec son argent, murmurait l’un d’eux. Seulement, reste à savoir comment va réagir l’ancien ministre du Budget. Va-t-il prendre distance avec le parti ou poursuivre sans relâche la publication de ses tribunes qui mettent mal à l’aise son successeur à la primature, Augustin Matata Ponyo dont on soupçonne aussi sa silhouette dans cette décision. Les prochains jours nous en diront davantage.