Bruno Tshibala, Secrétaire général Adjoint de l’UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social), chargé des questions politiques et juridiques, a fait hier lundi 22 décembre 2014, le tour de la Monusco et de plusieurs missions diplomatiques accréditées à Kinshasa. Au Secrétariat de Martin Köbler, Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en RDC, il a déposé la lettre datée du 15 décembre 2014 et adressée à ce dernier par Etienne Tshisekedi, l’exhortant à tout mettre en œuvre pour convoquer d’urgence un Dialogue politique entre toutes les forces politiques et sociales congolaises en vue de résoudre la crise multiforme qui frappe le pays depuis novembre 2011, suite à l’organisation d’élections aux résultats fort controversés.
Des copies de la même correspondance ont été déposées, le même jour, dans plusieurs missions diplomatiques accréditées à Kinshasa, notamment celles de l’Union Européenne, de l’Union Africaine, des Etats-Unis d’Amérique, de France, de Belgique, de la République Fédérale d’Allemagne et de la République Sud-Africaine. On peut lire notamment ceci : « Me référant à l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, spécialement en son paragraphe 14 point b vous donnant mission de promouvoir, aux moyens de vos bons offices, un dialogue politique transparent et sans exclusives, de toutes les parties prenantes congolaises et en considération de l’aggravation de la situation socio-politique en RDC et l’urgence de s’y pencher pour une sortie de crise, j’ai l’honneur de venir et de saisir votre autorité aux fins de vous demander instamment, au nom de mon parti et des millions de Congolais qui me témoignent leur confiance, de bien vouloir convoquer rapidement le dialogue politique ».
Rappel du mémo de l’UDPS par le SG Mavungu
En séjour à Bruxelles depuis le milieu de la semaine dernière, où il a été appelé en consultation par Etienne Tshisekedi, président national, le Secrétaire général de l’UDPS, Bruno Mavungu, a animé le samedi 19 décembre 2014 une conférence de presse en rapport avec l’exigence de son parti fondée sur la résolution de la crise politique persistance en RDC. Elle était articulée autour de trois points à savoir : causes de la persistance de la crise en RDC ; approche pour le règlement rapide de cette crise ; organisation du Dialogue politique.
S’agissant des causes de la crise politique, Bruno Mavungu les impute aux processus électoraux de 2006 et 2011 viciés par les tripatouillages des résultats dans les urnes. D’où, le souverain primaire ne s’est pas reconnu dans les votes qu’il avait exprimés en faveur de ses favoris pour la gestion des affaires publiques. Selon l’UDPS, il y a une grave impasse qui fait courir à la RDC un risque d’implosion aux « conséquences incalculables pour la Sous-Région et l’Afrique ».
Pour ce qui est de l’approche de la crise en vue de son règlement rapide, le Secrétaire général de l’UDPS a préconisé une vielle recette chère à son parti : le dialogue. A ce propos, son cadre est tout tracé par l’Accord-cadre d’Addis-Ababa. Et de souligner à ce propos que « le dialogue devra donc nous permettre, dans un dépassement de soi et en ne privilégiant que l’intérêt général du peuple, de résoudre la question de la légitimité de ceux qui dirigent le pays. C’est cela qui nous aidera à mettre fin à la crise qu’elle induit ».
Concernant l’organisation de ce dialogue politique, l’UDPS suggère une table ronde devant mettre face à face d’une part Etienne Tshisekedi et ses alliés et, d’autre part, Joseph Kabila et ses partisans, sous la modération du Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en RD Congo et Chef de la Monusco, selon les prescrits de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. Un des points majeurs à traiter serait le contentieux électoral de 2011. Mais un état des lieux général de la République serait aussi le bienvenu, afin de diagnostiquer les maux économiques et sociaux qui empêcher le pays de s’engager dans la voie de la bonne gouvernance et de la croissance positive, dont les effets devraient être ressentis par la majorité de la population, contrairement à la situation actuelle où la misère frappe le plus grand nombre.
L’UDPS propose la ville d’Addis-Abeba comme terrain neutre pour l’accueil des participants et Kinshasa comme site de la signature du futur consensus politique. Sa durée ne devrait pas excéder dix jours et le nombre de participants limité au strict minimum.
Kimp