Dialogue politique congolaise : Plus qu’une question des jours

Vendredi 6 novembre 2015 - 06:39

Passage obligé devant baliser les voies pour la tenue  prochaines des élections générales apaisées et transparentes en République démocratique du Congo, l’organisation d’un dialogue politique annoncé pour mi-novembre ne fait plus  d’aucun doute. Il ne reste plus que quelques détails à régler pour sa tenue effective, apprend-t-on des sources de l’Assemblée nationale.

Le vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur et Sécurité, Evariste Boshab avait finalement fixé l’opinion sur cette question cruciale d’actualité qui agite le gotha politique congolais en déclarant au début de la semaine, à l’issue d’une réunion interinstitutionnelles présidée par le Président de la République, Joseph Kabila Kabange, que le dialogue politique sur le processus électoral pourrait être convoqué incessamment.

Les informations engrangées dans les couloirs du Palais du peuple, siège du Parlement congolais, dévoilent même la date, en précisant que ce forum national qui sera axé essentiellement sur le  processus électoral pourrait être convoqué d’ici le 15 novembre prochain. L’une de deux villes, Kinshasa ou Muanda (ville côtière de la province du Kongo Central) pourra abriter ces accises dans une période ne dépassant pas deux semaines.

Un médiateur aurait également été désigné pour présider et faciliter la tenue de ces assises. Le premier nom cité est celui de l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies pour la région des Grands Lacs, Saïd Djinnit. Un autre potentiel médiateur dont le nom n’est pas encore rendu public, serait un haut-fonctionnaire de la Mission de l’organisation des Nations Unies pour stabilisation du Congo (Monusco).

Cela va s’en dire, le sujet, mieux, la tenue de ce forum national voulu inclusif initié par le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, est loin de faire l’unanimité dans la classe politique congolaise. Deux camps diamétralement opposés s’arc-boutent sur leur position. Les pro-dialogues  et les anti-dialogues.

Cadre susceptible de trouver un consensus

En fait les partis au pouvoir, c’est-à-dire, ceux faisant partie de la majorité présidentielle sont favorables au dialogue politique, cadre susceptible de permettre à la classe politique congolaise de trouver un consensus devant les difficultés du pays à organiser toutes les élections prévues par la constitution.

Avec le soutien d’une bonne partie de l’opposition, conduite par la fille aînée de l’opposition congolaise, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), plusieurs observateurs estiment que rien ne pourrait empêcher la tenue de ce forum national.

En tout cas, ajoutent-t-ils, si les conditions et préalables exigés par l’UDPS sont garantis, tel semble le cas avec l’option prise d’une médiation internationale, ce dialogue politique sera concrétisé dans les tout prochains jours, sans faute.

D’ailleurs, la fille ainée de l’opposition congolaise avait pratiquement lancé un ultimatum en déclarant que si le dialogue politique entre Congolais n’était pas convoqué avant la fin de ce mois de novembre courant, il deviendrait automatiquement sans objet pour ce parti politique. Visiblement, ce message a  été bien reçu par les partis au pouvoir.

Parmi les points devant faire l’objet de ces assises, on évoque notamment le calendrier électoral harmonisé, l’enrôlement de nouveaux majeurs, la sécurisation du processus électoral et évidement le budget des élections. Ce forum national va également aborder les questions relatives à la restructuration de la Commission électorale indépendante nationale (CENI).

Par ailleurs, d’autres partis de l’opposition contre le dialogue politique voient en sa  cette initiative, un stratagème pour permettre au président en exercice de briguer un troisième mandat non prévu par la constitution.

Un autre opposant, Clément Kanku, président du Mouvement pour le renouveau (MR) appelle pour sa part la classe politique congolaise à une table ronde électorale. Une manière de rassurer les uns et les autres. Cela passe, souligne-t-il, par le respect de la constitution, du délai constitutionnel. La deuxième garantie, c’est que les choses se passent en toute transparence en ne parlant que des matières qui touchent aux élections parce que ne pas circonscrire cette table-ronde, ce forum ou ce dialogue autour d’un thème précis, c’est une porte ouverte à toute forme de dérive, je dirais même mieux à tous ceux que les gens craignent aujourd’hui, c’est-à-dire, le fameux glissement.

Dovin Ntelolo Diasonga