Dialogue : les Évêques catholiques consultent…

Mercredi 30 décembre 2015 - 13:59

Apporter leur contribution pour la paix, le mieux-être, mais aussi voir quels seraient les obstacles par rapport à un dialogue entre les différents courants du peuple congolais, toujours dans l’intérêt supérieur de la nation : voilà l’objectif d’une série de rencontres que les Evêques de la CENCO (Conférence Episcopale Nationale du Congo) organisent depuis lundi au centre d’accueil de Caritas Congo à Kinshasa. Pasteurs, au contact avec le peuple de Dieu confiés à leur sollicitude pastorale, les Evêques membres du Comité Permanent de la CENCO ont quitté leurs Diocèses pour essayer « d’apporter leur contribution pour qu’il y ait plus de paix dans le pays ; pour que le peuple vive vraiment dans la paix cette fin d’année, et que celle qui s’ouvre le soit aussi », a déclaré mardi à la presse l’Abbé Léonard Santedi, Secrétaire Général de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO). Ils ont été à cet effet encouragés par l’appel du Saint Père à privilégier le dialogue, a-t-il poursuivi.

Comme pasteurs et comme église au milieu du village, les Evêques ont voulu écouter les fils et filles de cette église, qui sont tant dans la majorité que dans l’opposition, des acteurs aussi bien politiques que de la Société civile, « pour servir la cause de la paix, de l’unité nationale, du dialogue et du bien-être du peuple congolais ».

Kengo, Mwando, Lutundula, Lumbi, Minaku, Kamerhe, Tshombela, Katende, consultés

Les Evêques ont démarré leur écoute avec Jean-Claude Katende (de l’ASADHO) et Jonas Tshombela de la Nouvelle Société Civile. « Personne n’est contre le dialogue dans ce pays, y compris même ceux qui s’y disent contre », a relevé d’entrée de jeu Jonas Tshombela de la Noiuvelle Société Civile. Il a tout de même cité deux préalables à remplir : « un dialogue qui respecte la Constitution de la république ; qui nous aidera à obtenir l’alternance par l’organisation des élections dans le délai constitutionnel. A ces deux conditions, nous irons au dialogue », a-t-il affirmé, expliquant quelques problèmes bloquant le processus électoral.

«Les Evêques ont voulu savoir un peu où en est avec le dialogue qui se prépare. Et j’ai essayé de les éclairer sur ce dialogue », a indiqué pour sa part le Président du Sénat et autorité morale de l’Opposition Républicaine. Répondant à la presse, Léon Kengo a ajouté que « le dialogue est annoncé, mais pas encore convoqué ». Il a relevé que ce dialogue n’est pas seulement lié au mandat du Chef de l’Etat, mais aussi aux élections qui auront lieu, allusion faite à toutes les élections, y compris les locales.

« Les Evêques, tout comme nous, sont préoccupés par la situation du pays qui risque d’aboutir à une implosion ; et cela, pas du fait du G7, mais des responsables qui ont déclenché les mécanismes de l’oppression. Et je crois que les Evêques, en tant que pasteurs, tiennent à ce que tout se passe dans le calme. Ils voulaient de savoir notre démarche, qui est celle qu’on ne touche pas aux dispositions constitutionnelles », a indiqué Mwando Nsimba. Et de souligner que pour le Groupe de 7 (G7), il n’y a pas dialogue : « Nous ne sommes pas partants jusque-là à ce que vous appelez dialogue », relevant que ses contenu et termes de référence ne sont pas connus. En présence de Christophe Lutundula et Pierre Lumbi, tous du G7, Mwando a déploré la démarche actuelle, « consistant à provoquer des dérapages pour justifier la ‘ burundisation ‘ de la RDC », laquelle serait connue de tout le monde.

L’Abbé Santedi a fait savoir qu’à l’issue de cette série de rencontres, les Evêques analyseront les avis des uns et des autres. « C’est d’abord l’écoute qui est nécessaire. Mais, dans cela, on voit qu’il y a effectivement le souci pour la paix dans le pays et le bien-être du peuple congolais. Ce souci est partagé par tout le monde », a relevé le SG de la CENCO, notant un point notable de convergence. Et à la fin, les Evêques pourront faire savoir leur contribution au service du pays, en tant qu’église au milieu du village.

Ces rencontres se sont poursuivies dans l’après-midi avec le Président de l’Assemblé Nationale, qui est Secrétaire général de la Majorité Présidentielle, ainsi qu’avec la Dynamique de l’Opposition représentée par Vital Kamerhe, Eve Bazaiba, Fayulu, etc.

La journée de mercredi sera réservée aux responsables de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) ainsi qu’à d’autres acteurs de la Société civile et de l’Opposition politique, dans leur diversité.

Guy-Marin Kamandji

(C.P.)

 

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