Dialogue : F. Mulumba et E. Kabongo invitent le peuple à imposer les options salutaires pour la RDC

Lundi 9 mai 2016 - 11:26
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Le peuple congolais doit tirer des leçons du dialogue intercongolais de Sun City qui a été sanctionné par un accord global et inclusif imposé par des puissances étrangères. Dès lors, il importe que le prochain dialogue soit celui de la dernière chance. Celui qui lèverait les grandes options pour la dignité des Congolais et le développement du géant Congo.

 

Le débat sur la bonne marche de la RDC n’est plus le monopole des partis politiques. Il préoccupe au plus haut point des intellectuels Car, dit-on, l’on mesure la valeur d’un Etat à base de son coefficient intellectuel.

 

C’est dans ce cadre que Freddy Mulumba et Emmanuel Kabongo, respectivement politologue de formation et professeur d’université, sont montés au créneau pour attirer, non seulement l’attention du peuple sur le danger qui le guette en suivant aveuglement les politiques qui se sont emparés de l’espace médiatique, mais aussi, et surtout, éveiller les Congolais à se forger une identité collective devant lui permettre de se prendre en charge.

 

Cette conférence a été organisée par la Conscience nationale congolaise (CNC Asbl) le samedi 7 mai à la paroisse Notre-Dame de Fatima à Kinshasa. Une rencontre riche en idées. Des citoyens lambda et des professeurs d’universités ont pris part à ce café scientifique, notamment l‘historien Belepe, les sociologues Kalele Kabila et Bongeli. La modération a été assurée par Amédée Mwarabu Kiboko, journaliste au quotidien Le Potentiel. Le thème central développé a porté sur « Le dialogue, et après ».

 

VERS LA MISE SOUS TUTELLE DELA RDC?

Freddy Mulumba a planché sur le « Dialogue de Sun City, des leçons à tirer ». Il a fait un tour d’horizon sur toutes les péripéties qui ont émaillé le dialogue de Sun City. Il a estimé qu’au lancement du dialogue de Sun City qui a été sanctionné par l’Accord global et inclusif, le décor était déjà planté pour mettre la RDC sous tutelle des puissances étrangères. L’histoire étant la mémoire des nations selon Joseph Ki-Zerbo, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir, a-t-il prévenu.

 

Pour Freddy Mulumba, il est temps que les Congolais prenne leur destin en main, cette fois-ci, afin d’éviter que le prochain dialogue ne débouche sur la nouvelle mise sous tutelle du pays aux conséquences incalculables et à un risque très élevé d’implosion et de balkanisation du pays.

 

Freddy Mulumba, par ailleurs coordonateur de la CNC, reste convaincu qu’il faut commencer par reprendre conscience de son passé de manière à tirer des leçons. « L’Accord global et inclusif de Sun City n’a pas résolu la crise congolaise. Il a permis que le Congo soit mis sous tutelle occidentale avec le Comité international d’accompagnement de la transition. Les partis dits démocratiques ont perdu la bataille au profit des rebelles. Il y a eu partage du pouvoir entre le gouvernement de Kinshasa et les belligérants (RCD, MLC, RCD/ KML...). Les décisions ont été imposées par les puissances étrangères à travers la formule 1+4. L’Accord global et inclusif a permis aux rebelles d’avoir le contrôle de l’économie nationale et la défense », a-t-il fustigé. Avant d’ajouter que ce sont des ressources naturelles qui sont au cœur de l’enjeu des Occidentaux.

LE PEUPLE DOIT ÊTRE ACTEUR DE SON HISTOIRE

Intervenant sur le thème spécifique de la conférence axé sur le « dialogue, et après », Emmanuel Kabongo, secrétaire général et porte- parole de la Conscience nationale congolaise, s’est focalisée sur l’identité collective que doit se créer un peuple afin de résister aux manipulations de tout genre. « C’est le peuple qui est l’acteur de son histoire », a-t-il dit. Il doit s’approprier le débat politique au lieu d’accorder d’espace médiatique aux politiques qui roulent pour leurs intérêts égoïstes et partisans.

 

Le peuple congolais ne doit pas accepter l’inacceptable. Il doit savoir refuser des antivaleurs de tout bord lui imposées par le pouvoir à savoir, des salaires insignifiants, la misère dans laquelle il croupit, pas d’accès à l’eau ni à l’électricité moins encore à un enseignement de qualité. Bref, le social du peuple congolais est assimilé au peuple congolais est assimilé au peuple d’avant Jules-César, a martelé Emmanuel Kabongo.

 

UN BUDGET MODIQUE CASSE LA MÉMOIRE COLLECTIVE

Poursuivant sa réflexion, Emmanuel Kabongo a condamné l’attitude irresponsable du gouvernement qui vote un budget d’à peine 7 milliards Usd pour un pays aux dimensions continentales. Lequel budget ne peut pas apporter des réponses aux problèmes sociaux de base. Alors qu’un regard jeté sur les pays de la région, notamment l’Angola, le Gabon, le Rwanda, l’Afrique du Sud, l’on se rend compte que ces Etats votent des budgets réalistes. Aucun de ces pays cités n’a un budget en dessous de 10 milliards Usd. « Tout porte à croire que cela est fait à dessein pour casser la mémoire collective d’un peuple », pense Emmanuel Kabongo.

 

De ce qui précède, il a appelé le peuple congolais à se lever comme un seul homme afin de déclarer « y en mare » pour son lendemain meilleur.

 

Ainsi, le prochain dialoguer, s’il se tient, il doit être en mesure de lever de grandes options qui permettront à ce que les Congolais retrouvent leur dignité et surtout permettre que la RDC joue enfin son rôle dans le concert des nations.

 

En maintenant le peuple congolais dans la misère, dans le dénuement total, on prépare le lit à toutes les grandes puissances en quête des ressources naturelles pour leur propre intérêt.

 

Dialogue de la dernière chance

Emmanuel Kabongo a appelé le Congolais à aller au dialogue, mais que celui-ci soit celui de la dernière chance. Les débats devront se focaliser sur comment garantir la sécurité à chaque citoyen, comment protéger l’intégrité nationale, comment développer le pays.

 

Au moment des échanges, la salle a vibré au rythme du changement. Certains intervenants ont cherché à savoir si le prochain dialogue ne va pas permettre au pouvoir en place de glisser. D’autres ont fait observer qu’un peuple sans leader ne peut pas, à lui seul, relever un tel défi. Présents dans la salle, les professeurs Kalele Kabila et Bongeli ont été conviés à placer un mot sur le thème du jour.

 

S’adressant aux conférenciers, Kalele Kabila a dit ceci : « Ne faites pas ce que Karl Max a reproché aux philosophes d’avoir interprété le monde au lieu de le transformer. Vous avez longtemps parlé, à quand le début de l’action ? Le prochain dialogue est organisé pour prolonger le mandat du président en place », a fait observer le professeur Kalele.

 

De son côté, le professeur Bongeli a révélé qu’un complot ourdi par un des stratèges américains d’il y a plus de 25 ans annonçant de nouvelles guerres à mener à travers le monde pour l’assujettir à sa puissance.

 

Ces guerres devront se mener à base de l’outil informatique en vue de créer la, zizanie à travers l’humanité. D’où, il a invité le peuple congolais à ouvrir l’œil et le bon.

Par Médard MUYAYA et AMK