Les points inscrits à l’ordre du jour de ce forum, l’initiative de la convocation de celui-ci et la qualité du médiateur posent encore problème …
La semaine en cours dans le pays est particulièrement marquée par un formidable battage autour du dialogue politique inclusif.
Amplifié par les audiences accordées le week-end dernier aux membres de certaines institutions politiques, aux représentants des organisations de la société civile et au corps diplomatique, ce battage a eu l’effet d’un véritable “bourrage de crènes” au point de faire croire à beaucoup qu’une panacée est désormais trouvée pour débarrasser le pays de son envahissante crise politique actuelle!
Or, à voir les choses de plus près, rien n’est encore acquis définitivement concernant la tenue de ce forum qui suscite des espoirs qui risquent de décevoir à plus ou moins court terme. En effet, s’agissant par exemple, des points inscrits à l’ordre du jour de cette rencontre, on constate que le point de vue défendu par Joseph Kabila est diamétralement opposé à celui des partis et plates-formes politiques de l’opposition : le calendrier électoral, le financement et la sécurisation des élections. Qui peut croire un seul instant que l’UDPS, l’UNC, le MLC, le MLP, le MPCR, le MSR, l’ECIDE, le PDC et tant d’autres formations politiques pourraient venir à ce dialogue pour tout simplement discuter des questions citées plus haut avec l’autorité morale de la Majorité et ses affidés ?
On doit à la vérité....
Un autre point inscrit à l’ordre du jour du dialogue politique inclusif concerne la qualité de la personnalité appelée à convoquer cette rencontre. Pour la Majorité présidentielle, c’est Joseph Kabila qui va convoquer ce dialogue et personne d’autre alors que pour l’opposition dans sa majorité, la convocation de ce forum est du ressort exclusif de l’Organisation des Nations Unies par le biais de son Secrétaire général. Il y a enfin l’épineuse question de la qualité du médiateur t désigner pour diriger les débats du dialogue dans la neutralité jusqu’à son terme !
On doit à la vérité que tous les points cités plus hauts posent encore problème et que la convocation de cette rencontre sans résoudre celui-ci au préalable conduirait à coup sûr à son échec. Les points exposés ci-dessus ne relèvent pas d’une rumeur publique. Ils viennent d’une communication faite dernièrement par Joseph Kabila aux Ambassadeurs et Chefs de missions diplomatiques accrédités auprès de la RDC.
Or, de tous temps les forces politiques et sociales acquises au changement au pays exigeaient que les points inscrits à l’ordre du jour du dialogue politique inclusif devraient bénéficier au préalable d’un large consensus de la part des parties prenantes.
Comme on peut s’en rendre compte, là aussi il y a une entorse grave qui pourrait constituer une cause de rejet ‘de ce forum par les parties prenantes non membres de la famille politique à laquelle appartient Joseph Kabila !
Voilà en quelques traits ce que représenterait un dialogue convoqué dare dare à Kinshasa ou à Muanda sans tenir compte des avis des autres... et advienne que pourra.
Par KAMBALE MUTOGHERWA