
Heureux qui, comme Antoine Boyamba, effectue un voyage en France et revient au pays avec de bons résultats. En mission (difficile ?) dans les milieux des Congolais vivant au pays de François Hollande, le vice-ministre en charge des Congolais de l’étranger ne rentre pas à Kinshasa bredouille. Bien au contraire.
" Oui au dialogue politique comme voie de sortie de crise en RD Congo. Non à l’agression des autorités rd congolaises en séjour dans des pays d’Europe !" Voilà, qui résume l’" acte "d’engagement ferme des Congolais de la diaspora, à l’issue de leurs entretiens vendredi le 19 février avec le vice-ministre Antoine Boyamba. La rencontre a eu lieu au Centre des conférences Edouard VII, Place Opéra, dans la prestigieuse capitale française, a-t-on appris d’une source médiatique.
A la lecture du tableau synoptique de la situation politique actuelle du pays, les Congolais vivant à l’étranger encouragent la tenue d’un dialogue politique dans un format d’inclusion. A l’unanimité, ces compatriotes reconnaissent que ce Forum, pour le moins irréversible au stade actuel, est la seule piste qui peut apporter des solutions idoines à tous les problèmes qui minent le paysage politique de la RD Congo. En l’occurrence l’horizon 2016. Aussi, la diaspora congolaise invite-t-elle les acteurs politiques, les responsables des associations et regroupements de la Société civile à souscrire au dialogue afin de mettre le pays à l’abri du chao.
Par ailleurs, des Congolais de l’’étranger, communément appelés " Combattants " à cause de leur activisme politique naguère basé sur la violence, se sont engagés dans la voie de la paix. Devant le vice-ministre Antoine Boyamba, ils ont promis d’enterrer définitivement la hache de guerre au profit du calumet de la paix. Etiquetés comme partisans obsessionnels de certains acteurs politiques de l’anti-pouvoir basés en Europe, ces jeunes Congolais ont finalement résolu de prendre la voie de la raison, sans en exiger la moindre caution. Bonne nouvelle donc, aussi bien pour les dirigeants congolais que pour les artistes musiciens qui, depuis plusieurs mois, ont été considérés comme acquis à la cause du pouvoir de Kinshasa et, par conséquent, déclarés persona non grata en terre de certaines capitales occidentales. En l’occurrence Paris, où les musiciens congolais ne pouvaient plus livrer leurs spectacles ; sous peine de représailles des "Combattants ".
UN CALENDRIER ELECTORAL GLOBAL
Au chapitre du calendrier électoral en RD Congo, notre source d’information renseigne que les interlocuteurs du vice-ministre ont plaidé pour une feuille de route claire reprenant l’ensemble du processus. Particulièrement les élections générales. Au sujet du droit au vote, garanti dans la Constitution du 18 février 2006 en vigueur en RD Congo, la diaspora n’y est pas allée avec le dos de la cuillère. Ces Congolais vivant à l’étranger revendiquent l’exercice effectif de leurs droits de citoyens congolais. Entre autres, la participation effective au vote et la prise en compte de la diaspora dans les opérations de recensement. Ils estiment que seul le recensement leur permettra de déterminer les circonscriptions quant à l’élection des députés nationaux.
En ce qui concerne leur retour au pays, les membres de la diaspora ont réclamé des mesures de sécurité claires. Sur ce point précis, le vice-ministre Antoine Boyamba a rassuré ses hôtes. " La RD Congo est votre pays. C’est la terre de vos ancêtres. Personne n’a le pouvoir de vous interdire le retour au pays. Et, le Gouvernement de la République -votre Gouvernement -qui a la responsabilité constitutionnelle de garantir la sécurité des personnes et celle de leurs biens, veille scrupuleusement à cela. Vous ne devez donc avoir aucune inquiétude sur votre retour au pays ".
Toujours en ce qui concerne leur retour en RD Congo, la diaspora charge le vice-ministre d’être leur porte-voix. Ils demandent l’allègement des démarches administratives et consulaires en vue de bénéficier de certaines facilités quant à l’obtention des documents nécessaires. Sur ce point précis, ces compatriotes ont suggéré la création d’un poste spécial de diplomate chargé des Congolais de l’étrange, au sein des ambassades et des consulats.
Avant la rencontre du quartier Opéra, Antoine Boyamba s’était d’abord entretenu avec les délégués des partis politiques, des mouvements associatifs, des membres du patronat congolais en France ainsi que des représentants des "Combattants ". Cette rencontre préparatoire, prélude à celle de la salle des conférences Edouard VII, avait eu lieu le 5 novembre 2015 à Gennevillers dans la banlieue parisienne. Pour une mission comme celle-ci, Antoine Boyamba s’est senti comme un poisson dans l’eau. Car ayant longtemps vécu en France, il maitrise le terrain, les joueurs et le jeu. Laurel KANKOLE