
«Pour que le dialogue politique d’une si grande importance atteigne ses objectifs, la RD. Congo a besoin d’une majorité présidentielle nationaliste et d’une Opposition Politique responsable, qui privilégient l’intérêt supérieur de la Nation. On ne pourra rien attendre de bon si la majorité présidentielle UMELA et l’Opposition Politique illusionniste et Utopique s’accaparaient de ce forum, pour faire accréditer les thèses de leurs agendas cachés. Le peuple attend de ce dialogue politique, des résolutions consensuelles, pragmatiques et réalistes : qui éclairent les ‘’zones d’ombre’’ de la Constitution ; qui aboutissent à un compromis politique cimentant les acquis du processus démocratique en cours, et une formule politique consensuelle pour gérer le pays dans la paix pendant une période spéciale éventuelle de préparation et de la tenue effective des élections crédibles et apaisées, au cas où les difficultés de la CENI persistaient et la mettaient dans l’impossibilité de les organiser dans les délais constitutionnels». Telle est la conclusion à laquelle Jacques Mokako, Député de son état, est parvenu, à l’aune d’une profonde réflexion sur les questions brûlantes d’actualité qui, depuis un certain moment, cristallisent le débat au sein de la classe politique congolaise.
Du fond de sa pensée, le Député Jacques Mokako, un élu de Bumba, dans l’ex-Equateur, ressasse, ici, toutes les péripéties des élections de 2006 et 2011, avec leurs ratés dont des tiraillements sous la trame d’une guerre à balles réelles à Kinshasa, des contestations enflammées autour des résultats et des incertitudes qu’elles ont laissées planer dans les esprits. Il en tire la leçon maîtresse que, cette fois-ci, pour l’amour de la patrie, les congolais, eux-mêmes, ont le devoir sacré de baliser le chemin qui conduit vers des élections apaisées et crédibles. Il suffit de résoudre les problèmes de la CENI, de se mettre autour d’une table pour des solutions consensuelles liées notamment, à la problématique de la gestion de la période spéciale située entre la fin du mandat de l’actuel Président encore en fonction et l’installation effective du nouveau Président qui sera élu, pour sauver, de manière responsable et en toute lucidité, les meubles. Jacques Mokako scrute, par ailleurs, les vrais problèmes de la CENI et parle du dialogue politique qui, à ses yeux, est et demeure une voie obligée. S’inscrivant en faux contre les extrémistes de tout bord, il affirme qu’une Ordonnance Présidentielle se suffit à elle-même, pour son exécution. Et qu’elle n’a ni besoin d’une Majorité présidentielle aile ‘’Umela’’, ni d’un exorcisme résultant d’une chaîne de prières, fussent-elles œcuméniques, pour cette exécution. D’ailleurs, Jacques Mokako souligne que la participation de l’Opposition au Dialogue est une obligation constitutionnelle. Agir autrement, ajoute-t-il, c’est la meilleure façon, pour une telle Opposition qu’il considère comme étant illusionniste et utopique, de chercher une chose et son contraire. Tantôt, elle veut conquérir le pouvoir. Tantôt, elle refuse de placer le pied sur des voies qui y mènent. D’un bout à un autre, Mokako reste tranchant. Il coupe ainsi, à sa manière, la poire en deux. Sans ambages, il analyse les articles 70 et 75 de la Constitution et attaque les problèmes qu’ils soulèvent à la racine. A propos de la vacance aux fonctions prestigieuses du Président de la République, il donne, dans cette même réflexion, sa propre lecture des faits. Euphémique, Jacques Mokako se dévoile lorsqu’il dit, par exemple, que la Constitution n’est pas un traité de droit dont l’interprétation et la compréhension seraient l’apanage des seuls juristes. ‘’Un seul Médecin serein et posé, peut la lire et la comprendre mieux que cinq juristes passionnés et agités réunis’’.
Des ‘’zones d’ombre’’ dans la Constitution
«La Constitution n’a pas donné au Président de la République arrivé fin mandat une possibilité de rester en fonction sans l’élection présidentielle. Elle ne parle pas non plus de ce qu’il faut faire au cas où l’élection présidentielle n’a pas été organisée dans le délai. Et aussi, la Cour Constitutionnelle, conformément aux articles 160 à 164 de la Constitution, n’a pas le pouvoir d’ajouter, ni de soustraire le nombre des jours d’un mandat Présidentiel.
Ce sont donc toutes ces évidences ainsi que ces ‘’zones d’ombre’’ dans la Constitution qui peuvent amplement justifier la tenue du dialogue politique national inclusif convoqué par l’Ordonnance du Président de la République Chef de l’Etat, Garant de la nation, qui invite l’élite politique du pays, la société civile, ainsi que toutes les forces vives de la nation pour qu’ils trouvent ensemble et de manière consensuelle, des réponses responsables, pragmatiques et réalistes à toutes ces préoccupations et qu’ils lèvent, ensemble, de nouvelles options éventuelles qui pourraient orienter autrement, le destin de notre pays au bénéfice de la paix et de l’unité nationale. La Constitution n’étant autre chose que l’expression du consensus national, elle est appelée à s’adapter à l’évolution de la pensée de cette communauté nationale», suggère-t-il.
LPM