Dans la nuit du lundi 5 au mardi 6 janvier 2015, le ministère du Budget a enregistré entre 3 et 4 heures du matin, une série d’incendies d’origine inconnue. Selon les premières informations recueillies auprès d’un des fonctionnaires, le premier sinistre s’est déclaré vers 3 heures, d’abord au secrétariat général au Budget, avant de se propager au bâtiment abritant la Direction générale de contrôle des marchés publics ( la DGCMP). A cette heure avancée de la nuit, l’on croit savoir que les policiers et autres gardiens ne veillaient qu’aux entrées principales. Quoi de plus normal quand on sait que tous les bureaux étaient fermés à clef ! C’est peut-être dans ces circonstances que l’incendie s’est déclaré probablement dans les circuits électriques. Dans ces bureaux climatisés, les câbles, les ordinateurs et autres onduleurs ne pouvant supporter une hausse de température, ont pris feu. Le sinistre s’est ensuite propagé dans tous les bureaux, au point que les mobiliers en bois ou en matières synthétiques ont transmis les flammes aux rideaux. En moins de trente minutes, tous les services étaient en feu. Même la Direction générale de contrôle des marchés publics n’a pas résisté aux flammes qui se sont propagées avec une vitesse inouïe.
Plus déplorable est le fait que les ordinateurs en matières synthétiques et donc inflammables, où sont stockées une somme importante des données sur les dépenses de l’Etat au niveau central sont partis en fumées. Il en est de même des dossiers physiques empilés dans les armoires qui ne sont plus que cendres.
On a alors alerté les responsables du ministère du Budget, en commençant par le ministre, le professeur Michel Bongongo, le Secrétaire général Odon Nsampanga, le directeur général Grégoire Kwagge de la DGCMP, ainsi que tous les directeurs et chefs de division du Budget.
Pendant que l’on s’interrogeait sans trouver des réponses aux causes de ce premier sinistre, un autre incendie se déclarait en moins d’une heure d’intervalle, dans les installations abritant cette fois, le serveur central du système informatique de la Chaine de la dépense située derrière l’immeuble du cabinet du ministre du Budget, sur le boulevard du 30 juin, en diagonale avec la Chancellerie des Ordres Nationaux.
A en croire une sentinelle des environs, tout est parti d’abord de l’odeur de brûlis qui a envahi tout le secteur. Personne ne savait d’où cela provenait. On a vite pensé aux sachets usagés que les veilleurs de nuit brûlent pour faire la propreté de lieux. Cette odeur deviendra plus persistante, et c’est en ce moment que l’on verra monter des fumées qui s’échappaient du bâtiment abritant le serveur central du système informatique de la « Chaîne de la dépense ». Les policiers commis à la surveillance des installations et autres surveillants ont accouru aussitôt pour en savoir davantage. Ils n’ont fait que constater les dégâts. En effet, après avoir cassé les portes des bureaux pour voir ce que l’on pouvait sauver, partout, il y avait des flammes rougeoyantes et des fumées ocres. Même les moyens rudimentaires de lutte contre l’incendie auxquels ils ont recouru, se sont révélés impuissants et inefficaces. Le sinistre était incotrôlable. Matériels informatiques, mobiliers, rideaux et de des dossiers contenant des pièces comptables, des lettres de transmission, des factures, des notes de perception et autres documents de valeur, n’étaient plus que cendres.
A la suite de ces incendies, le ministre du Budget, le professeur Michel Bongongo, a obtenu des responsables de la Police nationale congolaise qu’une enquête soit menée afin de déterminer les causes exactes de ces sinistres dont la similitude ne peut que surprendre. C’est quand même bizarre que ces incendies puissent se déclarer dans des services différents dépendant du ministère du Budget éloignés les uns des autres.
Toute la journée d’hier, les limiers de la Police technique et scientifique mobilisés sur cette affaire, se sont attelés au prélèvement des indices de ces deux incendies. L’on espère qu’au terme des interrogatoires des policiers de garde et des surveillants, ils parviendront à se faire une religion sur l’origine de ces deux incendies qui viennent de causer de graves préjudices au ministère du Budget.
Certains observateurs se demandent si les installations de services de ce ministère avaient été sécurisées avec des systèmes d’alerte anti-incendie. Car , si ce dispositif était en place, il aurait alerté à temps l’équipe de surveillance et cela aurait sauvé bon nombre de matériels et autres équipements informatiques.
J.R.T.