Embouteillages, perturbation de la circulation des biens et personnes, perturbation du négoce et autres activités, obstacle à la liberté de la presse… ont été mal digérés par les habitants de la capitale congolaise
Le président de la République a prononcé, hier lundi 15 décembre, devant les deux chambres du Parlement, le Sénat et l’Assemblée nationale réunis en congrès, un discours sur l’état de la nation, conformément aux dispositions légales. Cet événement a eu lieu en la salle des Congrès du Palais du peuple, siège du Parlement, placé sous haute surveillance pour la circonstance, avec une présence remarquable des hommes en uniforme.
Dans l’enceinte du site abritant cette activité, Joseph Kabila s’est exprimé dans un climat serein, sous les acclamations inopportunes et visiblement forcées de sa famille politique, la Majorité présidentielle et autres flatteurs, qui ne se lassent pas de lui manifester un attachement apparent pour des avantages de tout genre.
Abords du Palais du Peuple bloqués
Autour du Palais du peuple, des foules de militants et chahuteurs mobilisés à coups d’espèces par les ténors du régime de Joseph Kabila ont continué de scander chansons et slogans. Pendant ce temps, des hommes et femmes des médias, même ceux qui sont accrédités au Sénat et à l’Assemblée nationale, mais qui n’ont pas reçu le macaron d’accès au parlement ont enduré la pluie et le froid, autour de ce site, sans être admis.
Néanmoins, le pire a été observé à travers certaines routes principales qui mènent vers le centre ville et le marché central.
La fermeture du boulevard Triomphal et de l’avenue des Huileries a occasionné des embouteillages inextricables au niveau du boulevard Sendwe, de l’avenue Luambo Makiadi (ex Bokassa) et de l’avenue de la Funa, reliant le boulevard Lumumba à l’avenue Luambo Makiadi , parsemée de trous béants.
Des passagers ont dû perdre une ou deux heures à bord des bus coincés dans ces embouteillages. Ils ont été obligés soit de rebrousser chemin, soit de poursuivre leur chemin à pieds ou encore de prendre des motos pour atteindre leurs lieux de travail ou de négoce. Les absences et retards qu’ils ont enregistrés ont certainement généré des manques à gagner difficiles à réparer dans un contexte socioéconomique congolais particulièrement glissant.
Spectacle désolant
Lorsque Joseph Kabila a terminé son discours devant les sénateurs, députés nationaux et invités, les militants de la Majorité présidentielle, qui étaient escortés devant le Palais du peuple dans des bus pour chanter, ont eu du mal à regagner leurs habitations.
Beaucoup d’entre eux sont restés dans les rues, notamment devant l’interfédérale du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), jusque dans la soirée pour obtenir des miettes d’argent que leurs encadreurs devaient leur remettre afin de faciliter leur retour.
Pareil spectacle est totalement différent de celui qu’exhibent les partis tels que l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) d’Etienne Tshisekedi ou encore le Parti lumumbiste unifié (PALU) d’Antoine Gizenga, dont les membres et militants se mobilisent spontanément, sans contrepartie.
Par Asiyeshindwa