Qu’est-ce qui démontre que tous les Congolais rencontrés ont rejeté la médiation internationale dans le dialogue politique préconisé ?
Avant le discours historique du 24 avril 1990 qui annonça de grands bouleversements politiques au pays parmi lesquels il convient de mentionner l’instauration du multipartisme intégral, le régime autocratique du maréchal Mobutu Sese Seko avait organisé et conduit au pays une consultation populaire restreinte sur son maintien ou non, mais aussi et surtout sur le renforcement du pouvoir déjà absolu du chef de l’Etat et des institutions existantes !
De nombreuses personnalité politiques ayant inspiré à Mobutu l’idée de l’organisation et de la conduite de cette consultation populaire sont encore en vie et œuvrent dans plusieurs structures du pouvoir actuellement en place en RDC.
Ces dernières sont-elles tout-à- fait étrangères au lancement de consultations en cours dans ce pays en épousant le contour de la consultation populaire restreinte d’alors ?
Ces personnalités politiques peuvent-elles révéler aujourd’hui à la nation avec objectivité ce qu’avaient été les conclusions de ladite consultation populaire restreinte commanditée, commandée et téléguidée dans tous ses moindres détails par le maréchal Mobutu ?
A notre époque, les consultations organisées et conduites en RDC le sont à l’initiative du régime politique en place incarné par Joseph Kabila, comme la consultation populaire restreinte avant le 24 avril 1990 par le MPR parti-Etat, alors incarné par Mobutu Sese Seko avec, à la clé, des thèses défendant mordicus les intérêts présents et à venir de la majorité au pouvoir.
Des consultations tendancieuses !
En effet, les consultations menées jusqu’ici par Joseph Kabila dans la capitale l’ont été sans témoins. Il faut dire autant pour les consultations conduites en provinces par les gouverneurs qui travaillent sous le commandement direct du précité et sont entièrement acquis à sa cause.
Il ressort du discours prononcé lundi 29 juin dernier par Joseph Kabila à l’occasion du 55e anniversaire de l’indépendance de la RDC que la majorité écrasante de personnes rencontrées par ce dernier au cours desdites consultations a rejeté l’idée du recours à toute médiation étrangère lors de la tenue (toujours improbable) du prochain dialogue politique.
Cette affirmation qui ressort du discours de circonstance de Joseph Kabila est à cent pour cent une reproduction fidèle de ce qui a toujours été la position du gouvernement en ce qui concerne la gestion de sa politique extérieure par rapport aux événements qui se déroulent à travers le monde.
Mais qu’est-ce qui démontre au juste que tous les Congolais rencontrés au cours de présentes consultations ont rejeté la médiation internationale dans ce qui pourrait bien être le dialogue politique inclusif préconisé en l’absence des témoins neutres ?
Dans tous les cas, les conclusions des consultations menées par Joseph Kabila ne peuvent donc désormais qu’être sujettes à caution comme d’ailleurs celles ayant accompagné la tristement célèbre consultation populaire restreinte organisée et conduise à l’époque du MPR parti-Etat par le Maréchal Mobutu !
Par Kambale Mutogherwa