Dans le but de relancer le processus électoral : La CENI tient aux prévisions budgétaires de 2015

Mercredi 6 janvier 2016 - 11:26

Corneille Nangaa qui a insisté sur l’urgence de décaissement de ces fonds relève l’importance du consensus de la classe politique sur la révision partielle ou totale du fichier électoral!

Le processus électoral a constitué l’un des axes débattu au cours de l’assemblée générale ordinaire du Réseau pour l’éducation civique du Congo(RECIC). Un rendez-vous annuel important pour cette plateforme réunissant plusieurs organisations de la société civile spécialisées dans la thématique élection.

Ainsi, l’occasion a été donnée au président de la Commission électorale nationale indépendante(CENI), Corneille Nangaa, de parler personnellement sur l’état des lieux du processus électoral en RD Congo. Il a soutenu, à cet effet, que son institution, qui a vraiment besoin de moyens financiers, tient aux prévisions budgétaires de 2015 pour relancer le processus électoral en difficultés par rapport aux délais constitutionnels.

L’assemblée générale du RECIC, de deux jours, a été tenue au siège de cette plateforme situé sur la 3ème rue, dans la commune de Limeté à Kinshasa. Le secrétaire exécutif sortant du RECIC, Gérard Bisambu, a relevé que les membres de la plateforme avaient besoin de la bonne information afin de procéder à la sensibilisation sur le terrain à travers le pays.

Raison pour laquelle, les organisations de la société civile, qui exploitent la thématique élection et éducation civique, ont tenu à se faire une idée sur le processus électoral en cours dans le pays.

C’est ainsi que le président Corneille Nangaa, qui est aussi issu de la société civique n’a pas manqué de donner toutes les informations sur ce processus, lui qui vient d’arriver à peine à la tête de la centrale électorale congolaise.

Etat des lieux du processus électoral

Mais avant de s’atteler sur l’état des lieux du processus électoral, le président de la CENI est revenu sur les 11 scrutins directs et indirects prévus par le droit positif congolais. Il s’agit, pour les élections nationales, des scrutins prévus au premier degré; la présidentielle, les législatives et le scrutin au second degré; le sénatorial. Au niveau provincial, le scrutin au premier degré des députés provinciaux et le scrutin au second degré des gouverneurs et vice-gouverneurs.

Les autres élections locales sont : les scrutins au premier degré des conseillers communaux et des chefs des secteurs ou chefferies, alors que pour les scrutins au second degré sont les conseillers municipaux, des bourgmestres et leurs adjoints, des conseillers urbains et des maires ainsi que leurs adjoints.

Aussi, le président Nangaa a fait savoir où se situe le processus électoral depuis la tenue des élections du novembre 2011. C’est ainsi qu’il a rappelé la réforme institutionnelle de la CENI permettant la mise sur pied de l’assemblée plénière et du bureau de cet organe électoral.

Il a, en outre, rappelé les arriérés électoraux de 2006 et de 2011 qui devraient être apurés, mais qui sont aujourd’hui à la base de dysfonctionnement institutionnel dans le pays, où les institutions comme le Sénat, les assemblées provinciales et des gouverneurs et vice-gouverneurs continuent à fonctionner alors qu’elles sont au-delà de leurs mandats depuis plus de 4 ans.

Corneille Nangaa a profité aussi de l’occasion pour évoquer la situation des candidats inscrits aux élections provinciales qui étaient prévues dans le calendrier électoral global, dont l’organisation devait se tenir en octobre 2015, un rendez-vous manqué. A ce sujet, les regards des responsables de la CENI sont fixés sur la classe politique qui doit donner son avis, avant que la centrale congolaise lève une option.

La CENI dispose cependant de certains acquis, le cas de la cartographie électorale stabilisée qui présente 88.000 villages géo-localisés, 6.095 groupements, 263 chefferies, 471 secteurs, 367 communes urbaines, 145 territoires et 26 provinces. Un autre acquis est l’engagement du gouvernement, par le biais du Premier ministre, de financer le processus électoral à la hauteur de 300 millions USD sur les 5800 millions votés au parlement au cours de l’exercice 2016.

La CENI vient, par ailleurs, de réceptionner un premier lot de 97 véhicules (4.4) sur financement du gouvernement. Sans oublier le consensus dégagé sur la révision du fichier électoral, mais qui nécessite, selon le président la CENI, un autre consensus sur une révision partielle du fichier électoral ou une révision total de ce fichier électoral. Le numéro un de la CENI a rappelé, dans le même cadre, les lois qui nécessitent l’intervention des autres institutions, comme le Parlement pour se prononcer sur la loi de l’identification et la loi électorale.

Entre-temps, la centrale électorale a projeté les activités opérationnelles au cours du processus électoral, dont la révision du fichier électoral, la répartition des sièges, inscriptions des candidatures pour les différentes élections prévues au cours du processus électoral, acquisitions des matériels électoraux, déploiements des matériels électoraux, formation du personnel, programmation du jour des scrutins, traitement des résultats électoraux et contentieux des résultats.

Le président de la CENI, Corneille Nangaa a surtout martelé sur l’urgence de décaissement des fonds et le consensus de la classe politique sur la révision partielle ou totale du fichier électoral, la situation de base des données des candidatures enregistrées pour les provinciales qui étaient prévues en octobre 2015. Il a plaidé, enfin, pour que les prévisions budgétaires de 2015 ne tombent pas en annulation et autre le respect par le gouvernement des engagements pris.

Par Lucien Kazadi T.