Coopération sud-sud : Que peut attendre la RDC du dernier récent Sommet Inde-Afrique ?

Mardi 3 novembre 2015 - 06:16

New-Delhi a accueilli du 26 au 29 octobre 2015,  le Sommet Inde-Afrique où 40 chefs d’Etat et  de gouvernement ont participé activement. Pour nombre d’observateurs, ce sommet est le plus important que le gouvernement indien n’ai jamais organisé depuis la conférence des pays non alignés tenu il y a un peu plus de 30 ans qui a vu défiler dans la capitale indienne, plus de 50 chefs d’Etat et de gouvernements.

Les lampions de cette conférence se sont éteints le jeudi 29 octobre dernier sur une note vraisemblablement de satisfaction.

Mais que ce qui a bien motivé le gouvernement indien à convoquer ce Sommet spécialement avec les Africains et seulement en ce moment précis ? Y a-t-il des raisons objectives qui ont motivé les dirigeants indiens ? Mais dans tout cela, qu’est ce que la République démocratique du Congo peut-elle attendre de cette rencontre historique ?

C’est autant de questions qui préoccupent aujourd’hui les têtes pensantes et autres analystes politiques qui suivent de très près l’évolution tant du continent africain que le l’Inde. C’est autour de ces questions que nous allons cogiter à travers les lignes qui suivent. Mais avant d’y arriver, il est important de circonscrire à quel moment se tient ce Sommet ? En effet, ce 3ème Sommet du Forum Inde-Afrique s’est tenu à un moment singulier, marqué par quatre (4) événements majeurs : la célébration du 70ème anniversaire de l’ONU, l’adoption de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, celle de l’Agenda 2030 et des objectifs de développement durable par les chefs d’Etat et de gouvernement en septembre dernier à New-York et la tenue dans un mois à Paris de l’a Conférence des Nations unies sur les changements climatiques.

Des événements chargés de symbole et d’histoire et qui sont autant d’interpellations tant pour chacun de nos pays que pour le Forum Inde-Afrique.

Le choix de l’Afrique

Pour répondre aux préoccupations ci-hauts signalés, il y a lieu de retenir que si le gouvernement indien a choisi l’Afrique. Ce n’est nullement un hasard. Il y a bien de raisons que le pays de Gandhi a considéré.

D’abord l’Afrique, demeure l’une sinon la principale réserve des matières premières aujourd’hui dont les grandes puissances et les pays émergents dont  l’Inde ont besoin pour asseoir leur industrie, stabiliser leur économie, maintenir l’équilibre sur l’échiquier international et se propulser au devant de la scène mondiale.

L’autre objectif de ce pays ami, c’est de récupérer sa part de marché en Afrique qui est  aujourd’hui très sollicitée par de grandes puissances comme la Chine populaire qui fait une percée qu’il est difficile de rattraper même si l’Inde est déjà présent sur le continent depuis des décennies durant.

La Chine pour nombre d’analystes, si elle a gagné la confiance des Africains, c’est parce qu’elle pratique un partenariat gagnant-gagnant avec les gouvernements africains. Elle ne négocie pas en supérieur ou puissant vis-à-vis d’un faible.

Comment alors se présente l’Inde ? Qu’est ce qu’elle propose et commet se prend-t-elle ? Pour lies milieux proches de ce forum, il nous revient que l’Inde a placé les négociations sous le signe de l’égalité, amitié, l’avantage mutuel et solidarité. Un message qui a été, nous en sommes sûrs, compris par les représentants africains au Forum.

La RDC finalement qu’est-ce qu’elle attend du gouvernement indien ? En tout cas beaucoup de choses. D’abord, l’Inde est aujourd’hui l’un des pays les plus avancés technologiquement au sud. Ce pays non seulement dispose de grands moyens financiers capables de soutenir les pays pauvres d’Afrique mais il a aussi de l’expertise à revendre. Aujourd’hui, c’est l’Inde qui construit les centrales de Kakobola au Bandundu (10 Mégawatts) et de Katende (64 Mégawatts) dans le Kasaï pour une enveloppe de 500 millions de dollars US.

Selon des informations disponibles, ces deux centrales seront opérationnelles dès l’année prochaine. Et vont desservir pour la Centrale de Kakobola, les cités de Gungu, d’Idiofa et la ville de Kikwit. Tandis le barrage de Katende va quant à lui desservir la cité de Tshimbulu, les villes de Mbuji-Mayi et de Kananga.

Quelques groupes des Centrales Inga II sont réhabilités par une firme indienne et qui fait qu’aujourd’hui le parc de production d’Inga a augmenté les 14 derniers mois. Ce n’est pas tout. La deuxième ligne haute tension Inga-Kinshasa qui va transformer 400 mégawatts supplémentaires pour désengorger la 1ère ligne électrique qui est aujourd’hui saturée, est également construite par une firme indienne.

Aujourd’hui, les Indiens sont dans la construction des immeubles, et sont outillés pour aménager et construire des chemins de fe des lignes électriques. Et l’industrie automobile, informatique et pharmaceutique est également développée en Inde. Ils sont dans la téléphonie cellulaire, dans l’agro-industrie laitière, la pâtisserie. Elle est comptée parmi les plus grands producteurs et exportateurs du riz. Au Congo, ils sont dans l’industrie des produits cosmétiques, dans le secteur agroalimentaire, dans le commerce et dans le secteur pharmaceutique et médical.

Aujourd’hui l’Inde à cause de son expertise, demeure la plus grande destination des malades congolais africains et européens qui vont s’y faire soigner.

A Kinshasa, ils gèrent l’Hôpital du Cinquantenaire où ils abattent un travail appréciable.

Jean-Pierre Seke