"Le projet énergie Inga fait partie de l’intégration régionale qui va permettre l’industrialisation du continent", soutient le représentant de la BAD.
Les rideaux se sont ouverts ce lundi 2 novembre sur la 10ème édition de la Conférence Economique Africaine 2015 (CEA). Placées sous le thème ’’lutter contre la pauvreté et les inégalités dans le programme de développement pour l’après 2015’’, ces assises ont été présidées par Léon Kengo wa Dondo, le numéro un du Sénat, représentant le chef de l’Etat, Joseph Kabila.
Dans son discours d’ouverture, le représentant du Président de la république a indiqué que le thème choisi pour la 10ème édition de la CEA 2015 est bien approprié, car il met en exergue deux grandes préoccupations de l’Afrique, à savoir l’inégalité et la pauvreté. Il a notamment interpellé les participants à la conférence sur l’absence des fruits de la croissance économique en RDC et en Afrique. La dernière évaluation économique annuelle du FMI montre en effet que, si le taux de croissance pour 2014 s’est établi à pas moins de 9,2 %, le taux de pauvreté au Congo figure toujours parmi les plus élevés au monde
Pour Léon Kengo wa Dondo, cité par radiookapi.net, il ne suffisait donc pas de réaliser une croissance économique impressionnante pour assurer une répartition équitable de ses fruits. "En dépit de nos efforts pour la croissance économique, la pauvreté et l’inégalité demeurent une réalité au sein de la vie de nos populations. Il n’y a donc pas meilleur moyen de réduire la pauvreté et l’inégalité que par le travail", a déclaré Léon Kengo Wa Dondo, selon une dépêche de l’Agence Congolaise de Presse (ACP).
Pour sa part, le Premier ministre congolais a soutenu qu’il fallait mettre en place des réformes pour faire profiter à tout le monde des fruits de la croissance économique. "Il faut stabiliser le cadre macro-économique, faire des réformes cruciales, vigoureuses pour pouvoir changer la façon de produire, de gouverner", a-t-il fait savoir.
MOBILISATION AUTOUR D’INGA
Organisée sous le haut patronage du Président Joseph Kabila, cette conférence, prévue du 02 au 04 novembre courant, est conforme à l’agenda 2063 de l’Union africaine (UA) et à la position africaine commune pour l’après 2015 sur les Objectifs de développement durable (ODD). La vision panafricaine est celle d’une Afrique intégrée, prospère et paisible dont l’aspiration à l’émergence est conduite par ses propres citoyens et qui, par la même occasion, incarne une force dynamique.
Directeur du Bureau régional du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) pour l’Afrique, M. Abdoulaye Mar Dièye a invité les participants à ces assises à sortir de sentiers battus dans leurs débats, interpellant par la même occasion les consciences collectives africaines pour ’’la recherche accrue des causes de notre pauvreté et de nos inégalités’’. Il a, par ailleurs, plaidé pour une fédération monétaire en Afrique au lieu d’avoir, dit-il, 39 monnaies différentes sur un même continent.
"La Banque africaine de développement (BAD) vient de lancer un nouveau pacte de l’énergie pour le continent africain, a indiqué, pour sa part, M. Stève, haut fonctionnaire de cette banque continentale. Le projet énergie Inga fait partie de l’intégration régionale qui va permettre l’industrialisation du continent pour le développement et l’amélioration du bien-être des populations".
ERADIQUER LA PAUVRETE ET LES INEGALITES
"Il est donc grand temps de mettre fin à la pauvreté et à l’inégalité en Afrique", a souligné à ce propos M. Carlos Lopez, Secrétaire général-adjoint de l’ONU. "Eradiquer la pauvreté et les inégalités, poursuit-il, constitue le défi le plus urgent en Afrique où les deux tiers des employés se trouvent dans la catégorie pauvre et 60% des travailleurs sont des jeunes".
La 10ème édition de la CEA 2015 connaît la participation des décideurs, des chercheurs et des praticiens du développement venant d’Afrique et d’ailleurs. Ils apporteront une contribution stratégique à la mise en œuvre de la vision africaine ainsi qu’à l’identification d’actions concrètes pour la réduction de la pauvreté et des inégalités dans le contexte du Programme de développement pour l’après 2015.
Cette rencontre de Kinshasa se veut une opportunité pour évaluer l’impact des stratégies de croissance actuelles sur les inégalités ainsi que le développement humain en Afrique. Les participants discuteront également du succès et des leçons apprises devant les écarts persistants, les défis ainsi que les questions émergentes sur le sujet. Yves KALIKAT