L’ancien gouverneur de la Province de l’Equateur, Louis Alphonse Koyagialo, est décédé le 14 décembre 2014 à Johannesburg en Afrique du Sud. Durant tout le temps que l’ancien mobutiste a été terrassé par la maladie, le vice-gouverneur Sébastien Impeto assumait l’intérim à la tête de l’exécutif provincial.
Un peu de calcul démontre que le gouverneur intérimaire expédiant les affaires courantes a largement dépassé le délai de 30 jours prévu par la Constitution pour organiser des élections en cas de vacance au gouvernorat de la province.
Cette situation plonge la province de l’ancien dictateur zaïrois dans une crise qui prend de l’ampleur. La population locale, pendant ce temps, croupit dans la grande misère.
D’ores et déjà, des voix fusent de toute part pour réclamer l’organisation des élections à l’Equateur d’autant que, selon les ressortissants de cette province, l’actuel gouverneur intérimaire n’est pas habilité à procéder à la remise et reprise avec les futurs gouverneurs des provinces issues du démembrement à savoir la Mongola, la Tsuapa, le Nord-Ubangi et le Sud-Ubangi.
Le 18 juin dernier à Mbandaka, les députés provinciaux ont recommandé, dans une déclaration, l’élection d’un nouveau gouverneur avant d’aller au dialogue préconisé par le chef de l’Etat. Pour leur part, les députés nationaux originaires de l’Equateur ont pris langue avec le Président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, au sujet de l’organisation de cette élection.
Le Président du regroupement des parlementaires de l’Equateur, Repeq en sigle, Nicolas Akpanza Mobuli a déclaré à cette occasion que l’élection du gouverneur dans la province de l’Equateur est très importante. C’est lui, le nouveau gouverneur, qui fera la remise et reprise avec les gouverneurs des nouvelles provinces.
Les députés de l’Equateur, toutes tendances confondues, rechignent d’aller au dialogue sans pour autant avoir un gouverneur responsable. Ils ont sollicité l’implication personnelle du chef de l’Etat pour résoudre cette équation.
En attendantn, l’actuel gouverneur intérimaire ne fait pas l’unanimité. Le péché capital qu’il aurait commis est d’avoir remercié les membres du cabinet Koyagialo alors que ce dernier était encore alité. Certaines langues ont même cru que l’intérimaire avait précipité le mort de son titulaire.
L’ancien vice-gouverneur a même enfoncé le clou en nommant certains chefs de secteurs. Une circulaire par lui signée demandait aux membres du cabinet sortant de rester à la maison jusqu’à nouvel ordre. Révoqué, le Directeur de Cabinet de feu le gouverneur Koyagialoa été remplacé par M. Wando qui est de la même tribu que le gouverneur Impeto. Cette situation, croit-on, risque d’engendrer des différends entre différentes tribus de la province de l’Equateur.
En attendant, il n’est pas superflu de noter que l’opposition principalement dominée par l’UDPS, l’UNC, le MLC et l’UDEMO avaient boycotté les consultations initiées par le gouverneur intérimaire le 17 juin 2015 à la demande du Président Kabila. Le calendrier électoral étant publié et suivi du dépôt des candidatures aux élections provinciales fixées en octobre 2015, ces consultations s’avéraient inopportunes aux yeux de l’opposition à l’Equateur.
Tout compte fait, que dire d’autres gouverneur de provinces actuellement en place qui glissent depuis lors pour n’avoir pas été élus pour un second mandat en 2011 ?
La confusion apparaît en plus du fait de la nomination des Directeurs provinciaux et des Directeurs provinciaux adjoints au sein de la Direction Générale de migration, DGM en sigle, pendant que la situation n’est pas encore dégagée dans la province de l’Equateur.
La mise en place de cette structure supplante l’élection du gouverneur de cette province, une institution qui n’est pas des moindres. Pour l’heure, la population de l’Equateur réclame de la commission Electorale nationale Indépendante l’organisation de l’élection du gouverneur de province pour mettre un terme au régime de l’intérim qui perdure depuis plus d’une année.
Par G.O.