Charles Lututa mobilise la Grande Province Orientale

Jeudi 6 août 2015 - 15:26

Le découpage intervenu dernièrement semble être nouveau pour certaines filles et fils de la RDC. Pourtant vers 1962, cette expérience a connu un échec dû principalement au manque d’une bonne sensibilisation de l’opinion.
Ainsi, pour éviter de tomber sur les erreurs du passé suite à la manipulation des politiciens au niveau national sur les assemblées provinciales et les exécutifs provinciaux, Charles Lututa Ilongosi, notable influent de la Grande Province Orientale a saisi la balle au bon, en ré unissant autour de sa personne différentes personnalités du monde scientifique, hommes d’affaires, politiques et autres pour lancer un appel pathétique sous forme d’une déclaration pour l’unité dans la diversité de la Grande Province Orientale.
Fort de son expérience dans la vie publique, ses travaux pour la conférence économique pour le développement de la Province Orientale (ex. Haut-Zaïre) et l’historicité, il a fait le rappel du découpage réussi de l’ex. Province de Léopoldville en Bas-Congo, Bandundu et Kinshasa en 1962.
Quant à l’ex. Province de l’Equateur, qui en 1962 était scindée en trois, l’Equateur, la Mongala et les Ubangi et la Province Orientale en trois également les Haut-Congo, les Uélés et Kibali-Ituri, les troubles ont éclaté suite à la manipulation des politiciens de Radeco, parti d’Adoula qui était aux affaires à Kinshasa avec Papa Nendaka, a précisé Charles Lututa. Les tensions entre l’Assemblée Provinciale et l’Exécutif Provincial au niveau de la Province du Haut-Con go dominé par le MNC étaient à la base de la rébellion muléliste.
Conséquence : tuerie à grande échelle jus qu’au niveau de la Province des Uélés où trônait le Radeco. Aussi, a-t-il précisé, les politiques originaires de la Province Orientale au niveau national, membres de Radeco n’ont cessé d’attiser le feu.
Aujourd’hui, le découpage in ter- vient plutôt pour accélérer le développement en rapprochant les Gouvernants des Gouvernés. Pour préserver les liens tissés pendant plusieurs années, les filles et fils de la Grande Province Orientale n ‘ont pas hésité d’apposer leurs signatures au bas de la déclaration intitulée “Esprit de la Grande Province Orientale “pour éviter les dérapages de 1962.

Ci-dessous en intégralité ladite déclaration :

ESPRIT DE LA GRANDE ORIENTALE

I. CONTEXTE ET JUSTIFICATIONS

La Province Orientale a été créée depuis plus de 100 ans par Arrêté Royal portant organisation de la Colonie Belge. Ces populations ont appris à s’aimer, à se connaitre et â travailler ensemble dans la convivialité. Depuis tors, elles partagent une richesse culturelle et socioéconomique originale qu’il faudrait préserver à tout prix.

C’est pourquoi, malgré la rébellion Muleliste de 1964, les guerres et rebellions à répétition survenues par la suite les populations de la Province Orientale ont garde leur cohésion consolidant ainsi leur unité.

Avec la promulgation par le Chef de l’Etat de la loi de programmation N°15/ 004 du 28 février2015 déterminant les modalités d’installation de nouvelles provinces constitutionnelles, la Province Orientale est démembrée depuis le 11juillet2015 en 4 provinces: Bas-Uélé, Haut-Uélé, Ituri et Tshopo. Ce démembrement conforme aux dispositions constitutionnelles, vise à promouvoir la bonne gouvernance participative et à rapprocher les gouvernants des Entités Territoriales Décentralisées.

Pour rappel, la Province Orientale en sera à son deuxième démembrement après celui de 1962 caractérise, dès le départ, par des oppositions et rivalités entre les 3 provinces de l’époque à savoir le Haut - Congo, Kibati-Ituri et les Uélés résultaient d’un mauvais leadership politique.
Cette situation malheureuse de l’époque nous a conduit inexorablement la rébellion Muleliste de triste mémoire dont les conséquences sont ressenties jusqu’aujourd’hui.
A l’aube du second démembrement nous constations, fort malheureusement des tensions subsistant ça et là, au risque de tomber a nouveau dans les erreurs du passé. Nos responsabilités d’élites nous imposent donc d’éclairer nos communautés.
C’est pourquoi, nous pensons pouvoir jouer un rôle déterminant pour préparer l’avènement de nos nouvelles provinces et éviter les erreurs du passe.
Ainsi, nous voulons opposer aux manipulations politiciennes notre vision unificatrice. En ce sens, nous voudrions nous poser les 3 questions fondamentales suivantes : venons-nous? Où sommes- nous ? Où allons-nous ? Nous voudrions également placer les mots justes pour donner une définition exacte de ce qu’on entend par démembrement de la Province.

Orientale préciser ce que cela veut dire.
En effet, nous élites, nous refusons de subir les événements et avons décidé de mener une action anticipative, sans laquelle l’avenir immédiat de nos provinces serait périlleux puisque leur développement respectif dépend, en grande partie, de leurs interconnexions et de la coopération interrégionale.

L’ambition légitime est celle de se constituer en un socle fédérateur des forces vives non seulement des ressortissants de la GRANDE ORIENTALE mais aussi des autres compatriotes et même des étrangers qui ont choisi la GRANDE ORIENTALE comme leur seconde province pour pérenniser, protéger et véhiculer les valeurs hospitalières, historiques, sociologiques, économiques, etc. et les intérêts de la GRANDE ORIENTALE. Point n’est besoin de démontrer que certaines grandes questions d’intérêt général ne pourraient mieux se négocier que dans un contexte global Out& que singulier. Ne dit-on pas à juste titre, que “ L’union fait la force ? C’est cela qui justifie des organisations comme l’Union Européenne, l’Union Africaine, la SADEC, CEDEAO, CEPGL, ….

C’est pourquoi, mus par le souci de préserver notre unité légendaire travers nos valeurs séculaires, nous faisons une déclaration en vue de garantir notre développement harmonieux et nous prenons rengagement de rassembler les filles, fils et tous ceux qui ont choisi l’ancienne Province Orientale comme lieu de résidence dans une dynamique de LA GRANDE ORIENTALE avec comme devise UNITE, SOLIDARITE, DEVELOPPEMENT et COSMOPOLITISME.

Ainsi nous aurons répondu à l’appel, à la marche vers notre destin.

II. DECLARATION
Nous, élite intellectuelle, émanation des Provinces des Bas-Uélé, de l’Ituri et de la Tshopo,
Conscients du devoir nationaliste et patriotique de nous approprier es nombreux enjeux corolaires à la réorganisation administrative de l’ancienne P.O conformément à la constitution de notre pays par toutes nos capacités spirituelles, morales, intellectuelles et matérielles ;
Réaffirmant notre engagement à la sauvegarde des valeurs nous léguées par nos ancêtres notamment les liens séculaires d’ordres cultures et coutumiers ;

Transcendant les velléités de toute nature contraire à la MORALE et a l’ETNIQUE, base incontournable de tout Développement durable ;

Considérant la RESPONSABILITE 1-IISTORIQUE qui nous revient en ces temps présents face aux générations futures;

DÉCLARONS CE JOUR:
1) Les Provinces des Bas-Uélé, Haut-Uélé, Ituri et la Tshopo jouissent ensemble d’un patrimoine très important vieux de plus 100 ans qu’est l’HISTOIRE COMMUNE tant de fois mise à l’épreuve mais qui est appelée à être PERENISEE;
2) Le socle commun du DEVELOPPEMENT DURABLE de nos nouvelles provinces devra être constitue de LA PAIX, L’UNITE, LA SOLIDAR1TE, le COSMOPOLITISME et LA BONNE GOUVERNANCE;

3)LA SANTE, L’EDUCATION, L’AGRICULTURE, LES INFRASTRUCTURES, L’ENERGIE et LES LIBRES ECHANGES COMMERCIAUX sont des facteurs prioritairement retenus pour NOTRE DEVELOPPEMENT INTEGRAL. L’expérience heureuse de la TABLE RONDE DES BAILLEURS DE FONDS ET DU SECTEUR PRIVE tenu a Kisangani du 13 au 15 novembre 2013 mérite d’inspirer Valablement des PLAÎD!RECTEURS DE DEVELOPPÊMENT DURABLE tant au niveau de chacune des provinces qu’au niveau interprovincial par un mécanisme intégrateur;
4) La recherche, au sein de la configuration actuelle, de reconquérir to statut du 3. pool de DEVELOPPEMENT DE LA RDC ;

5) La capitalisation de LA SOLIDARITE INTERPROVINCIALE nous offre, non seulement un cadre fédérateur performant, mais aussi un haut-lieu de partage et d’arbitrage d’éventuels différends et contentieux.
Et c’est en toute transparence et d’indépendance d’esprit que nous signataires de la présente déclaration prenons la FERME RESOLUTION de contribuer par des idées novatrices dont LA COOPERATION INTERPROVINCIALE A LA RENAISSANCE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO.

Fait à Kisangani, le 21 juillet 2015