Le vice-premier ministre et ministre chargé de l’Intérieur et Sécurité, Evariste Boshab, est de nouveau attendu à la Chambre basse du Parlement. Probablement ce matin, à en croire des sources proches de l’hémicycle de Lingwala.
Cette fois-ci, le patron ne vient pas devant la Représentation nationale s’expliquer sur la fosse commune de Maluku, mais plutôt pour éclairer les élus du peuple dont certains sont dans le doute au sujet de la capacité du gouvernement à tenir ses engagements. Notamment en ce qui concerne l’installation des 26 provinces dont la loi de programmation promulguée le 2 mars 2015 impose un délai de trois mois, et le financement des élections générales à organiser entre 2015 et 2016.
C’est à la faveur de la question orale avec débat de leur collègue Christophe Lutundula Apala que les députés auront l’occasion de débattre et exiger du vice-premier ministre chargé de l’Intérieur et Sécurité des garanties pour la réalisation de ce qui paraît, aux yeux des observateurs, comme une difficile équation à résoudre pour l’exécutif national.
La préoccupation de l’auteur de la question trouve son fondement dans les inquiétudes que la majorité des Congolais expriment, de voir le gouvernement tenir ce double rendez-vous onéreux tant au plan matériel que financier vu les délais constitutionnels impartis jugés trop serrés.
Les inquiétudes du président du MSDD sont particulièrement basées sur les faibles finances dont dispose l’Etat congolais, et le manque criant d’infrastructures devant accueillir la quasi-totalité de nouvelles provinces. Alors que la loi de programmation déjà promulguée impose un délai de trois mois pour que lesdites provinces soient effectivement installées. Ce qui constitue, pour d’aucuns, une épreuve à laquelle l’exécutif national doit faire face.
D’ores et déjà, les rangs des sceptiques ne font que gonfler à ce sujet. Certains fustigent une précipitation injustifiée dont le pouvoir fait montre pour l’installation de nouvelles provinces, pendant qu’il y a tant des urgences auxquelles le gouvernement devrait faire face à travers le pays.
Y a-t-il une volonté manifeste ou délibérée de créer le chaos comme ce fut le cas lors de la première tentative de la mise en place des « provincettes » des années ‘60 ? Pourquoi alors s’en tenir à un programme qui n’a aucune nécessité ? S’interrogent nombre de compatriotes qui ne cachent pas leur pessimisme quant à la capacité du pouvoir en place de relever de ce double défi.
Prenant en compte les délais constitutionnels impartis d’une part pour l’installation des 26 provinces (soit trois mois), et d’autre part, pour l’organisation des élections en 2015 et 2016, Christophe Lundula veut savoir comment le gouvernement entend-il prendre en charge toutes ces contraintes formulées en préalables obligatoires par la Ceni et installer au même moment les 26 provinces endéans 120 jours, délai prévu par la loi de programmation.
Comme on peut le constater, ça promet un débat houleux vu la prise des positions des uns et des autres, y compris au sein de la majorité présidentielle où beaucoup doutent de la capacité du gouvernement réussir ce pari.
Dom