Il n y a pas un jour sans que la ville de Beni ou ses environs comptent de morts. Dans cette partie du Nord Kivu, les attaques se multiplient et font des morts dont les auteurs se comptent dans le rang des rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) sur le village d’Eringeti.
Des hommes armés ont fait irruption dans 4 villages de ce territoire au cours de la nuit du lundi 1er au mardi 2 décembre. D’après la coordination de la société civile du Nord Kivu, les rebelles ADF ont attaqué plusieurs villages en tuant trois personnes à l’aide de machettes.
« C’est grâce à l’intervention des FARDC que les assaillants n’ont pas tué davantage de personnes. Les soldats les ont poursuivis », note un communiqué de la coordination provinciale de la société civile du Nord Kivu.
L’attaque est intervenue à partir de 21 heures locales dans les villages Kasana, Mapiki, Abialos et Linzo-Sisene, en secteur de Beni-Mbau, à environ 54 km au nord de Beni-ville, note Me Omar Kavota, porte parole et vice président de la société civile du Nord Kivu.
Il a indiqué que les assaillants, munis d’armes à feu et d’armes blanches, ont attaqué les civils dans leurs maisons. Deux femmes et un jeune garçon d’environ 12 ans ont été tués. Les trois blessés sont actuellement soignés au centre de Santé d’Eringeti, ajoute t il.
Il y a lieu de rappeler que plus de 200 personnes ont été tuées depuis début octobre à Beni dans une succession de massacres attribués aux ADF, rebelles ougandais musulmans opposés au président Yoweri Museveni et installés dans l’Est de la RDC depuis 1995.
Emotion
Apres cette énième attaque, la Société civile du Nord-Kivu s’est dite « excédée par cette violence armée qui gangrène la ville et le territoire de Beni ». Plus de 200 personnes ont été tuées depuis le début du mois d’octobre dans des attaques attribuées aux rebelles ougandais de l’ADF-NALU.
Des incursions répétées d’hommes armés continuent dans le nord du territoire de Beni et causent des sérieux problèmes de protection pour la population civile.
Le 20 novembre dernier, une centaine de personnes ont été massacrées par des hommes armés dans les villages de Nzuma, Tipiyomba et Vemba, à environ 15 km de la ville de Beni portant à plus de 200 le nombre de personnes tuées dans cette zone depuis quelques semaines selon les autorités provinciales.
Ce massacre a provoqué des mouvements de populations vers le centre de la localité de Mavivi. Par ailleurs, l’armée congolaise (FARDC) a lancé depuis le 25 novembre la traque des assaillants dans la zone Est de la ville de Beni.
La persistance de l’insécurité dans le territoire de Beni expose des dizaines de milliers des vies humaines à de nombreux risques de protection.
Outre les tueries, des cas de viol, d’enlèvements et de nombreuses autres violations des droits humains sont rapportés. Cette situation préoccupe la population des zones affectées et de l’ensemble du territoire de Beni qui plaide pour le renforcement des mesures de sécurité et de protection des civils.
Par Godé Kalonji Mukendi