AU COURS DE LA MATINEE POLITIQUE DE L’UNAFEC A KINSHASA DIALOGUE : C’EST NON POUR KYUNGU

Lundi 9 novembre 2015 - 06:06

Le leader de l’Union nationale des fédéralistes du Congo (UNAFEC), qui s’est exprimé samedi pour la première fois devant sa base de Kinshasa depuis le Congrès d’octobre, où il était unanimement reconduit à la tête du parti, rejette le dialogue en gestation, affirmant que " c’est un complot contre le peuple… "

Il ne s’était pas encore adressé aux Kinois depuis le Congrès du parti, organisé du 29 au 31 octobre dernier à Lubumbashi. Antoine-Gabriel Kyungu wa Kumwanza se savait attendu sur tous les sujets qui ont animé et animent encore l’actualité politique rd congolaise. Notamment la démission du président et vice-président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le dialogue, le G7, les commissaires spéciaux, Moïse Katumbi et le TP Mazembe… Et c’est tout décontracté, comme à ses habitudes, que le leader de l’Unafec, a fait sa communication, passant concomitamment du français au lingala qu’il manie aussi bien que son swahili natal. 
Sa parfaite décontraction indique que le " Baba wa Katanga " n’est pas seulement à l’aise devant son public du Katanga où il est un demi-dieu, mais également celui de la capitale, venu en nombre l’écouter. Samedi 7 novembre, Notre Dame de Fatima a fait salle comble. Et le franc parler de Kyungu a conquis l’auditoire, en majorité des jeunes, qui le lui rendaient si bien en scandant son nom ou en entonnant des chants en son honneur.

" DE LA FUMEE… "
" Nous connaissons le but de ce dialogue, c’est pour aller manger et boire. Nous connaissons le but de ce dialogue : glissement, embourbement, d’autres parlent de collusion. On y va pour faire un nouveau gouvernement pour une transition de trois ans… ", affirme Kyungu wa Kumwanza aux militants de son parti. Le leader de l’Unafec ne s’explique pas qu’on dise aller au dialogue pour régler le problème de calendrier électoral ou parler financement des élections. C’est à quoi il rétorque ". Il y a la CENI pour le calendrier ". Quant au financement, il renvoie les gens à la loi de finances votée par le parlement. "
Au regard de ce qui pourrait s’y passer, Kyungu dit non à ce forum et, " advienne que pourra ", lâche-t- il. " Le dialogue, c’est de la fumée, un complot contre le peuple. Nous n’y entrons pas. C’est devenu un Etat de non droit. L’Etat ne respecte plus rien ", déplore le leader de l’Unafec. 
Antoine-Gabriel Kyungu wa Kumwanza a dénoncé également la démission du président et du vice-président de la CENI qu’il dit " orchestrer par le pouvoir pour entretenir le glissement ". 
Parlant de la nomination des Commissaires spéciaux, le président de l’Unafec qualifie l’acte d’anti constitutionnel. "La Constitution n’a pas prévu cette affaire-là ", fait-il remarquer. " Nous sommes devenus un pays de non droit. Nous ne respectons plus rien", regrette Antoine-Gabriel Kyungu wa Kumwanza. 
Pour " Baba wa Katanga ", il faut aller aux élections. Le charismatique leader rappelle à l’assistance ce qu’il pèse aux urnes. " A chaque élection, Kyungu a 50.000 voix. Je n’ai pas besoin d’être nommé. C’est vous qui me nommez ", clame-t-il à l’auditoire, arrachant au passage des salves d’applaudissements.

KATUMBI FAIT PEUR

Dans son adresse, Kyungu est revenu sur des propos diffamant l’ex-gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi Chapwe. Pour Kyungu, l’explication est très simple : "Moïse Katumbi fait peur depuis qu’il a décidé de quitter le navire… ". 
Kyungu demande à la communauté internationale de vite arrêter cette " dérive totalitaire. C’est des choses qu’on a jamais vues ", assure-t-il. L’Unafec est membre du G7, le groupe de partis politiques exclus de la Majorité présidentielle pour avoir demandé, le 14 septembre dernier, dans une lettre ouverte au président Kabila, le respect absolu de la Constitution. Didier KEBONGO