Assemblée nationale : Aubin Minaku visé par deux déchéances

Lundi 14 décembre 2015 - 12:56

A l’issue d’une réunion tenue vendredi 11 décembre, les députés membres de l’Opposition parlementaire a décidé de saisir le bureau de la représentation nationale et celui de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie pour solliciter la destitution d’Aubin Minaku des fonctions de président de ces deux institutions législatives

Les députés nationaux, membres de l’Opposition parlementaire, ont décidé, le vendredi 11 décembre dernier, de mener des démarches pour obtenir la destitution d’Aubin Minaku de ses fonctions de président de l’Assemblée nationale et de président de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF).Les élus nationaux ont pris cette décision à l’issue d’une réunion tenue dans la salle des Banquets du Palais du Peuple, siège du Parlement de la République Démocratique du Congo.

Ils ont également décidé de suspendre leur participation à toutes les activités de l’Assemblée nationale, jusqu’au moment où la Cour constitutionnelle va prendre un arrêté pour les départager avec leurs collègues membres de la Majorité présidentielle (MP).Ces derniers soutiennent qu’une motion incidentielle peut interrompre le débat sur une motion de défiance au niveau de l’Assemblée plénière.

Les députés membres de l’Opposition parlementaire ont tenu cette réunion après avoir claqué la porte de la salle des Congrès du Palais du peuple, où se tenait une séance plénière de la chambre basse.L’objectif était de protester contre l’interruption de la motion de défiance appelant la chambre basse à mettre en cause la responsabilité politique du vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur et sécurité.

Ils accusent ainsi le chef de leur chambre législative, Aubin Minaku, de prendre partipour les députés nationaux membres de la MP, en violation du Règlement intérieur, chaque fois qu’une divergence d’opinion survient entre les deux camps.

Blocage

Le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur et sécurité était accusé d’avoir violé la Constitution, la loi sur la libre administration des provinces et la loi portant modalités d’installation des nouvelles provinces, par la nomination des commissaires spéciaux et leurs adjoints.

Pour la MP, Evariste Boshab n’est qu’un bouc-émissaire car, l’ordonnance nommant les commissaires spéciaux du gouvernement de la République a été signée par le chef de l’Etat Joseph Kabila et le Premier ministre Augustin Matata, alors que l’Opposition soutient que chaque membre du gouvernement est responsable de son département.

Vu que le chef de l’Etat n’est pas politiquementresponsable devant le parlement de la République, la MP a invité l’Opposition parlementaire à initier plutôt une motion de censure contre le gouvernement, au lieu de viser le vice-Premier ministre Evariste Boshab.La motion de défiance rejetée, le vice-Premier ministre continue d’exercer ses fonctions comme à l’accoutumée.

Pour sa part, le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, a déclaré que la séance plénière ne pouvait pas se poursuivre.De son avis, le 2ème point à l’ordre du jour nécessitait un débat auquel les députés nationaux membres de l’Opposition parlementaire devaient absolument prendre part.Ce 2ème point avait trait à l’audition du rapport de la commission chargée de présenter l’état des lieux des groupes parlementaires de l’Assemblée nationale.

Matata Ponyo attendu

A en croire certaines indiscrétions, le Premier ministre Augustin Matata Ponyo devait aussi se présenter devant les députés nationaux pour répondre à une question orale avec débat posée par le député Crispin MbinduleMitono, membre de l’Opposition parlementaire, sur l’évaluation de l’application du programme d’action du gouvernement de la République.

A quelques heures de la clôture des travaux de la session parlementaire ordinaire de septembre 2015 prévue demain mardi, les observateurs craignent de voir ce blocage perdurer et la question des groupes parlementaires demeurer en suspens, alors qu’elle doit être vidée pour un fonctionnement harmonieux de l’Assemblée nationale.

Par Marcel Tshishiku