Le gouvernement de cohésion nationale dit « Matata II » était-il encore opportun ? C’est la question qui est sur plusieurs langues après la nomination par le Chef de l’Etat de la nouvelle équipe gouvernementale, le dimanche 7 décembre courant.
Cependant, la réponse à cette question renvoie au quadruple objectif poursuivi par les assises du Palais du peuple l’an dernier. Il était question de « dégager les voies et moyens susceptibles de rétablir et de consolider la cohésion interne, en vue d’assurer la victoire sur toutes les forces d’agression ; renforcer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national, de mettre fin au cycle infernal des violences à répétition, principalement dans le Nord et le Sud-Kivu ainsi que dans l’Ituri ; conjurer toute velléité de s’associer aux tentatives exogènes de déstabilisation du pays ; planifier, ensemble, son développement socio-économique dans la paix et la concorde ». Et comme ces défis sont encore à relever, l’avènement du Gouvernement de cohésion nationale trouve ici sa justification.
Fruit des concertations nationales d’octobre 2013, le gouvernement d’union nationale a été mis en place après un an d’attente. Avant de prononcer son discours sur l’état de la Nation, le Président de la République devait vider cette principale recommandation des Concertations nationales. Composée de 47 membres, 48 avec le Premier ministre (3 vice-Premier ministres et ministres, 2 ministres d’État et ministres, 32 ministres et 10 vice-ministres), cette nouvelle équipe gouvernementale ne réserve pas de grande surprise. Le Premier ministre Augustin Matata Ponyo, réputé pour sa rigueur, a été maintenu à son poste.
Matata Ponyo maintenu à son poste
Le choix porté par Joseph Kabila sur Matata Ponyo se justifie par rapport aux efforts que ce dernier, en sa qualité de chef du Gouvernement, a fournis. En effet, en croire le Premier ministre interviewé par Jeune Afrique, aujourd’hui, les performances économiques de la Rd Congo sont de loin supérieures à tout ce qui a été réalisé depuis 1960, y compris dans les périodes où le pays suivait le programme du FMI. Une institution qui a pour mission d’aider les pays à stabiliser leur cadre macroéconomique.
Or, le taux d’inflation de la Rd Congo est inférieur à 1% depuis janvier, le taux de change n’a pas bougé depuis quatre ans, les réserves de change ont augmenté, l’on doit atteindre un taux de croissance de 8,9% cette année et prévoit plus de 10% l’année prochaine. Et d’ajouter que le FMI est comme un médecin dans le domaine économique et en l’occurrence, si vous suiviez vous-même les prescriptions nécessaires, vous n’avez pas besoin de lui.
Même si une certaine opinion estime que l’amélioration du social des Congolais demeure un défi majeur, Matata Ponyo pense qu’il ne faut pas tomber dans le piège du pessimisme et de la facilité des politiciens. Pour lui, la stabilité du cadre macroéconomique, c’est un événement social majeur. Lorsque les prix sont stables, qui sont les bénéficiaires ? Les plus pauvres, ceux qui touchent leur salaire en Francs congolais (et pas en dollars). Dès lors, quand vous augmentez leur salaire, ce qui est fait chaque année, leur pouvoir d’achat augmente réellement.
Par ailleurs, le Gouvernement crée plusieurs dizaines de milliers d’emplois par an. Croyez-vous que ceux qui sortent du chômage sont mécontents ? Enfin, le Gouvernement développe des projets agro-industriels, construit des écoles, équipe les hôpitaux… Tout cela, le Gouvernement que dirige Matata Ponyo le fait sur fonds propres.
Devenu Premier ministre par la volonté de Joseph Kabila, sans coup bas ni mensonge, Matata Ponyo souligne que le Chef de l’Etat a estimé qu’il pouvait remplir cette fonction. Pour ce faire, il reste fidèle à cette façon de travailler pour diriger le gouvernement aujourd’hui et demain.
Sept opposants font leur entrée
Pour justifier la présence des opposants dans ce Gouvernement attendu de tout le monde, il faut revenir au discours du Chef de l’Etat sur l’état de la Nation le 23 octobre 2013. En ce qui concerne le Gouvernement, il avait annoncé que dans le cadre de sa politique d’ouverture, prônée depuis son investiture, un « Gouvernement de cohésion nationale » sera bientôt mis en place. Il comprendra aussi bien des représentants de la Majorité que ceux de l’Opposition et de la société civile…
Voilà pourquoi le choix a porté sur sept opposants qui font leur entrée dans ce gouvernement. Il s’agit de Thomas Luhaka et Germain Kambinga, deux leaders du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) de l’opposant Jean-Pierre Bemba, qui ont été respectivement nommés vice-Premier ministre et ministre des Postes, Téléphones et Télécommunications (PTT), pour le premier, et ministre de l’Industrie pour le second.
Michel Bongongo, représentant de l’opposition dite républicaine et proche du président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo, a été désigné ministre d’État en charge du Budget. Et Daniel Madimba Kalonji, député de l’UDPS, parti d’Étienne Tshisekedi, opposant le plus radical au régime en place, a été nommé ministre de la Recherche scientifique, etc.
Les nominations importantes
Parmi les nominations importantes figurent celle du professeur Evariste Boshab, Secrétaire général du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur. La Défense revient à un ancien gouverneur du Katanga, Aimé Ngoi Mukena, et les Finances à l’ancien directeur de cabinet adjoint de la présidence de la République, Henri Yav Mulang. Cet ancien Administrateur délégué de la fédération des entreprises du Congo (FEC), fin connaisseur des questions économiques, va se constituer en interface entre le patronat et le Gouvernement. Désormais, on espère qu’il n’y aura pas de nuages entre les deux partenaires.
Dans cette liste, nous pouvons noter trois permutations : Modeste Bahati Lukwebo, un fidèle d’Augustin Matata Ponyo, quitte l’Emploi, Travail et Prévoyance Sociale pour le ministère de l’Économie. De même, Tryphon Kin-Kiey Mulumba quitte le ministère PT-NTIC pour celui des Relations avec le parlement. Pour sa part, Banza Mukalay Nsungu n’est resté qu’avec la Culture et Arts et le ministère de la Jeunesse, Sports et loisirs a été confié à Sama Lukonde Kyenge. Tandis que Maguy Rwakabuba, vice-ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel, a été nommée à l’Energie. Le troisième vice-Premier ministre, Willy Makiashi, en charge de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance sociale est, quant à lui, issu du Parti lumumbiste unifié (Palu, majorité présidentielle).
Des ministères amputés… mais d’autres restent
Il sied de constater que certains ministères ont été amputés, ceci pour satisfaire certains Congolais qui ne juraient que par leur entrée au Gouvernement de cohésion nationale. Tout en gardant son poste, Maker Mwangu s’est vu ajouter l’Initiation à la nouvelle citoyenneté, qui relevait de Lambert Mende. Ce ministère a donné naissance à un autre, Enseignement technique et professionnel, qui sera dirigé par Jean Nengbangba Tshibanga.
Certains poids lourds tels que Lambert Mende à l’Information, Martin Kabwelulu aux Mines, Raymond Tshibanda aux Affaires étrangères ou Félix Kabange Numbi à la Santé, Tryphon Kin-kiey Mulumba, ont été maintenus.
Certains ministères sont oubliés : cas des Affaires sociales, Action humanitaire,…
De prime abord, la configuration d’un gouvernement dépend des missions assignées à ce gouvernement. Et tout ne peut pas être affiché en gras, et constituer un ministère spécifique. Toutefois, chaque ministre reçoit sa fiche signalétique ; un tableau de bord, mieux les instructions précises qui délimitent le cadre dans lequel chacun doit œuvrer. Le but est de répondre à chaque besoin de la population et éviter le chevauchement. Et le jour où un coin de la Rdc sera sinistré, vous verrez le gouvernement sur le lieu, ne fût-ce que par une commission ad hoc.
Le genre pas respecté et l’UNC absente
Les choses ont pourtant peu évolué de ce côté-là. Il y avait 5 femmes sur 36 dans Matata I. C’est environ 14 % des femmes au sein du gouvernent sortant. Actuellement, nous avons 7/47, c’est environ 15% des femmes.
C’est un gouvernement de Cohésion nationale où sans nul doute la notion de quotas a beaucoup joué. Toutefois, tout en reconnaissant que la société congolaise d’hier n’avait pas donné beaucoup de chance à la femme pour faire des cadres au féminin, on comprend que cela peut être encore une épine sous le pied de la parité. Mais il faut saluer la bravoure de bien de femmes et jeunes filles actuellement révoltées et qui vont certes changer la donne en leur faveur, jour après jour. Toutefois, il est nécessaire de solliciter aussi la compréhension des hommes ‘’genrés’’ dans cette lutte de la femme et pour la femme.
Au sujet de l’UNC, il y a lieu de dire que la politique de la chaise vide n’est pas une surprise au sein de la classe politique congolaise. L’UNC qui voudrait d’ailleurs voler la vedette à l’UDPS du côté opposition, le cap c’est la présidentielle à venir… Bref, en démocratie on est libre. On ne peut imposer à personne de prendre place à bord d’un train. Mais l’essentiel est que la marche continue avec ceux qui sont à bord et que les objectifs soient atteints.
Ci-dessous la liste complète du nouveau gouvernement :
Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur et Sécurité : M. Evariste Boshab Mabudj
Vice-Premier ministre, ministre des PT-NTIC : M. Thomas Luhaka Losenjola
Vice-Premier ministre, ministre de l’Emploi, Travail et Prévoyance sociale : M. Willy Makiashi
Ministre d’Etat, ministre du Budget : M. Michel Bongongo
Ministre d’Etat, ministre de la Décentralisation et Affaires coutumières : M. Salomon Banamuhere
Ministres
Affaires étrangères et Coopération internationale : M. Raymond Tshibanda
Défense nationale, Anciens combattants et Réinsertion : M. Aimé Ngoy Mukena
Justice, Garde des sceaux et Droits humains : M. Alexis Thambwe Mwamba
Portefeuille : Mme Louise Munga Mesozi
Relation avec le Parlement : M. Tryphon Kin-Kiey Mulumba
Communication et Médias : M. Lambert Mende Omalanga
Enseignement primaire, secondaire et Initiation à la nouvelle citoyenneté : M. Maker Mwangu Famba
Plan et Révolution de la Modernité : M. Olivier Kamitatu
Fonction publique : M. Jean-Claude Kibala
Infrastructures et Travaux publics : M. Fridolin Kasweshi
Finances : M. Henry Yav Mulang
Economie Nationale : M. Modeste Bahati Lukwebo
Environnement et développement durable : M. Bienvenu Liyota Ndjoli
Commerce : Mme Kudianga Bayokisa
Industrie : M. Germain Kambinga
Agriculture, Pêche et Elevage : M. Kabwe Mwewu
Affaires foncières : M. Bolengetenge Balela
Mines : M. Martin Kabwelulu
Hydrocarbures : M. Crispin Atama Thabe
Energie et Ressources hydrauliques : M. Jeannot Matadi Nenga Ngamanda
Culture et Arts : Banza Mukalay Nsungu
Tourisme : Elvis Mutiri wa Bashala
Santé publique : M. Félix Kabange Numbi
Enseignement supérieur et universitaire : M. Théophile Mbemba Fundu
Enseignement technique et professionnel : M. Jean Nengbangba Tshibanga
Aménagement du territoire, Urbanisme et Habitat : M. Omer Egbake
Transports et voies de communication : M. Justin Kalumba Mwana Ngongo
Recherche scientifique et Technologie : M. Daniel Madimba Kalonji
Genre, Famille et Enfant : Mme Bijou Kat
Petites et Moyennes entreprises et classe moyenne : M. Bohongo Nkoy
Développement rural : M. Eugène Serufuli
Jeunesse, Sports et Loisirs : M. Sama Lukonde Kyenge
Vice-Ministres :
Intérieur : Mme Martine Bukasa Ntumba
Défense nationale : M. René Sigu
Justice et Droits humains : M. Mboso Kodia Pwanga
Budget : Mme Ernestine Nyoka
Coopération internationale et intégration régionale : M. Franck Mwindi Malila
Congolais de l’étranger : M. Antoine Muyamba Okombo
Energie : Mme Maguy Rwakabuba
Finances : M. Albert Mpeti Biyombo
Plan : Mme Lisette Bisangana Ngalamulume
Poste et télécommunication : M. Enoch Sebineza
L’Avenir
Après la publication du Gouvernement Matata II
Crispin Ngoyi satisfait de la cohésion nationale matérialisée par le Chef de l’Etat
Ils sont neufs anciens ministres qui ont cédé leurs fauteuils ministériels en faveur des autres, parmi les anciens ministres des équipes précédentes. Ont fait leur entrée : Evariste Boshab Mabudj, Thomas Luhaka Losendjola, Willy Makiashi, Olivier Kamitatu Estou, Salomon Banamuhere, Alexis Thambwe Mwamba, Bienvenu Liyota Ndjoli, Sama Lukonde Kyenge, Eugène Serefuli, Michel Bongongo, Henry Yav Mulang, Germain Kambinga Katomba, Daniel Madimba Kalonji, Bijou Kat, Ernestine Nioka, Mboso Kadia Kwanga, etc.
Quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finit toujours par se lever, dit-on. L’annonce de l’équipe gouvernementale dans la nuit du dimanche 8 décembre 2014 a coupé court aux spéculations qui ont duré plus d’une année après les Concertations nationales. L’une de ses recommandations était celle de la formation d’une équipe gouvernementale dite de Cohésion nationale. Cependant, les commentaires fusent de partout à l’annonce de l’équipe de Matata II. Une équipe qui a vu les entrées et les sorties, questions de répondre à la cohésion nationale, ciment du bon fonctionnement des institutions de la République. La Rédaction du journal L’Avenir s’est approchée du député national, membre de la Majorité présidentielle, Crispin Ngoyi Ntambwe. Ce dernier a manifesté sa reconnaissance au Président de la République, Joseph Kabila Kabange qui a tenu parole de sa promesse. Laquelle promesse est la constitution et publication finalement du Gouvernement de la République tant attendu. « Le Gouvernement qui était attendu de cohésion nationale, nous disons bienvenue à la cohésion nationale. Mais nous demandons à ceux qui viennent de se mettre au travail puisque ce que le peuple attend, c’est le résultat qui sortira de cette cohésion nationale : c’est la paix, le bien-être. Voilà pourquoi nous sommes très satisfait parce que, que vous le vouliez ou pas, quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finira par être là. Et comme c’était la promesse du Chef de l’Etat, aujourd’hui la promesse du chef de l’Etat vient d’être réalisée », a-t-il déclaré.
Cependant, il estime que lorsqu’on embrasse la carrière politique, il faut s’attendre à ce que tout le monde ne soit pas servi de la même manière, et qu’il n’y aura pas frustration dans sa famille politique de la majorité présidentielle. Il estime une fois de plus qu’après avoir rendu service à la nation, il est de bon aloi que les uns cèdent leurs fauteuils aux autres et que l’on ne peut pas s’éterniser, alors que c’est la loi de la gestion politique.
« Tout le monde sait que si l’on est en politique, on n’est pas éternel. C’est pour un temps, chacun a rendu service à la Nation pendant son temps, il est parti et les autres vont continuer. Dans la gestion des affaires publiques, c’est toujours ça. Ce ne pas seulement une seule personne ou un seul individu qui pourra rester pendant longtemps », a-t-il ajouté. Il faut souligner qu’il y a les sortants, les entrants et les permutés, aussi ceux qui sont restés à leurs postes, tout en veillant sur la cohésion nationale en faveur de la paix.
De la loi portant délimitation des provinces
Faute de quorum, nous a fait savoir le député national Crispin Ngoyi, le Rapport de la Commission mixte PAJ, Aménagement du territoire n’a pas été adopté lors de la plénière du vendredi 05 décembre 2014 à l’Assemblée nationale.
Cependant, plusieurs langues ont cru au conflit territorial entre la Ville de Kolwezi que certains estiment se mue en province et, d’autres par contre estiment que Kolwezi est une ville qui fait partie de Lualaba. A ce sujet, Crispin Ngoyi a souligné qu’il n’y a pas de conflit au sein du parlement. Sinon, le quorum n’avait pas été atteint, raison de ce report. « Ça ne divise pas les parlementaires, le travail a été déjà fait, et aujourd’hui (Ndlr lundi 8 décembre 2014) on devrait voter. Faute de quorum, car le quorum de siège a été atteint et non le quorum de décision. Ça n’a aucun problème, sinon nous devrions respecter la Constitution qui nous impose un travail républicain quant à ce », nous a précisé le député national, membre de la Commission aménagement du territoire.
Il sied de souligner que cette question du découpage territorial est la résultante même de rendre la République démocratique du Congo de 11 à 26 provinces conformément à la Constitution de la République, en son article 2.
Pius Romain Rolland Martin Kobler, Chef de la MONUSCO, assure le nouveau gouvernement d’une collaboration étroite pour la stabilisation de la RDC
Suite à l’annonce de la formation d’un nouveau gouvernement, Martin Kobler félicite le Président Joseph Kabila Kabange pour « la nomination de ce gouvernement de cohésion nationale qui fait suite au rassemblement des forces politiques lors des concertations nationales de l’année dernière ».
Le Représentant spécial du Secrétaire général félicite par ailleurs M. le Premier ministre Matata Ponyo pour sa confirmation comme Premier ministre. Le Chef de la MONUSCO assure le nouveau gouvernement de son soutien et d’une étroite collaboration.
Cependant, la réponse à cette question renvoie au quadruple objectif poursuivi par les assises du Palais du peuple l’an dernier. Il était question de « dégager les voies et moyens susceptibles de rétablir et de consolider la cohésion interne, en vue d’assurer la victoire sur toutes les forces d’agression ; renforcer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national, de mettre fin au cycle infernal des violences à répétition, principalement dans le Nord et le Sud-Kivu ainsi que dans l’Ituri ; conjurer toute velléité de s’associer aux tentatives exogènes de déstabilisation du pays ; planifier, ensemble, son développement socio-économique dans la paix et la concorde ». Et comme ces défis sont encore à relever, l’avènement du Gouvernement de cohésion nationale trouve ici sa justification.
Fruit des concertations nationales d’octobre 2013, le gouvernement d’union nationale a été mis en place après un an d’attente. Avant de prononcer son discours sur l’état de la Nation, le Président de la République devait vider cette principale recommandation des Concertations nationales. Composée de 47 membres, 48 avec le Premier ministre (3 vice-Premier ministres et ministres, 2 ministres d’État et ministres, 32 ministres et 10 vice-ministres), cette nouvelle équipe gouvernementale ne réserve pas de grande surprise. Le Premier ministre Augustin Matata Ponyo, réputé pour sa rigueur, a été maintenu à son poste.
Matata Ponyo maintenu à son poste
Le choix porté par Joseph Kabila sur Matata Ponyo se justifie par rapport aux efforts que ce dernier, en sa qualité de chef du Gouvernement, a fournis. En effet, en croire le Premier ministre interviewé par Jeune Afrique, aujourd’hui, les performances économiques de la Rd Congo sont de loin supérieures à tout ce qui a été réalisé depuis 1960, y compris dans les périodes où le pays suivait le programme du FMI. Une institution qui a pour mission d’aider les pays à stabiliser leur cadre macroéconomique.
Or, le taux d’inflation de la Rd Congo est inférieur à 1% depuis janvier, le taux de change n’a pas bougé depuis quatre ans, les réserves de change ont augmenté, l’on doit atteindre un taux de croissance de 8,9% cette année et prévoit plus de 10% l’année prochaine. Et d’ajouter que le FMI est comme un médecin dans le domaine économique et en l’occurrence, si vous suiviez vous-même les prescriptions nécessaires, vous n’avez pas besoin de lui.
Même si une certaine opinion estime que l’amélioration du social des Congolais demeure un défi majeur, Matata Ponyo pense qu’il ne faut pas tomber dans le piège du pessimisme et de la facilité des politiciens. Pour lui, la stabilité du cadre macroéconomique, c’est un événement social majeur. Lorsque les prix sont stables, qui sont les bénéficiaires ? Les plus pauvres, ceux qui touchent leur salaire en Francs congolais (et pas en dollars). Dès lors, quand vous augmentez leur salaire, ce qui est fait chaque année, leur pouvoir d’achat augmente réellement.
Par ailleurs, le Gouvernement crée plusieurs dizaines de milliers d’emplois par an. Croyez-vous que ceux qui sortent du chômage sont mécontents ? Enfin, le Gouvernement développe des projets agro-industriels, construit des écoles, équipe les hôpitaux… Tout cela, le Gouvernement que dirige Matata Ponyo le fait sur fonds propres.
Devenu Premier ministre par la volonté de Joseph Kabila, sans coup bas ni mensonge, Matata Ponyo souligne que le Chef de l’Etat a estimé qu’il pouvait remplir cette fonction. Pour ce faire, il reste fidèle à cette façon de travailler pour diriger le gouvernement aujourd’hui et demain.
Sept opposants font leur entrée
Pour justifier la présence des opposants dans ce Gouvernement attendu de tout le monde, il faut revenir au discours du Chef de l’Etat sur l’état de la Nation le 23 octobre 2013. En ce qui concerne le Gouvernement, il avait annoncé que dans le cadre de sa politique d’ouverture, prônée depuis son investiture, un « Gouvernement de cohésion nationale » sera bientôt mis en place. Il comprendra aussi bien des représentants de la Majorité que ceux de l’Opposition et de la société civile…
Voilà pourquoi le choix a porté sur sept opposants qui font leur entrée dans ce gouvernement. Il s’agit de Thomas Luhaka et Germain Kambinga, deux leaders du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) de l’opposant Jean-Pierre Bemba, qui ont été respectivement nommés vice-Premier ministre et ministre des Postes, Téléphones et Télécommunications (PTT), pour le premier, et ministre de l’Industrie pour le second.
Michel Bongongo, représentant de l’opposition dite républicaine et proche du président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo, a été désigné ministre d’État en charge du Budget. Et Daniel Madimba Kalonji, député de l’UDPS, parti d’Étienne Tshisekedi, opposant le plus radical au régime en place, a été nommé ministre de la Recherche scientifique, etc.
Les nominations importantes
Parmi les nominations importantes figurent celle du professeur Evariste Boshab, Secrétaire général du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur. La Défense revient à un ancien gouverneur du Katanga, Aimé Ngoi Mukena, et les Finances à l’ancien directeur de cabinet adjoint de la présidence de la République, Henri Yav Mulang. Cet ancien Administrateur délégué de la fédération des entreprises du Congo (FEC), fin connaisseur des questions économiques, va se constituer en interface entre le patronat et le Gouvernement. Désormais, on espère qu’il n’y aura pas de nuages entre les deux partenaires.
Dans cette liste, nous pouvons noter trois permutations : Modeste Bahati Lukwebo, un fidèle d’Augustin Matata Ponyo, quitte l’Emploi, Travail et Prévoyance Sociale pour le ministère de l’Économie. De même, Tryphon Kin-Kiey Mulumba quitte le ministère PT-NTIC pour celui des Relations avec le parlement. Pour sa part, Banza Mukalay Nsungu n’est resté qu’avec la Culture et Arts et le ministère de la Jeunesse, Sports et loisirs a été confié à Sama Lukonde Kyenge. Tandis que Maguy Rwakabuba, vice-ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel, a été nommée à l’Energie. Le troisième vice-Premier ministre, Willy Makiashi, en charge de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance sociale est, quant à lui, issu du Parti lumumbiste unifié (Palu, majorité présidentielle).
Des ministères amputés… mais d’autres restent
Il sied de constater que certains ministères ont été amputés, ceci pour satisfaire certains Congolais qui ne juraient que par leur entrée au Gouvernement de cohésion nationale. Tout en gardant son poste, Maker Mwangu s’est vu ajouter l’Initiation à la nouvelle citoyenneté, qui relevait de Lambert Mende. Ce ministère a donné naissance à un autre, Enseignement technique et professionnel, qui sera dirigé par Jean Nengbangba Tshibanga.
Certains poids lourds tels que Lambert Mende à l’Information, Martin Kabwelulu aux Mines, Raymond Tshibanda aux Affaires étrangères ou Félix Kabange Numbi à la Santé, Tryphon Kin-kiey Mulumba, ont été maintenus.
Certains ministères sont oubliés : cas des Affaires sociales, Action humanitaire,…
De prime abord, la configuration d’un gouvernement dépend des missions assignées à ce gouvernement. Et tout ne peut pas être affiché en gras, et constituer un ministère spécifique. Toutefois, chaque ministre reçoit sa fiche signalétique ; un tableau de bord, mieux les instructions précises qui délimitent le cadre dans lequel chacun doit œuvrer. Le but est de répondre à chaque besoin de la population et éviter le chevauchement. Et le jour où un coin de la Rdc sera sinistré, vous verrez le gouvernement sur le lieu, ne fût-ce que par une commission ad hoc.
Le genre pas respecté et l’UNC absente
Les choses ont pourtant peu évolué de ce côté-là. Il y avait 5 femmes sur 36 dans Matata I. C’est environ 14 % des femmes au sein du gouvernent sortant. Actuellement, nous avons 7/47, c’est environ 15% des femmes.
C’est un gouvernement de Cohésion nationale où sans nul doute la notion de quotas a beaucoup joué. Toutefois, tout en reconnaissant que la société congolaise d’hier n’avait pas donné beaucoup de chance à la femme pour faire des cadres au féminin, on comprend que cela peut être encore une épine sous le pied de la parité. Mais il faut saluer la bravoure de bien de femmes et jeunes filles actuellement révoltées et qui vont certes changer la donne en leur faveur, jour après jour. Toutefois, il est nécessaire de solliciter aussi la compréhension des hommes ‘’genrés’’ dans cette lutte de la femme et pour la femme.
Au sujet de l’UNC, il y a lieu de dire que la politique de la chaise vide n’est pas une surprise au sein de la classe politique congolaise. L’UNC qui voudrait d’ailleurs voler la vedette à l’UDPS du côté opposition, le cap c’est la présidentielle à venir… Bref, en démocratie on est libre. On ne peut imposer à personne de prendre place à bord d’un train. Mais l’essentiel est que la marche continue avec ceux qui sont à bord et que les objectifs soient atteints.
Ci-dessous la liste complète du nouveau gouvernement :
Ministres
Vice-Ministres :
L’Avenir
Après la publication du Gouvernement Matata II
Crispin Ngoyi satisfait de la cohésion nationale matérialisée par le Chef de l’Etat
Ils sont neufs anciens ministres qui ont cédé leurs fauteuils ministériels en faveur des autres, parmi les anciens ministres des équipes précédentes. Ont fait leur entrée : Evariste Boshab Mabudj, Thomas Luhaka Losendjola, Willy Makiashi, Olivier Kamitatu Estou, Salomon Banamuhere, Alexis Thambwe Mwamba, Bienvenu Liyota Ndjoli, Sama Lukonde Kyenge, Eugène Serefuli, Michel Bongongo, Henry Yav Mulang, Germain Kambinga Katomba, Daniel Madimba Kalonji, Bijou Kat, Ernestine Nioka, Mboso Kadia Kwanga, etc.
Quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finit toujours par se lever, dit-on. L’annonce de l’équipe gouvernementale dans la nuit du dimanche 8 décembre 2014 a coupé court aux spéculations qui ont duré plus d’une année après les Concertations nationales. L’une de ses recommandations était celle de la formation d’une équipe gouvernementale dite de Cohésion nationale. Cependant, les commentaires fusent de partout à l’annonce de l’équipe de Matata II. Une équipe qui a vu les entrées et les sorties, questions de répondre à la cohésion nationale, ciment du bon fonctionnement des institutions de la République. La Rédaction du journal L’Avenir s’est approchée du député national, membre de la Majorité présidentielle, Crispin Ngoyi Ntambwe. Ce dernier a manifesté sa reconnaissance au Président de la République, Joseph Kabila Kabange qui a tenu parole de sa promesse. Laquelle promesse est la constitution et publication finalement du Gouvernement de la République tant attendu. « Le Gouvernement qui était attendu de cohésion nationale, nous disons bienvenue à la cohésion nationale. Mais nous demandons à ceux qui viennent de se mettre au travail puisque ce que le peuple attend, c’est le résultat qui sortira de cette cohésion nationale : c’est la paix, le bien-être. Voilà pourquoi nous sommes très satisfait parce que, que vous le vouliez ou pas, quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finira par être là. Et comme c’était la promesse du Chef de l’Etat, aujourd’hui la promesse du chef de l’Etat vient d’être réalisée », a-t-il déclaré.
Cependant, il estime que lorsqu’on embrasse la carrière politique, il faut s’attendre à ce que tout le monde ne soit pas servi de la même manière, et qu’il n’y aura pas frustration dans sa famille politique de la majorité présidentielle. Il estime une fois de plus qu’après avoir rendu service à la nation, il est de bon aloi que les uns cèdent leurs fauteuils aux autres et que l’on ne peut pas s’éterniser, alors que c’est la loi de la gestion politique.
« Tout le monde sait que si l’on est en politique, on n’est pas éternel. C’est pour un temps, chacun a rendu service à la Nation pendant son temps, il est parti et les autres vont continuer. Dans la gestion des affaires publiques, c’est toujours ça. Ce ne pas seulement une seule personne ou un seul individu qui pourra rester pendant longtemps », a-t-il ajouté. Il faut souligner qu’il y a les sortants, les entrants et les permutés, aussi ceux qui sont restés à leurs postes, tout en veillant sur la cohésion nationale en faveur de la paix.
De la loi portant délimitation des provinces
Faute de quorum, nous a fait savoir le député national Crispin Ngoyi, le Rapport de la Commission mixte PAJ, Aménagement du territoire n’a pas été adopté lors de la plénière du vendredi 05 décembre 2014 à l’Assemblée nationale.
Cependant, plusieurs langues ont cru au conflit territorial entre la Ville de Kolwezi que certains estiment se mue en province et, d’autres par contre estiment que Kolwezi est une ville qui fait partie de Lualaba. A ce sujet, Crispin Ngoyi a souligné qu’il n’y a pas de conflit au sein du parlement. Sinon, le quorum n’avait pas été atteint, raison de ce report. « Ça ne divise pas les parlementaires, le travail a été déjà fait, et aujourd’hui (Ndlr lundi 8 décembre 2014) on devrait voter. Faute de quorum, car le quorum de siège a été atteint et non le quorum de décision. Ça n’a aucun problème, sinon nous devrions respecter la Constitution qui nous impose un travail républicain quant à ce », nous a précisé le député national, membre de la Commission aménagement du territoire.
Il sied de souligner que cette question du découpage territorial est la résultante même de rendre la République démocratique du Congo de 11 à 26 provinces conformément à la Constitution de la République, en son article 2.
Pius Romain Rolland Martin Kobler, Chef de la MONUSCO, assure le nouveau gouvernement d’une collaboration étroite pour la stabilisation de la RDC
Suite à l’annonce de la formation d’un nouveau gouvernement, Martin Kobler félicite le Président Joseph Kabila Kabange pour « la nomination de ce gouvernement de cohésion nationale qui fait suite au rassemblement des forces politiques lors des concertations nationales de l’année dernière ».
Le Représentant spécial du Secrétaire général félicite par ailleurs M. le Premier ministre Matata Ponyo pour sa confirmation comme Premier ministre. Le Chef de la MONUSCO assure le nouveau gouvernement de son soutien et d’une étroite collaboration.