Madame le questeur de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) n’a pas pu résister trop longtemps à la forte pression de la Majorité présidentielle. Désigné à ce poste sous l’étiquette du MSR, sur le quota de la MP, le questeur de la Céni était l’objet des attaques virulentes de la part de certains leaders de la MP, principalement ceux du parti présidentiel, le PPRD.
Mise à prix, la MP vient finalement d’avoir sa tête, en obtenant sa démission. L’annonce de sa démission a été faite, en plénière, par le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku.
Le bureau de la Commission électorale nationale indépendante n’affiche pas complet après l’entérinement à l’Assemblée nationale de Corneille Nangaa et Norbert Basengezi respectivement comme président et vice-président. Un autre vide s’est donc créé avec une nouvelle démission enregistrée hier lundi 9 novembre. C’est celle de Mme le questeur Chantal Ngoy.
Confirmant cette information, le président du groupe parlementaire PPRD, Ramazani Shadari avait dans l’une de ses dernières sorties, évoqué le fait que le poste de questeur était encore occupé par un membre du MSR, un parti exclu de la MP. « Madame le questeur fait partie des personnalités désignées parla majorité pour faire partie du bureau de cette institution », avait-il indiqué.
La pression de la MP sur Chantai Ngoy a ravivé le débat non seulement sur la légalité de cette démarche en référence aux règles de jeu contenues dans la loi portant organisation et fonctionnement de la Ceni, mais aussi sur l’indépendance de la centrale électorale congolaise. Entre-temps, la MP devra dans les prochains jours, désigner un autre candidat à ce poste pour entérinement à l’Assemblée nationale.
Avec cette nouvelle démission, la MP consolide son emprise sur la Céni. Après l’entérinement à la présidence de la Céni de Corneille Nangaa et de son adjoint, Norbert Basengezi, la course est maintenant lancée pour la désignation par la Majorité du prochain questeur.
Des indiscrétions annoncent que le poste pourrait probablement être attribué à un délégué de l’AFDC de Modeste Bahati Lukwebo, dont le parti passe, après la fronde du G7, pour la deuxième force politiqué de la Majorité. Certains prédisent déjà que Modeste Bahati, président de l’AFDC, actuel ministre de l’Economie, serait tenté de briguer, ce poste.
Toujours est-il qu’en alignant des personnalités de son obédience dans des postes stratégiques au sein du bureau de la Céni; la MP balise la voie pour assurer son succès aux prochaines élections de 2016.
Pitchou MULUMBA