Affaire du double meurtre du couple Mutandala à Kisangani : les orphelins ont reconnu les meurtriers de leurs parents

Mardi 9 juin 2015 - 09:31

L’affaire du double meurtre de l’homme d’affaires Adolphe Mutandala Juma et de son épouse, née Aimée Bonzali, à Tshopo, dans la Province orientale, continue à défrayer la chronique. Double crime de trop dans la ville de Kisangani où, ces temps derniers, la montée de la criminalité ravive les sentiments d’insécurité, rappelant étrangement la période qui a précédé la guerre à l’arme lourde entre militaires rwandais et ougandais, dont on retient qu’elle a fait en pleines journées, des centaines de morts et des milliers de déplacés, ainsi que les tristes épisodes de guerres de rébellion muleliste. Le procès ouvert contre la bande des assassins du couple au Tribunal militaire de garnison de Tshopo est intervenu à point nommé, s’est réjoui un habitant de Tshopo qui a laissé entendre qu’il a pu baisser la tension au sein de la population jadis déterminée à enrayer cette forme de banditisme par la justice de la rue.

D’ailleurs à chaque audience, le prétoire est toujours envahi par une foule importante des membres de famille et des connaissances du couple, ainsi que de quelques habitants soucieux de connaître l’issue de cette affaire judiciaire.

L’on sait qu’à l’ombre des regards indiscrets, la bande à Mandelama avait perpétré dans la nuit du jeudi 22 janvier 2015, le double meurtre du couple Mutandala à son domicile. Faute de témoignages, la première version a été constituée des bribes de vérités et des allégations spéculatives. Au fil des audiences du Tribunal militaire de garnison de Tshopo, on a appris de nouvelles révélations qui heureusement, débarrassent la première version des faits, de certaines incohérences, et éclairent la religion des juges militaires.

Appelés à apporter leurs témoignages sur les faits, a rapporté une cousine de dame Aimée Bonzali, deux de trois orphelins, Vérone Bonzali, 12 ans, et ses deux petits-frères Evrard Juma, 10 ans et Job, 5 ans, avaient ému l’assistance avec leur récit pathétique. D’abord, c’est Vérone, qui dans sa relation des faits, a reconnu les prévenus comme étant les meurtriers de ses parents.

La gamine a révélé que Mandelama était un habitué de leur famille. C’est un commissionnaire immobilier qui se connait avec son père. Adolphe Mutandala envisageait d’acheter une maison de l’ex.ONL. . Le jeudi 22 janvier 2015, il s’était rendu auprès de son banquier et a pu opérer un retrait de la somme de 10.000 dollars. Dans la journée, cet homme d’affaires avait reçu Mandelama à son domicile, pour lui signaler qu’il avait réuni le montant de 15.000 dollars pour l’achat de l’immeuble. A cette occasion, ils ont partagé un repas ensemble, avant de se séparer avec promesse d’effectuer l’opération d’achat le lendemain.

Trahi et reconnu par ses multiples fréquentations au domicile de leurs victimes

Le soir, Mandelama accompagné de ses exécutants était repassé au domicile des Mutandala où ils n’ont trouvé que les trois enfants. Reconnaissance des lieux ? Certainement, parce qu’à la question de savoir ce qu’ils pouvaient rapporter à leurs parents, les suspects ont indiqué que cela n’avait aucune importance, étant donné qu’ils se reverront demain.

La nuit, entre 2 H 30’ et 3 heures, les bandits sont revenus sur leurs traces. Ils ont fait irruption dans la maison du couple réveillé brutalement par les bruits de casse à la porte d’entrée. Si une partie de la bande s’était postée dehors pour surveiller les mouvements, les autres malfrats fouillaient dans toutes les pièces. Dans la chambre à coucher du couple, l’un des malfaiteurs, ont indiqué des membres de famille de la dame Aimée Bonzali, a empoigné cette dernière, pendant que la petite Vérone Bonzali, 12 ans et son petit-Frère Evrard Juma, 10 ans, s’étaient cachés sous le lit.

Menaces de mort avec des armes. Il exigeait l’argent retiré le matin, à la banque. Chose que la dame ne pouvait pas dévoiler. Excédé et déçu, le bandit l’a abattu à bout portant. Au moment où son épouse s’écroulait, mortellement atteint, Adolphe Mutandala a tenté d’arracher l’arme du meurtrier qui s’apprêtait à s’en prendre à lui. Et après la détonation, surgissait soudain Mandelama, le fameux commissionnaire dans la chambre à coucher. Il a été reconnu aussitôt par la victime étonnée de le voir au sein de la bande. – Même toi qui vient souvent chez moi et partage des repas avec moi ? s’est écrié Adolphe Mutandala. Ce questionnement avait signé son arrêt de mort.

Pour régler ses comptes, un autre bandit n’a pas trouvé mieux que de vider son chargeur sur l’homme d’affaires. On laisse entendre que la fusillade qui a réveillé les voisins du couple, a laissé des traces sur le lieu du crime. Des traces de sang maculées le pavement et 20 douilles seront ramassées par les enquêteurs.

Vérone Bonzali et Evrard Juma pleuraient en dévisageant les meurtriers de leurs parents, ceux-là qui ont détruit leurs seuls soutiens et ont ruiné leur avenir. Ils en voulaient particulièrement à Mandelama, le commissionnaire qui a dévoilé sa véritable face de criminel, chef d’une bande des malfaiteurs.

J.R.T.

 

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