
Le 8 août 2025, le président de la République et la première ministre ont manifesté la volonté d’apporter un nouveau souffle à la politique environnementale du pays. Dans cette optique, ils ont confié la destinée du ministère de l’Environnement à deux femmes : Marie Nyange Ndambo, ministre titulaire, et Arlette Bahati Tito, ministre déléguée chargée de la Nouvelle économie du climat.
Dès sa prise de fonctions, Arlette Bahati a pris soin de clarifier sa mission, celle de trouver un équilibre entre la protection de l’environnement et le développement économique du pays.
« Je suis très consciente du fait que les attentes sont énormes. Je rappelle qu'il s'agira de trouver un équilibre entre l'environnement et le développement économique dans le but de créer la richesse tout en baissant les émissions polluantes et d'améliorer les conditions sociales de nos populations », a-t-elle déclaré lors de la remise et reprise, le 14 août.
Pour mener à bien cette mission, l’élue de Kinshasa compte sur toutes les parties prenantes, notamment sa ministre titulaire, l’administration du ministère, les communautés locales, la société civile et le secteur privé.
« Pour y parvenir, j'aurai besoin de l’encadrement de son excellence madame la ministre de l'Environnement, développement durable et nouvelle économie du climat, des agents et fonctionnaires de notre ministère, mais également des scientifiques, de la société civile, du secteur privé, des établissements publics ainsi que des membres des communautés locales et autochtones pour la réussite de mon mandat », a ajouté celle qui parle couramment le français, l'anglais, le néerlandais, le lingala et le swahili.
Parcours professionnel et académique
Née à Bukavu le 5 avril 1977 et mariée, Arlette Bahati possède une expérience professionnelle de 25 ans dans les secteurs public et privé, qu’elle entend mettre au service de sa mission. Avant sa nomination en tant que ministre déléguée, elle a été présidente de la commission Environnement, développement durable, ressources naturelles et tourisme du Sénat depuis novembre 2024.
« Elle était très appréciée par ses collègues sénateurs pour avoir apporté beaucoup d'innovations, notamment dans l'organisation des ateliers », nous a confié l’un des collaborateurs de cette mère de famille.
Avant d’intégrer la chambre haute du Parlement, Arlette Bahati avait occupé divers postes clés : directrice générale adjointe de la Société nationale des hydrocarbures du Congo (SONAHYDROC S.A) de 2022 à 2024, conseillère au ministère de l’Économie entre 2021 et 2022, ainsi que plusieurs fonctions au ministère de l’Emploi, travail et prévoyance sociale entre 2012 et 2019, et au ministère du Commerce en 2010.
Sur le plan politique, Arlette Bahati est une figure bien connue. Elle est cofondatrice de l’Alliance des forces démocratiques du Congo (AFDC), un parti créé en 2010 par Bahati Lukwebo, actuel deuxième vice-président du Sénat. Au sein de ce parti, elle a occupé plusieurs fonctions, notamment celles de trésorière, de secrétaire générale adjointe chargée des questions économiques et de secrétaire nationale chargée du Genre, de la famille et enfant.
Du point de vue académique, Arlette Bahati est titulaire d’un diplôme de licence en droit économique et social obtenu en 2000 à l’université protestante au Congo (UPC). Son parcours est également enrichi par un diplôme en gestion d'entreprises obtenu à Liège, en Belgique.
Elle a suivi diverses formations certifiantes qui témoignent de son engagement constant pour le développement professionnel. Celles-ci ont notamment porté sur l'audit, la réforme de la Sécurité sociale, la gestion publique, la bonne gouvernance et le management des structures de régulation, l'insertion professionnelle, l'agro-industrie, ainsi que la création et la gestion de projets.
À en croire l’élue de Kinshasa, elle compte mettre à profit son expérience professionnelle et politique pour permettre à la RDC de tirer les dividendes de son statut de « pays-solution » face au problème du réchauffement climatique mondial.
« […] Il sera question de capitaliser l'apport de la RDC à la réduction du réchauffement climatique avec des compensations équitables pour notre population », a-t-elle déclaré le jour de sa prise de fonctions en tant que ministre déléguée.
Bienfait Luganywa