La tension politique qui secoue l’Assemblée provinciale du Kasaï-Central depuis plusieurs semaines pourrait enfin amorcer un tournant vers l’apaisement. En cause : une guerre de leadership entre deux camps de députés provinciaux, chacun revendiquant la légitimité de diriger l’organe délibérant.
Entre pétitions, destitutions contestées, plénières parallèles et tensions physiques, le chaos menaçait de paralyser durablement cette institution clé de la gouvernance provinciale.
C’est dans ce contexte de tension que le Vice-Premier ministre et Ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières, Jacquemin Shabani, a décidé d'intervenir.
Dans un message officiel adressé aux camps, il a convoqué à Kinshasa à la fois le Bureau d’âge et le Bureau définitif récemment déchu, pour une consultation urgente.
« Vous saluer et vous inviter stop toutes affaires cessantes stop dès réception présent message stop accompagner des membres du Bureau déchu stop à rejoindre Kinshasa stop motif consultation stop il y a urgence stop sentiment patriotique full stop», lit-on dans le message officiel de Jacquemin Shabani adressé le 16 juin 2024 aux membres du Bureau d'âge de cette institution.
Le conflit dans cette institution s’est cristallisé autour de pétitions initiées pour la déchéance des membres du Bureau, que certains élus accusaient de mauvaises gestions et de partialité. Après leur traitement en plénière, tous les membres du Bureau ont été déclarés déchus. Mais loin d’un consensus, cette décision a ravivé les clivages. Un autre groupe de députés, contestant la légalité de la procédure, a organisé une plénière parallèle hors du cadre officiel pour réexaminer ces pétitions, des démissions et rejet de pétitions ont été enregistrées.
Le point de non-retour a été frôlé ce lundi , lorsque des échauffourées ont éclaté dans l’enceinte de l’Assemblée, les députés se disputant violemment l’accès à la salle plénière. Un affrontement évité de justesse, mais qui a jeté une lumière crue sur la gravité de la situation institutionnelle tendue.
Alain Saveur Makoba, à Kananga