
Les équipes d’urgence de Médecins Sans Frontières (MSF) ont décidé de mettre fin à leur intervention dans la zone de santé de Budjala fin avril 2025, à la suite de la baisse des cas de Mpox observée depuis le début de l’année dans la province Sud-Ubangi. Le 06 avril dernier, 178 cas ont été confirmés et aucun décès rapporté.
Dans leur communiqué de presse parvenu à 7SUR7.CD ce mercredi 14 mai, les équipes de MSF disent avoir soutenu le ministère de la Santé dans la riposte contre l’épidémie de Mpox dans la zone de santé de Budjala par la prise en charge médicale et nutritionnelle. Il s'agissait notamment de la prise en charge psychosociale des patients, la mobilisation des communautés locales et autochtones, avec un accent particulier sur l’implication des personnes en situation de handicap.
Cet engagement, renseigne le document,a conduit à l’amélioration de l’impact de la riposte et à une baisse de la tendance de la maladie.Désormais, les acteurs locaux ont la capacité de poursuivre seuls la prise en charge des patients de façon autonome.
« Quand nos équipes sont arrivées, la zone de santé notifiait une soixantaine de cas la semaine et au fil du temps, ce nombre a atteint plus d’une centaine de cas à la deuxième semaine de janvier 2025. Grâce aux efforts déployés par MSF, en collaboration avec les acteurs du ministère de la Santé, dont la sensibilisation, les admissions hebdomadaires des patients dans des structures soutenues ont , dans un premier temps, augmenté de façon exponentielle avec le plus haut pic de 189 cas en mi-janvier 2025, puis au fil du temps les cas ont progressivement diminué jusqu’à 14 cas au 30 mars 2025 », a expliqué le Dr Coulibaly Ouonna, coordonnateur d’urgence de MSF à Budjala.

Selon ce communiqué de presse, depuis l’arrivée de MSF, 392 cas compliqués ont été pris en charge au Centre de traitement Mpox (CTM). En fin janvier, 29 patients étaient hospitalisés au CTM contre 8 patients hospitalisés au 30 mars.
“Le taux de létalité est également passé de 4.9 % à notre arrivée à 0.09 % entre fin avril et début mai. Nous pensons que les acteurs locaux sont suffisamment outillés et ont la capacité de continuer à prendre en charge les patients de façon efficace. Il est temps pour MSF de passer la main à l’État afin de consacrer ses efforts dans différentes autres urgences médico-humanitaires en RDC », a ajouté le Dr Coulibaly.
Par ailleurs, durant plus de dix mois d’intervention, plus de 3 054 patients de Mpox ont été soignés. Une équipe de promoteurs de santé qui travaillait avec un réseau de relais et leaders communautaires a permis le suivi à domicile de plus de 1373 cas de la maladie. Plus de 509 consultations en santé mentale ont été organisées au centre de traitement de Mpox.
Pendant la durée de l’intervention, une centaine de patients au stade avancé de la maladie ont été victimes de complications oculaires malgré leur guérison de Mpox.
MSF a fait un don de Kits ophtalmologiques à l’hôpital général en vue de la prise en charge médicale gratuite des complications oculaires apparues à la suite de la maladie.
A en croire la même source, ces personnes sont confrontées aux multiples difficultés pour affronter leur nouveau mode de vie. Les acteurs étatiques et non étatiques œuvrant dans la réinsertion des personnes en situation de handicap doivent se mobiliser pour leur garantir un appui durable.
« Nos équipes ont enregistré environ une centaine de patients présentant des complications oculaires apparues après les complications de Mpox. Parmi eux, certains ont perdu presque toute la vue et sont désormais handicapés. MSF a fait une donation d’un lot important de médicaments pour la prise en charge des complications oculaires au-delà du plaidoyer que nous continuons à mener en leur faveur. Nous appelons à la mobilisation de tous les acteurs ayant la réinsertion des personnes vivant avec handicap dans leurs attributions », a plaidé le Dr Coulibaly Ouonna.
En plus des donations à l’hôpital général de Budjala, MSF a également fait des dons en médicaments, matériel médical, produits d’hygiène et de contrôle de l’infection à 17 centres de santé et au centre de traitement de Mpox. En dehors du Sud-Ubangi, les équipes étaient également engagées dans la riposte contre le Mpox au Nord et Sud-Kivu, à l’Equateur et à Kinshasa, affirme la même source.
Linda Lusonso