Depuis le début de l'année 2025, l'espace Kasaï, situé au centre de la République démocratique du Congo, est confronté à une augmentation alarmante des cas de violences sexuelles basées sur le genre (VBG).
Selon le Conseil provincial de la femme du Kasaï-Central qui le confirme à 7SU7.CD vendredi 24 janvier, plus de 20 cas ont déjà été enregistrés en janvier, avec des victimes incluant des enfants, notamment des filles de moins de 10 ans.
« Le Conseil provincial de la femme a constaté la recrudescence des cas des VBG dans l'espace Grand Kasaï et surtout ici au Kasaï-Central. Vous vous rendez compte seulement, le mois de janvier ici, les alertes que nous avons eues (ndlr : renseignent que) plus de 20 enfants sont violées et des femmes », a déclaré Nathalie Kambala, cadre du Conseil provincial de la femme du Kasaï-Central.
Face à cette montée en flèche des violences sexuelles basées sur le genre, les organisations locales, notamment celles basées à Kananga, ont décidé de ne plus rester silencieuses. Elles ont choisi d’agir, de se mobiliser et de faire entendre leur voix pour mettre un terme à cette pratique.
« (Ndlr : Au niveau du) Conseil provincial de la femme, on s'est dit trop c'est trop. Cette fois-ci on doit s'arrêter et dire non et aussi plaider notre cause devant Dieu », ajoute Kambala Luse.
Parmi les actions prévues pour lutter contre les violences sexuelles basées sur le genre dans la région, on note l'organisation d'une marche pacifique ce samedi 25 janvier. Cette marche partira de Notre-Dame dans la ville de Kananga pour chuter à la place de l'Indépendance où les femmes de toutes tendances vont se rassembler pour implorer le pardon divin.
« Nous allons nous mettre par terre, nous allons implorer le bon Dieu pour qu'il puisse nous pardonner si nous avons péché », a-t-elle précisé Kambala Luse.
Au-delà de la marche, d’autres initiatives sont en cours d’organisation pour amplifier le message et sensibiliser la communauté à s'approprier la lutte contre les violences sexuelles basées sur le genre. Des sit-in et des campagnes de plaidoyer sont prévus pour interpeller les autorités locales et nationales pour cette fin afin de faire en sorte que les femmes et les jeunes filles du Kasaï puissent vivre en sécurité, sans craindre pour leur intégrité physique et morale.
Il sied de signaler que plusieurs partenaires interviennent également dans cette lutte, avec pour objectif de réduire sensiblement le nombre de cas liés à ce fléau dans cette région.
Alain Saveur Makoba, à Kananga