La ville de Lubumbashi, capitale économique de la République démocratique du Congo et celle montagneuse, Likasi, font face à une recrudescence alarmante de l’insécurité. Au moins, une dizaine de corps sans vie ont été ramassés dans ces entités du sud-est de la République démocratique du Congo en l'espace de deux semaines.
Les chiffres avancés par Bertin Tshoz ce mardi 14 janvier 2025 sont choquants. Plus de 4 corps ont été retrouvés hier lundi dans différents quartiers de Lubumbashi, notamment à la Gécamines, Kitumaini, au camp assistant, et dans le quartier Industriel. Parmi les victimes, il y a un journaliste, des motards ciblés par des criminels pour voler leurs motos, et d’autres citoyens assassinés dans des circonstances troublantes.
« En seulement deux semaines, nous avons dépassé le seuil de 10 corps, et ce n’est qu’un aperçu de l’ampleur du problème. Nous observons une augmentation exponentielle des violences, avec des assassinats, des viols et des cambriolages de plus en plus fréquents », déclare Bertin Tshoz avec gravité.
Avant même le début du mois de décembre, le responsable de la thématique sécurité du cadre de concertation de la société civile locale et son équipe avaient déjà alerté sur une possible augmentation de 20 % des cas d’insécurité dans la région du Haut-Katanga. Malheureusement, leurs avertissements semblent être restés lettre morte.
« Nous avons dit aux autorités qu’elles devaient agir rapidement pour éviter un retour aux niveaux d’insécurité de 2019, l’année où Lubumbashi avait connu un pic jamais atteint. Aujourd’hui, les indicateurs montrent clairement que si rien n’est fait, la population continuera de payer un prix tragique », insiste-t-il.
L’une des tendances les plus préoccupantes dans la ville de Likasi située à 120 kilomètres de Lubumbashi est l’augmentation des attaques contre les motards, qui sont souvent assassinés avant que leurs motos ne soient volées.
« Trois des corps retrouvés récemment étaient ceux de motards tués par des groupes criminels. Ces corps étaient déjà en décomposition. Ces actes sont devenus récurrents et montrent que les criminels opèrent avec une certaine impunité », a-t-il regretté.
Pour la société civile, il est temps que les autorités agissent avec fermeté. Elle appelle à une mobilisation immédiate des forces de sécurité et à l’implication des responsables politiques pour restaurer un climat de sécurité à Lubumbashi et Likasi.
Patient Lukusa, à Lubumbashi