La première ministre Judith Suminwa s'est rendue, le 22 et le 23 novembre 2024, au Nord-Kivu et en Ituri pour évaluer l'état de siège. Pour certaines langues, cette mission conduirait à la levée de cette mesure exceptionnelle en vue de baliser le chemin pour la révision ou le changement de la constitution. Des allégations que rejette en bloc le gouvernement de la République.
Lors du briefing presse du lundi dernier, le vice-premier ministre de l'Intérieur, Jacquemain Shabani, a affirmé qu'il n'y a aucune corrélation entre l'évaluation de l'état de siège et la révision ou le changement de la constitution.
« Je vous dirais clairement non, vous-même vous avez fait état de spéculation et moi, j’aimerais ici souligner qu’il est conseillé qu’il faut éviter de gérer une République sur base de spéculations. Je crois que si nous tous, de façon la plus objective, nous analysons ces deux problématiques, nous constaterons que depuis plusieurs mois, peut-être même année, elles ont fait l’état des débats sans avoir une corrélation quelconque », a-t-il déclaré.
Pour lui, c'est normal que l'exécutif national procède à l'évaluation de l'état de siège que certains avaient critiqué négativement et appelé à sa levée.
« Depuis que le président avait levé l’option de mettre en place l’état de siège dans ces deux provinces, il y a eu des réactions au fur et à mesure que le gouvernement se présente devant le Parlement pour sa prorogation pour qu’on lève cette situation d’exception et cela se justifie. Le gouvernement Sama a eu plus d’une fois à descendre sur le terrain pour évaluer parce qu’il y avait un besoin de certains de nos concitoyens de façon justifiée de lever cet état d’exception qui, en principe, est mis en place pour une période de trois mois. Donc, c’est tout à fait normal que le gouvernement, dans sa responsabilité, se pose cette problématique pour pouvoir permettre à nos concitoyens de ces contrées de vivre dans les conditions quotidiennes normales. Donc, aucune corrélation », a souligné le patron de la Territoriale.
Par ailleurs, Jacquemain Shabani a rappelé que la problématique de la constitution, quant à elle, se pose toujours au sein de la classe politique congolaise.
« Mais, on doit arriver aussi à se souvenir de la façon la plus innocente possible et sans arrière-pensée, au niveau de notre classe politique et même de la société civile, plusieurs personnes se sont prononcées à plusieurs moments différents, sans aucune interprétation quelconque, sur la nécessité de revoir certaines dispositions de notre constitution révisées et je crois que cela est légitime, je ne voudrais pas revenir sur les détails. La problématique de revoir certaines dispositions de notre constitution se pose et elle s’est posée, on en a parlé avant les élections, après les élections, lorsque nous faisons tous ensemble ici la critique sur notre système électoral », a soutenu le vice-premier ministre de l'Intérieur.
L'état de siège a été décrété par le président de la République, Félix Tshisekedi, dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri depuis mai 2021. Son objectif est de rétablir la sécurité et la paix dans ces coins du pays, en éliminant les groupes armés.
Prince Mayiro