Le secrétariat du président du bureau de l'Assemblée nationale du Parlement de la RDC a réceptionné ce lundi 7 octobre 2024 deux propositions de loi portant modification du code de travail et du régime général de la sécurité sociale. Ces initiatives émanent du député national Patrick Eshiba.
À l'issue de ses vacances parlementaires, l'élu de la circonscription de Tshangu à Kinshasa a indiqué avoir rencontré les préoccupations de ses électeurs, notamment celles des travailleurs temporaires appelés communément « journaliers », qui œuvrent dans plusieurs sociétés de la capitale. À ses yeux, cette situation nécessite des solutions efficaces.
Dans sa démarche, il estime que plusieurs aspects doivent changer dans la manière de faire des employeurs à l'égard de cette catégorie de Congolais.
« Nous venons de déposer deux propositions de loi visant à apporter une réponse législative à la problématique de l’amélioration des conditions de vie sociale des Congolais, en nous concentrant plus particulièrement sur une catégorie de travailleurs : les engagés au jour le jour, communément appelés travailleurs journaliers. Nous avons donc pensé à la modification du Code du travail ainsi qu'à celle de la loi sur le régime de la sécurité sociale. Vous vous demandez sans doute pourquoi, alors que nous sommes représentants de tous les Congolais, nous avons prioritairement fait des propositions de lois sur les travailleurs journaliers ? », a affirmé le député Patrick Eshiba devant la presse.
Dans son argumentaire, il souligne que sa démarche s'inscrit dans le cadre de ses prérogatives parlementaires.
« Profitant de nos vacances parlementaires, nous sommes allés à la rencontre de ces travailleurs journaliers, qui nous ont exposé leurs problèmes et les difficultés qu'ils rencontrent au quotidien. Je vous assure que c’est inadmissible, inacceptable et horrible qu’à ce jour, alors que nous luttons pour l’amélioration des conditions sociales des Congolais, ces travailleurs soient encore sous un statut juridique précaire, que nous pourrions même qualifier d’inexistant », a-t-il déploré.
Parmi les sociétés mentionnées, l'élu de la Tshangu cite notamment BELTEXCO et SOCIMEX, dont les travailleurs auraient passé plus d'une décennie dans le même statut.
« Dans les sociétés BELTEXCO, GANDHOUR, SWISSTA, PALMCO, FEMCO et SOCIMEX, il y a des travailleurs journaliers qui maintiennent ce statut depuis 20, 30 ans. Certains atteignent même l’âge de la retraite, alors que le Code du travail limite à 22 jours de travail sur une période maximale de deux mois l'admission sous le statut de travailleurs journaliers. Sur le plan légal, après 22 jours de travail, les travailleurs journaliers devraient automatiquement basculer en contrat à durée indéterminée. De plus, l’Inspection du travail, organe chargé de veiller à l’application de la législation en matière de travail, est limitée dans ses moyens de contrôle. Les travailleurs journaliers, qui ne bénéficient d’aucune couverture sociale, même pas pour des accidents de travail auxquels ils sont exposés, sont payés environ 7000 à 8000 CDF, soit moins de 5 dollars par jour, ce qui ne leur permet même pas de nourrir dignement leurs familles », a-t-il révélé.
Dans son initiative, le député national Patrick Eshiba prévoit de rencontrer la Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, pour lui soumettre son plaidoyer en faveur de la révision du décret de 2018 sur le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et les allocations familiales.
Murphy Fika