À la 20ᵉ réunion des parties du Partenariat pour les forêts du bassin du Congo (PFBC), tenue à Kinshasa du 3 au 5 juin, plusieurs organisations du secteur environnemental ont parlé des initiatives qu’elles entreprennent pour limiter la déforestation et la dégradation des terres dans le bassin du Congo. Le Centre de recherche forestière internationale et le Centre international de recherche en agroforesterie (CIFOR-ICRAF) a exposé sur plusieurs de ses travaux, notamment les études qu’il envisage d’entreprendre sur la période allant de 2024 à 2028.
À en croire les chercheurs de ce centre, leurs travaux ont pour objectif, entre autres, d’aider les États du bassin du Congo à répondre à leurs engagements internationaux en ce qui concerne la lutte contre le changement climatique.
« On a une quinzaine d’études identifiées. Nous allons établir une liste de priorités pour que ces études soient menées d’ici 2028. Il y a des thématiques en rapport avec la gestion faunique, la transhumance transfrontalière, des thématiques sur la pollution, l’économie verte ou même l’économie bleue. Nous voulons tout simplement travailler sur des thématiques qui répondent aux besoins et qui sont en corrélation avec l’actualité internationale. Nous avons des engagements que nous signons à travers des conventions internationales et nous devons avancer en tenant compte de l’amélioration des conditions de vie des populations qui vivent dans les écosystèmes forestiers d’Afrique centrale », a expliqué le docteur Abdon Awono.
Le choix des études à réaliser est fait sur base des besoins non seulement des États, mais également des organisations sous-régionales comme la Commission des forêts du bassin du Congo (COMIFAC).
« Nous interrogeons les États et les institutions de la sous-région comme la COMIFAC pour connaître leurs besoins en fonction des indicateurs qui sont déclinés. L’ordre de priorités des activités sera également établi suivant le timing défini, entre 2024 et 2028, les ressources disponibles. Notre souci est de trouver suffisamment de ressources pour que l’ensemble des thématiques identifiées soient effectivement gérées pour qu’on arrive aux résultats souhaités », a ajouté le chercheur.
L’une des études déjà en cours porte sur la foresterie communautaire. Elle est menée par Fabrice Kengne, post-doctorant et enseignant à l’université de Dschang au Cameroun. À l'en croire, les résultats à mi-parcours de ses recherches prouvent que la foresterie communautaire en vigueur au Cameroun, au Gabon et en RDC a des impacts positifs sur les communautés locales et les couverts forestiers.
« Concrètement, il s’agit de voir, depuis que la forestière communautaire a été instituée dans les 3 pays, quels ont été les impacts de sa mise en œuvre sur le bien-être des populations locales. Les résultats que nous avons à l’heure actuelle démontrent que la forestière communautaire a eu des impacts positifs sur les moyens d’existence des populations locales, particulièrement en termes de gain, d’amélioration de leur habitat et de formation. Il y a aussi un impact positif sur le couvert forestier. Il ne nous reste qu’à rapprocher ces informations à d’autres pour pouvoir avoir un aperçu général de la foresterie sur les moyens d’existence des communautés locales », a souligné cet enseignant.
La foresterie communautaire, qui vise à assurer que les communautés locales bénéficient des ressources forestières tout en contribuant à leur préservation à long terme, est en vigueur au Cameroun depuis 1994 et au Gabon depuis 2004. En RDC, elle a été instituée par l’article 22 du Code forestier et son décret d’application a été signé en 2014.
Bienfait Luganywa