À un an de l'expiration de l'AGOA, la RDC n'a ni exploité ses avantages, ni vulgarisé les bénéfices de cette loi américaine aux Congolais (L’UDPS Leonard Mulunda)

Dimanche 18 février 2024 - 06:46
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La Loi sur la croissance et les opportunités économiques en Afrique, _the African Growth and Opportunity Act_ (AGOA), est une loi américaine promulguée en 2000 par l'ancien Président des États-Unis, Bill Clinton. Cette dernière offre aux pays d'Afrique subsaharienne un accès libre de droits de douane au marché américain pour certains produits. L’objectif global visé par le congrès américain à travers AGOA est de permettre aux pays bénéficiaires d’accroître leurs économies respectives afin qu’ils puissent affronter les défis de la mondialisation et parvenir à une stabilité politique et économique.

La RDC a rejoint AGOA en décembre 2020 après dix ans de suspension. Ce retour était les fruits des  avancées démocratiques réalisées par le Président Felix Tshisekedi depuis son accession à la tête du pays en janvier 2019, répondant ainsi  aux critères rigoureux d'éligibilité de cette loi. Malheureusement, le gouvernement congolais n'a pas réussi à faire fonctionner cet accord commercial au profit du peuple congolais. Lors du 20ème Forum de l'AGOA qui s'est tenu en Afrique du Sud en novembre 2023 auquel ont participé des gouvernements africains, le secteur privé, les investisseurs, la société civile et des représentants des syndicats, il a été convenu que cette loi devrait être prolongée au-delà de 2025 pour une période suffisamment longue.

Il a été convenu à l’unanimité que les dirigeants africains aimeraient continuer à en tirer profit pour la diversification des économies africaines et la création d'une chaîne de valeur. Par exemple, l’industrie automobile sud-africaine s’approvisionne en sièges d’auto en cuir du Lesotho, en faisceaux de câbles du Botswana, en câbles en cuivre de Zambie, en composants de volant de Tunisie et en caoutchouc de Côte d’Ivoire, du Nigeria, du Malawi, du Ghana et du Cameroun. Les véhicules sont finalement entièrement fabriqués en Afrique du Sud puis exportés vers les États-Unis en franchise de droits dans le cadre de l'AGOA.

J’exhorterai le prochain gouvernement à explorer tous les accords économiques
que notre pays a conclus, comme la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), le Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) et autres, pour stimuler les exportations de la RDC et lui éviter de se transformer en un dépotoir pour d’autres nations. Pour y parvenir, le prochain gouvernement doit veiller à ce que tous les déploiements politiques dans les cabinets ministériels soient basés sur les compétences. Nous ne pouvons plus en 2024, continuer à être un pays qui consomme ce qu'il ne produit pas et, qui produit ce qu'il ne consomme pas.

Le Président  Felix Tshisekedi a déjà exposé les grandes orientations de ses politiques publiques pour ce nouveau quinquennat qui sont entre autres, la création  d'emplois, la diversification de l’économie, l’accélération de  la promotion de l’entreprenariat, le rétablissement total de la paix à travers le pays, la protection du pouvoir d'achat de ménages et la maîtrise du taux de change. Le nouveau gouvernement doit faire preuve de fermeté pour mettre en œuvre les politiques du Chef de l’Etat.

Tribune de Leonard Mulunda, titulaire d'un Diplôme de Licence en Gestion publique à Cape Peninsula University of Technology  et un Master en Politique Publique/École du gouvernement de l'Université de Western Cape (Afrique du Sud). Chercheur, consultant à AfriPAHR et Cadre de l’UDPS

 

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