A la suite de la situation sécuritaire volatile dans le Masisi due aux attaques des RDF/M23 qui ont fait peser fin février des menaces sur la cité de Rubaya, plateforme du commerce des minerais des 3T dans la contrée, l’ITSCI a suspendu son programme sur tous ses sites dans le Masisi avec comme conséquence la suspension des achats par des entités responsables afin de ne pas entaché leur chaîne d’approvisionnement.
Mais, la production n’étant pas arrêtée du fait que les artisanaux miniers demeurent entretemps actifs, les négociants véreux se tournent sans vergogne vers des comptoirs établis au Rwanda. Certaines sociétés aussi. Et SOGECOM, partenaire de Halycon Inc., est soupçonnée d’acheter au Rwanda pour le compte de cette dernière via TSL.
La coalition RDF/M23 n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. Après avoir tourné en dérision les cessez-le-feu résultant des feuilles de route de Luanda et de Nairobi, elle est en train de mettre en épreuve le tout dernier conclu par les membres de la CAE (Communauté de l’Afrique de l’Est) en marge du 36ème Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine.
Elle tient coûte que coûte à étendre ses conquêtes et contrôler des zones riches en minerais. Ce qui explique le cap mis sur le Masisi, contrée réputée pour ses gisements des minerais des 3T, particulièrement le coltan, où elle régente certaines localités.
Cette avancée dans le Masisi a fait peser des menaces sur la cité de Rubaya, plateforme du commerce des minerais des 3T au point que la situation sécuritaire, malgré le retour enregistré des populations, y est toujours volatile. Afin de préserver la chaîne d’approvisionnent des sites sous son emprise, l’ITSCI y a suspendu son programme le 27 février dernier. Autrement dit, jusqu’à nouvel ordre, elle ne peut certifier sur cette zone, sur fond de due diligence de l’OCDE, la traçabilité des minerais extraits pendant cette période trouble. A la suite de cette mesure, des entités de traitement responsables se sont montrées conséquentes, suspendant de ce fait les achats des minerais pour ne pas entaché leur chaîne d’approvisionnement.
Cependant, malgré les mesures préventives prises par l’ITSCI ainsi que certaines entités de traitement eu égard aux minerais de Masisi, les artisanaux miniers sont restés entretemps actifs. Ils continuent à produire, mais éprouvent des difficultés pour trouver des preneurs.
Sur ces entrefaites, des négociants véreux ne ménagent aucun effort pour jouir de cette aubaine. Sans vergogne, ils organisent des fraudes massives vers le Rwanda. Dans la foulée, certaines sociétés sont soupçonnées de se déployer de l’autre côté de la frontière pour capter ces minerais de la fraude à travers leurs partenaires. Des soupçons pèsent notamment sur SOGECOM, dont son partenaire, Halyson Inc., achète au Rwanda via TSL, une entité appartenant au Rwandais Danny Nzaramba. D’autres territoires sont aux aguets pour capter tout ce qui échappe à la RDC. L’on cite, entre autres, Boss mining et Eastern group.
Les soupçons qui pèsent sur SOGECOM ne relèvent pas d’une vue d’esprit. Ils sont sous-tendus par des faits avérés et dûment vérifiés. En octobre 2021, par exemple, un lot de coltan de SOGECOM pour le compte de l’Australo-américaine GAM (Global Advanced Metals), via Halycon Inc. établi à Dubai, fut recalé sur le marché international par Ulba Metallurgical Plant JSC.
Chargé d’approvisionnement de GAM, le Camerounais Jean-Paul Meutcheho fit le déplacement de Goma afin de s’enquérir du fonctionnement du secteur minier au Nord-Kivu et de la légalité ou non des approvisionnements de son partenaire. Lors de son séjour, il évita tout contact avec la presse qui voulait pourtant avoir un éclairage sur bon nombre de préoccupations.
Paul Kasereka Paluku