Le début de l'opération d'identification et d'enrôlement des électeurs est prévu le 16 février prochain au Nord-Kivu alors que la province est infestée par une guerre d'agression entretenue par le M23, en plus d'autres milices locales.
Dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyirangongo notamment, plusieurs milliers de citoyens ont fui leurs toits et se trouvent cantonnés dans des camps ainsi que dans des familles d'accueil. Mais, un responsable de la Commission électorale a annoncé que la CENI prévoit de faire enrôler les déplacés dans leurs sites respectifs où les kits électoraux seront déployés.
Cependant, pour des raisons évidentes, la société civile des territoires de Rutshuru, Nyirangongo et Masisi désapprouve la démarche et plaide pour le retour de la paix et celui des déplacés dans leurs entités avant le début d'enrôlement des électeurs.
Dans un communiqué publié ce lundi 13 février, les forces vives redoutent que la rébellion profite de la situation pour étendre d'avantage son occupation dans des milieux vidés par les populations. Celles-ci rappellent en même temps que des centaines de Congolais restent coincés dans des contrées éloignées depuis la coupure des voies routières par le M23.
"Plusieurs de nos compatriotes pris en otage suite à la coupure des voies routières traversent un calvaire et sont privés de liberté. Ils seront privés d'inscription sur la liste des électeurs et l'obtention des cartes d'électeurs qui pourtant valent la carte d'identité", mentionne le communiqué de presse.
Par ailleurs, la société civile rapporte que dans certains villages de Nyirangongo, il est signalé l'occupation des maisons des citoyens qui ont fui les atrocités par une nouvelle population venant du Rwanda, exploitant et menant une campagne d'accaparement des terres. L'enrôlement dans ce contexte, redoutent les forces vives, donnera une belle occasion à ces étrangers d'avoir la nationalité congolaise par cette voie.
A ce stade, les opérations d'identification et d'enrôlement demeurent incertaines dans plusieurs entités. Les rebelles du M23 occupent d'importantes contrées à Rutshuru, Masisi et Nyirangongo. Ce qui rend la tâche difficile à l'Etat congolais et aux opérateurs de la CENI de s'y déployer d'ici le jeudi 16 février prochain.
Isaac Kisatiro, à Butembo