Au total, 150 enfants dont 77 filles ont été retirés des sites miniers de la province du Lualaba et formés sur différents métiers dont la soudure, la mécanique automobile, la menuiserie, la coiffure et l'esthétique ainsi que la coupe et couture par l'ONG internationale Pact Congo en République démocratique du Congo en 2022.
Ces chiffres ont été donnés par Elie Danga, chef des projets de Pact Congo, au cours de la cérémonie marquant la clôture des activités de programmes d'apprentissage des enfants, intervenue le samedi 29 octobre 2022 à Kolwezi, chef-lieu de la province du Lualaba.
Selon lui, ces activités s'accompagnent avec celles de sensibilisation dans les mines et communautés, l'autonomisation économique des parents qui se retrouvent avec certains enfants dans les sites miniers ayant pris de l'ampleur au point que le cycle qui a été clôturé en juin dernier, a permis à 415 membres de se partager 134.711$.
Pour faire face à la pandémie à Covid-19, l'ONG s'est aussi impliquée en travaillant en collaboration avec le comité provincial de riposte, a renseigné la même source.
"Pour 2022, nous avons retiré 150 enfants parmi lesquels 77 filles qui ont suivi les formations d'apprentissage et qui sont devenus autonomes. Vous avez suivi, vous avez vu ce que les enfants sont devenus. Ils ne sont plus comme des enfants qui ont été dans les mines. Vous allez comprendre que ces activités les ont transformés", a déclaré Elie Danga.
Ce dernier affirme en outre que ces enfants retirés des mines, bénéficient, grâce à Pact Congo, des activités alternatives à la question de travail (des enfants) dans les sites miniers.
"La finalité, vous savez, lorsque les enfants quittent les sites miniers, nous avons un défi. Et le défi, c'est de donner des activités alternatives à la question de travail des enfants dans les sites miniers. Et par ça, nous avons identifié certains métiers pour lesquels les enfants sont en train d'apprendre pour leur permettre d'être autonomes et de pouvoir abandonner complètement les activités minières. C'est ainsi qu'il y a plusieurs métiers pour lesquels les enfants ont appris après les études qu'on a menées sur terrain", a-t-il poursuivi.
Présent à cette activité, Jean-Serge Lumu a quant à lui indiqué que cette cérémonie est l'une des preuves que la RDC est résolument engagée dans l'éradication du phénomène "travail des enfants dans les mines".
Le directeur de cabinet de la commissaire générale des affaires sociales a également laissé entendre que cette cérémonie permet de donner des moyens à la jeunesse pour devenir des contributeurs au développement de la province.
"La cérémonie de ce jour trouve tout son sens parce qu'elle nous permet d'être ensemble, communauté, familles, enfants, autorités politico-administraves et différents partenaires, d'affirmer que le travail des enfants est prohibé, que le travail des enfants particulièrement associés aux mines, est une perversion notoire que nous ne devons accepter, que ce travail des enfants associé aux mines doit être combattu avec la dernière énergie, parce qu'elle met en danger la population et l'avenir de notre pays", a déclaré dans son discours Jean-Serge Lumu, directeur de cabinet de la commissaire générale des Affaires sociale.
Dans la foulée, il a invité les entreprises à considérer qu'il n'y aura pas une chaîne de valeur, une pérennisation de cette activité (réinsertion des enfants issus des mines, ndlr), si elles ne prennent pas la relève "en faisant des commandes auprès de ces entrepreneurs (ndlr, enfants formés) qui doivent être désormais considérés comme des sous-traitants".
"Il n'y aura pas de pérennité si les entreprises ne peuvent pas prendre la relève pour pouvoir engager certains de ces enfants selon leur besoin au sein de leurs entreprises, pour leur permettre d'être utiles", a-t-il insisté.
Il sied de signaler que l'ONG Pact Congo/RDC a au cours de cette même cérémonie, procédé à la remise de plusieurs équipements, notamment des machines à coudre, un poste à souder, une disqueuse, une foreuse et des mallettes des jeux des clés d'outillage aux lauréats pour leur permettre de mieux démarrer leurs activités professionnelles.
Pour rappel, Pact Congo/Lualaba est à sa cinquième phase de réinsertion sociale des enfants issus des sites miniers.
Marcelo Mfumu, à Kolwezi