Le président du Mouvement de Libération du Congo (MLC) s'est rendu lundi dernier, dans le cadre de son séjour dans le Grand Équateur, à Mbandaka, chef-lieu de la province de l'Équateur.
Après l'aéroport de Mbandaka où il a été accueilli par des cadres et sympathisants de son parti politique mais aussi ceux de l'Union sacrée de la Nation, Jean-Pierre Bemba s'est adressé à la population de ce coin de la RDC au parc de Mbandaka situé au centre-ville.
Dans son discours, l'ancien vice-président du Congo-Kinshasa a d'abord, comme partout où il est passé dans le Grand Équateur, rappelé l'historique de création du MLC jusqu'à son adhésion à l'Union sacrée.
"Si je fais cet exercice, c'est pour donner l'occasion aux jeunes qui ont à peine 25 ans de savoir d'où nous venons, où sommes-nous et où allons-nous. Chaque parti représenté ici a son histoire. Le MLC et moi-même avons aussi la nôtre. Je pense que vous avez certainement été surpris d'apprendre qu'un homme d'affaires que j'étais, j'avais décidé de tout abandonner pour faire une révolution en faveur de l'instauration de la démocratie dans le pays et surtout pour libérer le Grand Équateur, que l'ancien régime-tombeur de notre feu papa président Mobutu - voulait en transformer en une plantation de café ; donc détruire toutes nos maisons pour transformer l'Équateur en champ de café", a-t-il rappelé.
Et d'ajouter : "C'est cela qui m'avait énervé et poussé à mener la lutte armée pour combattre cette dictature. Nous avions récolté de victoires militaires un peu partout. Mais c'est lorsque l'ancien président est décédé que toute la communauté internationale m'avait demandé de stopper la lutte pour donner la chance à la paix dans le pays. Après cette étape, nous avons mis en place le 1+4 avant d'aller aux élections élections de 2006. Et vous connaissez la suite des événements jusqu'aux élections de 2018. Nous, le MLC et les autres, nous étions dans l'opposition.C'est en 2020 que le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi m'avait appelé pendant que j'étais à Gemena pour me présenter le tableau de la situation générale du pays. On s'est mis d'accord (...)", a-t-il déclaré.
Par ailleurs, J-P Bemba a affirmé avoir choisi la voie de la paix en soutenant le président Félix Tshisekedi.
"(...) et j'ai choisi la voie de paix en acceptant de soutenir le chef de l'État pour faire échec au plan diabolique qui risquait encore de faire reculer notre pays. La mise en place de l'Union sacrée, c'était uniquement dans l'idée de travailler pour le social de la population. Voilà pourquoi nous avons aujourd'hui le programme de développement à la base des 145 territoires, initié par le chef de l'Etat. Il vise à développer les infrastructures sanitaires, scolaires, édifices publics, les routes, etc. C'est un bon programme. Je l'ai lu et j'espère que son exécution va soulager la population", a ajouté le président du MLC.
À l'occasion, l'ancien sénateur a condamné le discours séparatiste véhiculé par certains politiciens. À l'en croire, cette pratique rentre dans le schéma de l'ancien régime qui avait précipité le démembrement dans l'idée de diviser, notamment la population du Grand Équateur.
"Je vous rappelle qu'en 2006, malgré la tricherie, le Grand Équateur avait voté pour moi à 97 %. Cela n'avait pas plu à l'ancien régime. Voilà, entre autres, l'une des raisons qui leur avaient poussé à procéder à ce démembrement. Qu'à cela ne tienne, nous devons rester unis pour être respectés dans le pays", a souligné le président du MLC.
De son côté, la population a insisté auprès de J-P Bemba sur les problèmes de l'électricité, de routes, la mécanisation, la santé et l'emploi des jeunes ainsi la nécessité de créer des sociétés pour résorber le problème de chômage. Des préoccupations qui, pour cet ancien vice-président, trouveront une partie de leurs solutions avec la mise en œuvre du programme de développement à la base des 145 territoires.
Signalons que Jean-Pierre Bemba Gombo a passé nuit dans sa résidence privée de Mbandaka. Il va poursuivre son périple, ce mardi 30 août, à Bikoro, toujours dans l'Équateur, où il est également très attendu par la population locale.
Prince Mayiro