Jean-Claude Mabenze Gbey Benz, gouverneur du Sud-Ubangi a démis Boston Mabongo Lobela de ses fonctions du chef de secteur intérimaire de Dongo, entité située dans le territoire de Kungu à plus de 200 kilomètres de la ville de Gemena, chef-lieu de la province précitée.
Le chef de l'exécutif provincial du Sud-Ubangi qui l'a confirmé dans une interview accordée à 7SUR7.CD ce mardi 23 août 2022 indique que ce chef de secteur intérimaire est reproché d'avoir organisé des « fraudes massives » lors des épreuves de l'examen d'État édition 2022 dans cette partie de la province mais aussi pour manque de collaboration avec les services de sécurité dans son entité.
« Sur base des faits avérés, il a été écarté. On a désigné un autre intérimaire. Le jour où il plaira à l'autorité compétente [Ndlr : ministre de l'Intérieur] de définitivement designer un chef de secteur ce sera accepté comme cela. L'ancien intérimaire avait des difficultés à collaborer avec les services de sécurité et de défense. Et ça ce n'est pas normal. Ensuite, il a organisé une fraude massive à l'examen d'État et ça on ne pouvait pas laisser passer parce qu'il va de l'avenir de nos enfants et bien d'autres griefs portés à sa charge », a confié le gouverneur Jean-Claude Mabenze.
L'autorité provinciale a désigné un nouveau chef de secteur intérimaire pour diriger ce secteur post-conflit en la personne de Désiré Manyale. Cependant, Sur place à Dongo, les avis divergent après cette désignation du nouveau chef de secteur intérimaire par le gouverneur Jean-Claude Mabenze Gbey Benz.
Des pro et anti Manyale, nouveau chef de secteur intérimaire ont manifesté la semaine dernière à Dongo.
Ceux qui soutiennent sa désignation à la tête dudit secteur saluent la décision prise par le gouverneur Mabenze et estiment qu'il a fait un choix judicieux. Par contre, ceux qui contestent cette décision dénoncent la procédure du remplacement de l'ancien chef de secteur intérimaire qu'ils qualifient « d'irrégulière ».
Par ailleurs, le gouverneur Jean-Claude Mabenze appelle la population de Dongo au calme et à vaquer librement à ses occupations.
« Que la population de Dongo vaque normalement à ses occupations. Nous avons pris toutes les mesures pour que chacun vive en paix dans son village, dans son groupement et dans tout le secteur (...) C'est un secteur post-conflit. Nous voulons que tout le monde soit en paix. Les mesures que nous prenons participent à ça, procèdent même de cette vision là. Il ne faut pas penser que les gens de Dongo quand ils sont confrontés à une question administrative la première chose à laquelle ils pensent c'est l'insurrection. C'est faux », a renchéri le gouverneur Jean-Claude Mabenze.
Contacté par 7SUR7.CD, un élu de la circonscription électorale de Kungu appelle les habitants de Dongo à l'unité pour développer leur secteur.
« Je n'aimerais pas que Dongo soit toujours indexé que c'est un secteur post-conflit, un secteur qui use du tribalisme. Dongo mérite la considération, le respect. C'est-à-dire que les filles et fils de Dongo même ceux qui sont venus ne peuvent pas profiter de la situation. Aujourd'hui si on réalise que c'est telle personne qui sème la désolation la justice est là et elle fera son travail. Quant à moi, j'aime que lorsqu'il y a une réclamation que ça se fasse de façon logique, réglementaire et pacifique », a fait remarquer le député provincial Joseph Arnold Magbaka.
Pour rappel, il y a de cela une dizaine d'années, le mouvement insurrectionnel d'Enyele avait eu lieu dans le secteur de Dongo au territoire de Kungu où plusieurs pertes en vies humaines et d'importants dégâts matériels ont été enregistrés.
César Augustin Mokano Zawa, à Gemena