Tribune - OGEFREM : "La gestion calamiteuse de Lem's Kamwanya mise à nue"

Vendredi 22 juillet 2022 - 12:50
Image
Droits tiers

Depuis l'avènement de Chérubin Okende à la tête du ministère des Transports, Voies de Communication et Désenclavement, rien ne va au sein de l'Office de Gestion du Frêt Multimodal (OGEFREM). Pour cause, l’immixtion de la tutelle dans la gestion quotidienne de cet établissement public et le changement de manière intempestive de ses dirigeants. Pour preuve, on en est à cinq intérimaires en l’espace de onze mois, soit de juillet 2021 à juin 2022. Un record jamais réalisé par ses prédécesseurs ministre des Transports.  
Une véritable entreprise de déstabilisation de l'OGEFREM qui a fait réagir le banc syndical. En effet, dans sa correspondance du 20 juillet 2022, l'intersyndicale nationale de l'OGEFREM dénonce une fois de plus l'ingérence du ministre Chérubin Okende dans la gestion quotidienne de cet établissement public "au mépris des textes réglementaires qui le régissent. Chose qui n'a jamais été faite avant lui et qui n'existe nulle part ailleurs", fait remarquer le banc syndical dans cette correspondance datée du 20 juillet.
 Un jour plus tôt, le 19 juillet courant, la délégation syndicale provinciale de l'OGEFREM/ Kongo Central, via la plume de son président Jean-Claude Dikuama Boy, avait adressé une correspondance au même ministre des Transports, Chérubin Okende Senga, pour toujours fustiger cette immixtion de la tutelle.
C'était en réaction à la lettre du ministre de tutelle du 16 juillet 2022 dans laquelle ce dernier instruisait l'actuel Directeur Général a.i, Phillipe Kiyimpu, "de faire la continuité dans la gestion courante de l'OGEFREM conformément à l'alinéa 1er de l'article 19 du décret fixant les statuts de l'OGEFREM". Autrement dit, de rapporter sa décision suspendant les mises en place illégales et irrégulières faites par son prédécesseur, Lem's Kamwanya.

"Après sa lecture objective, Excellence Monsieur le ministre, nous relevons que le Directeur Général ai , nommé par vos soins, n'a fait qu'exécuter ledit article, parce qu'ayant constaté des tricheries dans ces engagements et promotions, notamment ceux du 24 juin 2022, avec des dates falsifiées, qui ont été faits en violation dudit article, puisque antérieurs à la lettre du Président du Conseil d'Administration de l'OGEFREM référencée PCA/N°0091/JKJM/2022 du 04 juillet 2022, soit dix jours avant ladite lettre, c'est-à-dire que le Directeur Général ai sortant, Justin Kamwanya Kalemuna Lem's, avait anticipé en amont une décision qui devrait être débattue au Conseil d'Administration", écrit le syndicaliste tout en fustigeant une décision illégale prise par le DG ai sortant et non conforme aux statuts de l'Office eu égard aux prescrits de l'article 19 évoqué par votre Excellence, et en quoi le Directeur Général ai entrant, Philippe Kiyimpu Ki Nioso, aurait-il violé la loi ?
Nous espérons que votre Excellence ne tente pas de couvrir une tricherie du Directeur Général ai sortant devenu DGA ai : un acte immoral, dont votre Excellence, comme le dit votre titre, ne serait pas l'auteur ni n'en prendrait part
", a indiqué le Président de la Délégation syndicale provinciale OGEFREM/Kongo central dans sa lettre au ministre de tutelle.

La délégation syndicale provinciale du Kongo central ne s’arrête pas là. Elle fait remarquer que "la lettre du Directeur Général ad intérim entrant est une lettre suspendant les mouvements du personnel et non les annulant ; contrairement à Lem's Kamwanya qui avait annulé celles signées par son prédécesseur, et pour laquelle votre Excellence n'avait manifesté aucune réaction. 
Devant ce manque d'objectivité, nous nous posons la question de savoir où était votre Excellence ? Et nous sommes tentés de croire qu'il se pose un réel problème de crise d'identité, car la même autorité réagit de la même différente devant deux circonstances identiques, alors même que le Directeur Général ai, injustement suspendu, avait respecté les textes et la procédure", rappelle-t-elle.

Les observateurs ne comprennent pas pourquoi Chérubin Okende a maintenu Lem's Kamwanya dans le nouveau comité de gestion qu'il a mis en place, contrairement aux instructions lui transmises par le Chef de l'État, via le Conseil des ministres, en écartant Yama Yama, un Directeur ayant une ancienneté de plus de 30 ans. L'explication est que Chérubin Okende a gardé Lem's Kamwanya, comme DGA ai, à titre de cartouche de réserve pour poursuivre leur entreprise de prédation à l'OGEFREM.
Des sources au sein de l'OGEFREM font savoir qu'en deux mois de gestion, en qualité de DG ai, Lem's Kamwanya a fait d'énormes dégâts  dans cet établissement public. Tenez: Une cagnotte de 5 millions de dollars, épargnée par son prédécesseur pour financer les travaux de construction du port sec de Kasumbalesa, a été dilapidée. 
Les mêmes sources évoquent également les actes de mauvaise gouvernance ci-après : engagement non justifié d'une trentaine d'agents jusqu'à l'extérieur du pays, achat irréfléchi des matériels informatiques surfacturés, l'organisation concomitante de plusieurs formations non planifiées et non budgétisées juste pour s'offrir le prétexte de décaisser beaucoup d'argent à distribuer çà et là pour se maintenir à la tête de l'OGEFREM, l'imposition d'une mise en place partielle juste pour positionner une coterie tribale et une bande de copains-copines, sans respect du plan de carrière des agents, la corruption d'un groupe de syndicalistes incompétents qui ont récemment, reçu chacun la somme de 5.000 dollars injustifiés pour le besoin de la cause. Sans oublier des fortes sommes dépensées inutilement d'ans une campagne de communication pour tenter d'influencer la décision du Conseil des ministres en faveur de son maintien au fauteuil de DG ai.

Et sur le même registre, les syndicalistes de l'OGEFREM ne s'expliquent pas comment le Ministre Chérubin Okende peut combattre une décision salutaire pour l'OGEFREM prise par le DG ai qu'il venait de nommer récemment, surtout qu'actuellement à l'OGEFREM,  les équilibres financiers accusent des signes visibles d'essoufflement et d'insolvabilité à la suite de la gestion calamiteuse de Lem's Kamwanya, comme dénoncer ci-haut.

Grosso modo, "la machine de la destruction et de la mort lente et imminente programmée de l'OGEFREM est mise en marche, dont malheureusement le ministre Chérubin Okende risque de signer le "certificat de décès ".
Quelle responsabilité historique négative ?, s'interroge l'intersyndicale provinciale du Kongo central, qui note que "jamais dans l'histoire de l’OGEFREM, un ministre de tutelle se soit ainsi rabaissé, en s'immisçant dans la gestion courante et quotidienne de l'Office, en se faisant même huer par le personnel de l'entreprise".
Une ingérence qui a fait à certains observateurs que "Chérubin Okende a cessé d'être le ministre des Transports et est devenu le ministre de l'OGEFREM.

Pour empêcher la liquidation de leur entreprise, les syndicalistes invitent les cadres et agents de l'Office de Frêt Multimodal "à se mobiliser comme un seul homme pour barrer la route à tous ceux qui veulent la disparition totale de notre Cher office, notre vie, notre gagne-pain, après qu'eux se soient servis par des promotions prématurées, tribales, amicales et autres avantages financiers anormaux et exorbitants, non encore contrôlés par des audits financiers et des carrières du personnel.

CP