![7SUR7](/sites/default/files/styles/article_2022/public/2022-03/B3C7D69B-018C-4E3B-B102-C30CC225BFFD.jpeg?itok=nh9PLqk2)
Le ministre des Transports, voies de communication et de désenclavement, Chérubin Okende Senga, a suspendu provisoirement Olivier Manzila Mutala de ses fonctions de directeur général a.i de l'Office de gestion du fret multimodal (OGEFREM), pour notamment des actes de vandalisme et violences corporelles sur les agents et cadres. Autre grief, d’après le ministre, c'est l'arrêt brusque du travail et des services au sein de cet établissement public.
Il l'a affirmé dans une correspondance adressée au premier ministère, Jean-Michel Sama Lukonde, le 23 mars 2022, qui fait suite à celle que le chef du gouvernement lui a adressée le 18 mars, lui demandant rapport sur les faits sus-evoqués.
Prenant sa défense, Chérubin Okende affirme avoir agi jusque-là, en ce qui concerne l'OGEFREM, dans le strict respect des textes "pertinents" de la République et des instructions du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, à travers son directeur de cabinet.
Combattre le coulage des recettes
1. Concernant les contrats spéciaux des mandataires
Chérubin Okende rappelle avant tout que l'OGEFREM avait conclu des contrats spéciaux des mandataires avec plusieurs entreprises pour délivrer et valider la "Fiche Électronique de Renseignements à l'Importation" ( FERI) qui est un document qui contient les informations nécessaires sur toutes les marchandises destinées à la RDC.
Pour Chérubin Okende, depuis environ quatre ans, certaines de ces entreprises partenaires délivrent et valident des FERI contenant des informations erronées qui contribuent au coulage des recettes de l'Etat, ainsi que de toutes les entreprises qui interviennent au guichet unique dont l'OGEFREM. A l'en croire, cette situation fait perdre à cette dernière institution des dizaines de millions de dollars américains chaque année.
"Or, toute validation fructueuse constitue une faute lourde susceptible d'entraîner la résiliation immédiate et sans préavis de tout contrat d'adhésion aux conditions de participation au fret maritime congolais. Il s'agit en fait d'un délit d'initiés savamment commis par un réseau maffieux opérant sous couvert des sociétés off-shore dont l'OGEFREM ne détiendrait pas tous les soubassements rétraçables et pertinents", écrit Chérubin Okende.
Application des instructions du président de la République
2. Quant à la réintégration de dix agents et cadres de L'OGEFREM licenciés abusivement
À ce sujet, Chérubin affirme n'avoir appliqué que les instructions lui données par président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, à travers son directeur de cabinet.
Il rappelle au chef du gouvernement que ces instructions lui ont été transmises au préalable à travers une correspondance datée du 11 mars 2022.
3. En ce qui concerne le climat malsain qui sévit au sein de l'OGEFREM
Le ministre des Transports soutient disposer des preuves "irréfutables" qui attestent que la "grève sauvage" observée uniquement à la Direction générale de l'Office est la résultante de l'instrumentalisation par le directeur général a.i de quelques syndicalistes véreux qui, du reste, constituent une frange minoritaire de la représentation syndicale".
Le DG a.i bloque le fonctionnement de l'Office
Il souligne qu'il n'existe aucune corrélation entre les actes de vandalisme, de passage à tabac, de violences corporelles sur les agents et cadres mis en exergue par la lettre du premier ministre avec les injonctions données au DG a.i.
Chérubin Okende évoque, par ailleurs, le refus par le DG a.i d'effectuer la mission lui confiée le 2 février 2022 consistant à faire un état des lieux des travaux de construction du porc sec de Kasumbalesa. À la place, rapporte la correspondance, "il a préféré manipuler certains agents et syndicalistes pour accuser le ministre des Transports d'intrusions, immixions et injonctions intempestives dans la gestion quotidienne de l'OGEFREM".
Il souligne qu'alors que le gouvernement, sur instructions du président de la République, entend clarifier les dépenses "faramineuses" effectuées dans le cadre des travaux de clôture de 62 hectares du site et de compactage de 20 hectares exécutés par la société chinoise Zhengwei technique corporation, le DG a.i vient de signer un autre contrat avec la même société pour le bétonnage de 2 hectares de l'air de stationnement pour un montant de 6.957.974, 12 USD, défiant ainsi le conseil des ministres.
Une suspension justifiée
"Au regard de tout ce qui précède et considérant les dispositions de l'article 93 de la constitution, de l'article 17 de l'ordonnance 22/002 du 07 janvier 2022 portant organisation et fonctionnement du gouvernement, modalités de collaboration entre le président de la République et le gouvernement, ainsi qu'entre les membres du gouvernement, de l'article 18 du décret du 03 décembre 2009 fixant les status de l'OGEFREM, ainsi que les dispositions pertinentes du Code de conduite de l'agent public de l'État, je décide de suspendre à titre conservatoire monsieur Olivier Manzila Mutala en ses qualités concurrentes de direction générale a.i et de directeur général adjoint de cet établissement public afin de permettre une enquête aisée sur différents faits graves mis à sa charge. Ainsi, je suis à la disposition de votre haute autorité pour une meilleure diligence de ma décision", écrit Chérubin Okende à Sama Lukonde.
Soulignons qu'il existe un climat de travail malsain au sein de l'OGEFREM depuis plusieurs mois, lequel climat s'est exacerbé avec la réhabilitation, par le ministre des Transports, de dix agents et cadres licenciés à l'époque du directeur général Patient Sayiba.
Orly-Darel Ngiambukulu