Dans un communiqué de presse dont une copie est parvenue à 7SUR7.CD le dimanche 24 octobre 2021, l'ONG environnementale Greenpeace Afrique s'oppose au projet d'arrêté sur la suspension des concessions forestières qui a été adopté par le conseil des ministres vendredi dernier, sur initiative de la vice-premier ministre de l'environnement et de développement durable,
car ne reflétant pas l'ordre du président de la République.
D'après Greenpeace Afrique, l'ordre donné par le chef de l'Etat au conseil des ministres du 15 octobre parle de "toutes les concessions concernées" et pas de 4 uniquement.
"L’ordre du président Tshisekedi du 15 octobre dernier était pourtant clair. Il portait sur toutes les concessions concernées par le plaidoyer que mène depuis plusieurs mois le Conseil pour la Défense Environnementale par la Légalité et la Traçabilité (CODELT)", déclare-t-elle.
Et d'ajouter : "Le 20 octobre, le CODELT et le Réseau des Organisations de la Société civile pour l’économie verte en Afrique Centrale (ROSCEVAC) ont publié une liste de 22 concessions forestières, attribuées en 2020 par l’ancien ministre Claude Nyamugabo. Il s’agit d'un minimum absolu, en attendant un examen plus approfondi".
Greenpeace accuse ainsi la vice-premier ministre Eve Bazaiba d'exécuter l'ordre du président de la République avec peu d'engagement.
"Madame la ministre agit avec très peu d’engagement. Elle tente de faire avaler à l’opinion que l’ordre portait uniquement sur les concessions Tradelink, seul objet de l’arrêté qu’elle a soumis hier au conseil des ministres (...). Quoique d’une superficie énorme, les concessions Tradelink ne représentent qu’une fraction des 4 607 420 hectares répertoriés par la société civile", fait croire l'ONG.
In fine, Greenpeace Afrique appelle la VPM de l'environnement et de développement durable à jouer à la transparence.
"Madame Eve Bazaiba n’a que faire de la transparence. Le service minimum qu’elle a fourni au dernier conseil des ministres en dit long sur son silence assourdissant depuis son arrivée au ministère face aux demandes de la société civile d’annuler toutes les concessions illégales attribuées par son prédécesseur", conclut le communiqué de Greenpeace Afrique.
Pour rappel, au conseil des ministres du 15 octobre dernier, le chef de l'Etat avait demandé à la vice-premier ministre Eve Bazaiba de "faire un état des lieux technique et financier de toutes les concessions forestières de la RDC et de suspendre tous les contrats douteux en attendant le résultat de l'audit".
Bienfait Luganywa