Le Haut Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés (HCR) plaide auprès du gouvernement congolais pour la ratification des conventions contre l'apatridie en vue de mettre fin à ce phénomène d'ici 2024.
Reçue le jeudi 02 septembre 2021 par la ministre d'État en charge de la justice, Rose Mutombo Kiese, la représentante de cette agence des Nations-Unies, Liz Kpam Ahua, a sollicité son appui pour la concrétisation de ce vœu.
« Le HCR a un mandat pour les réfugiés et pour les personnes considérées comme des apatrides, c'est-à-dire les personnes qui n'ont pas été reconnues par un pays comme étant ressortissantes de ce pays-là. Pour nous, avec le ministère de la justice, nous avons un comité qui travaille sur l'éradication de l'apatridie. On est venu la briefer à ce sujet. On est venu aussi solliciter son soutien pour qu'on puisse ratifier les conventions contre l'apatridie et qu'on puisse entamer le travail qui devrait aboutir effectivement à l'éradication de ce statut d'apatridie d'ici 2024. Nous sollicitons aussi l'appui de la ministre d'État pour l'inscription de deux lois importantes au calendrier de l'Assemblée nationale », a-t-elle déclaré.
Elle a fait savoir que la ministre d'État en charge de la justice a été réceptive quant à leur démarche.
« Étant donné que ce travail a démarré depuis 2014, la ministre s'est rendue compte qu'il faut qu'on travaille très rapidement pour que la RDC ne soit pas laissée pour compte dans l'action contre l'apatridie. Elle a estimé qu'on devait rapidement mettre en place une commission pour évaluer le contenu de ces deux lois afin de les soumettre au Conseil des ministres. Aussi, travailler sur la feuille de route pour dégager les priorités », a indiqué L. Kpam Ahua.
Ensuite, elle a souligné que le HCR est à pied d'œuvre pour « avoir le nombre exact d'apatrides et chercher les moyens de faire ce travail d'éradication ».
Dans son dernier rapport publié au mois de juin dernier, le HCR a exhorté les dirigeants mondiaux à redoubler d’efforts pour promouvoir la paix, la stabilité et la coopération afin de stopper et d’amorcer l’inversion de la tendance à la forte hausse des déplacements provoqués par les violences et la persécution depuis près de 10 ans.
Malgré la pandémie, le nombre de personnes fuyant les guerres, les violences, la persécution et les violations des droits humains a atteint près de 82,4 millions en 2020, d'après ce rapport annuel Tendances mondiales du HCR rendu public à Genève. Cela représente une augmentation supplémentaire de 4% par rapport au chiffre record de 79,5 millions fin 2019.
Le rapport a indiqué qu’à la fin 2020, on comptait 20,7 millions de réfugiés relevant de la compétence du HCR, 5,7 millions de réfugiés palestiniens et 3,9 millions de Vénézuéliens déplacés à l’étranger. Par ailleurs, 48 millions de personnes étaient déplacées à l’intérieur de leur propre pays. En outre, les demandeurs d’asile représentaient 4,1 millions de personnes. Ces chiffres montrent que malgré la pandémie et les appels à un cessez-le-feu mondial, les conflits continuaient de chasser les personnes de leurs foyers.
Merveil Molo