Lualaba : Une ONG plaide pour l'indemnisation des habitants de Mukumbi victimes des violations des droits humains

Samedi 13 mars 2021 - 17:07
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Lors d'une conférence de presse tenue ce samedi 13 mars 2021 à Kinshasa, la Coalition pour la Sauvegarde des Droits Humains (CSDH) a fait savoir qu'en date du 10 novembre 2016, les habitants du village Mukumbi situé à 7 kilomètres de la ville de Kolwezi au Lualaba, ont été chassés de leur milieu naturel par des éléments de la Garde Républicaine "lourdement" armés qui auraient été réquisitionnés par la société Chemicals of Africa (CHEMAF SA) en collaboration avec certaines autorités provinciales, afin de procéder à l'exploitation minière dans ce lieu sur lequelle cette société aurait un titre minier.

Selon cette organisation de défense des droits de l'homme, les convois des policiers étaient passés, peu après, pour saccager, démolir, piller et brûler les biens de la population mais également torturer les paisibles citoyens. 

"Ce que semble reconnaître et corroborer un document non daté, que le gouvernement provincial à travers le ministère provincial de l'intérieur représenté par le directeur de cabinet dudit ministre, avait fait signer à certaines victimes, on ne sait pour quelle fin, qui s'intitule acte transactionnel d'indemnisation", a dit Karl Balemba Mweze, coordonnateur de la CSDH.

Pour la CSDH, ces faits constituent des atteintes graves aux droits de l'homme et violations des lois en vigueur.

De ces actes, a-t-elle fait remarquer, découlent plusieurs abus dont les plus saillants sont entre autres, le déguerpissement forcé sans indemnisation préalable ni relocalisation ayant plongé près de 3000 familles dans un état sinistre ; plusieurs cas de violations graves des droits humains et d'infractions susceptibles d'être qualifiés de crimes contre l'humanité dans le rapport entre la société en complicité avec certains gouvernants contre la communauté déguerpie. 

Elle a ajouté la déscolarisation des enfants suite à la précarité et la perte par les parents des moyens de survie et la détérioration de l'état de santé lié à l'errance et à la sous-alimentation ; plus de 287 cultivateurs ont perdu les produits des champs et le rejet de la main tendue de la communauté déguerpie qui était ouverte au dialogue pour la résolution à l'amiable du litige qui l'oppose à CHEMAF. 

"Ces faits non exhaustifs mieux étayés par images et vidéos à l'appui sont d'une nature à énerver la conscience humaine et ne sauraient être tus dans une société qui aspire à l'atteinte des objectifs du développement durable axé sur le concept du Peuple d'abord. Ce qui est marrant, ce que des familles entières pour lesquelles il n'y a ni relocalisation ni indemnisation juste et préalable, se trouvent désemparées et éparpillées à la rue pour les unes, en des familles d'accueil pour les autres, mais toutes, placées dans des conditions d'extrême précarité et inhumaines après avoir été chassées dans une sorte de barbarie hors pair", a déclaré le coordonnateur de la CSDH. 

Par conséquent, cette organisation plaide auprès du chef de l'État, du premier ministre, des présidents de deux chambres du Parlement congolais et de l'Inspection Générale des Finances (IGF) pour l'indemnisation, la relocalisation et la réinstallation "sans délai" des habitants du village Mukumbi conformément à la constitution, au code minier et au règlement minier en vigueur en RDC,  l'érection d'un cadre d'accueil transitoire en faveur de la communauté en attendant la réalisation de tous les préalables légaux liés à la réinstallation en dignité humaine. 

En outre, elle plaide pour la participation active des représentants de la communauté Mukumbi et de la société civile à la préparation, la rédaction et la signature d'un cahier des charges en bonne et due forme conformément à la loi mais aussi la réparation de tous les préjudices causés à la communauté par la société et l'établissement de la responsabilité des présumés auteurs et commanditaires des actes infractionnnels ayant caractérisé cette barbarie. 

Faute de suite favorable à ces revendications du reste "légales et légitimes" dans un bref délai, cette ONG de défense des droits de l'homme promet de faire usage de tous les moyens légaux pour recouvrer ce qui est du à ces congolais qui souffrent "injustement voilà 5 ans sur leur territoire".

Prince Mayiro