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Devant la presse jeudi 12 mars 2021 à Kinshasa, le président du parti Front des Nationalistes pour la Solidarité et le Développement (FNSD) est revenu sur plusieurs questions d'actualité entre autres, la formation du gouvernement de l'Union sacrée de la Nation et le recensement de la population. Au sujet du recensement de la population, le sénateur Dieudonné Alimasi Fikiri estime que cela n'empêcherait pas la tenue des élections en 2023.
"Nous, au FNSD, nous n'avons aucune lecture, aucun élément, aucun paramètre qui puisse nous dire que les élections n'auront pas lieu parce qu'on va organiser le recensement. D'ailleurs, c'est une bonne chose parce qu'en ce moment là, ça contribuerait à l'amélioration de la qualité des résultats des élections. C'est ça notre souci", a-t-il déclaré.
Au cours de ce face-à-face avec les professionnels des médias, cet élu de la Tshopo est aussi revenu sur le gouvernement de l'Union sacrée qui est en gestation.
Pour lui, l'équipe de Jean-Michel Sama Lukonde devra s'assigner l'objectif de garantir la paix et le pain à la population congolaise. Pour ce faire, a-t-il souligné, ce gouvernement devra se donner les moyens de sa politique.
"Je dis que tout gouvernement doit avoir un objectif de garantir les deux PP à la population, ça veut dire le pain et la paix. Or, pour arriver à ces deux PP, il faut avoir des ressources. Donc, la priorité, c'est justement d'accroître les ressources publiques, donner davantage des moyens au gouvernement, le gouvernement doit se donner davantage des moyens", a renchéri le sénateur Alimasi Fikiri.
D'après lui, la justice couplée des sanctions exemplaires négatives et positives aiderait le gouvernement à accroître ses ressources "pour que l'État soit à mesure, tout en soignant la qualité de la dépense publique, de mieux allouer ces ressources dans les domaines qu'il jugera prioritaires". "De mon point de vue, l'approche que le gouvernement doit suivre aujourd'hui, ça doit être une approche globalisante avec un seul objectif de la satisfaction de l'intérêt général", a-t-il ajouté.
S'agissant de l'élection des membres du Bureau du Sénat qui a eu lieu le 02 mars de l'année en cours, le sénateur Fikiri a, malgré sa défaite au poste de questeur de cette chambre du Parlement, reconnu qu'elles ont été "démocratiques" et ce, malgré quelques problèmes rencontrés au niveau interne.
"(...) les élections ont été démocratiques, il n'y avait pas une autorité morale quelconque qui a donné un ticket. Donc, c'était une bonne chose. Mais en dépit du fait qu'en interne, on a parlé des problèmes de corruption, des problèmes de distribution des appareils téléphoniques, on a parlé également de la circulation d'une liste qu'on a faite passer comme étant le ticket du chef de l'État alors que c'était pas le cas", a-t-il dit.
Et de poursuivre : "Là, les élections sont déjà passées, on n'y revient plus mais seulement maintenant, nous tous nous sommes de l'Union sacrée, ce qui nous préoccupe aujourd'hui, c'est de voir ce Bureau s'inscrire dans le principe des valeurs qui constituent la substance de l'Union sacrée, tel que le président a eu à le dire. Sinon, la plénière qui est aujourd'hui composée essentiellement par une bonne partie des sénateurs membres de l'Union sacrée, n'hésiterait pas à recourir à ces mêmes pétitions pour chasser ce Bureau si jamais ce Bureau ne rentre pas dans l'esprit de l'Union sacrée".
Par ailleurs, il a dit demeurer, malgré sa défaite, membre de l'Union sacrée de la Nation. "Mais comment voulez-vous que je quitte l'Union sacrée de la Nation quand je vous dis que je fais partie de l'embryon ? L'embryon, c'est le CACH (Cap pour le changement) du Sénat. Ce n'est pas possible à cause des résultats ici, Non ! Il y a des valeurs, les résultats, ça c'est par rapport à moi-même mais l'intérêt général, c'est dire il faut que le changement intervienne dans la façon de gérer notre pays, il faut que les valeurs prédominent", a fait remarquer le président du FNSD.
L'appel à l'organisation du recensement de la population avant la tenue des prochaines élections, lancé par l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), défraye la chronique actuellement en RDC. Pour certains, cela pourrait conduire au glissement mais d'autres estiment que ce recensement permettra d'avoir un fichier électoral assaini. De son côté, l'Office National d'Identification de la Population (ONIP) se dit prêt pour ce recensement. Il veut 350 millions de dollars américains pour réaliser ce travail en 2 ans.
Prince Mayiro