RDC : Le gérant de la BIAC dit se réserver le droit de saisir la justice contre le gouverneur de la BCC pour diffamation (mise au point)

Jeudi 18 février 2021 - 22:06
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7SUR7

Dans une mise au point parvenue à la Rédaction de 7SUR7.CD, ce jeudi 18 février 2021, Jean Pierre Pfingu Nsuami, gérant de la Banque Internationale pour l'Afrique au Congo (BIAC), rejette tous les propos "diffamatoires" tenus par Déogratias Mutombo, gouverneur de la Banque Centrale du Congo (BCC), contre sa personne. 

Contrairement aux affirmations du gouverneur de la première institution bancaire de la RDC, il précise qu'il n'est pas  actuellement "gérant du patrimoine de la BIAC du fait de son initiative ni celle des actionnaires de la BIAC mais en vertu de l'ordonnance n°183 rendue par le Conseil d'État en date du 16 décembre 2020". 

"J'ai été désigné par le Conseil d'État en qualité d'expert non pas pour jouer le rôle de liquidateur comme semble l'affirmer votre communiqué au public mais pour tenter de sauvegarder le patrimoine de la BIAC en attendant la convocation d'une assemblée générale des actionnaires de cette société devant pouvoir à la désignation du liquidateur", explique le gérant de la BIAC

Selon Jean Pierre Pfingu Nsuami, le Conseil d'État l'a désigné "intuitu personae" et cette désignation n'engage pas directement l'Ordre national des experts comptables (ONEC) dont il est membre et non vice-président, "le Conseil d'État ayant d'ores et déjà reçu sa requête en rectification quant à ce".

Il ajoute, cependant, que la Banque centrale refuse "d'exécuter l'ordonnance du Conseil d'État qui a tiré la gestion de la BIAC aux liquidateurs que la BCC a désignés pour des raisons qu'elle connaît. Il fait savoir également à la BCC qu'il travaille pour sauvegarder les intérêts des anciens clients, travailleurs et autres personnes engagées dans la BIAC, contrairement à ses allégations.

"En attendant de mentionner les faits précités, votre communiqué tend ainsi à faire passer dans l'opinion que je suis un imposteur dangereux, travaillant contre les intérêts des anciens clients, travailleurs et autres personnes engagées dans la BIAC alors que mon rôle décidé par le Conseil d'État à travers son ordonnance ci-dessus évoquée est de sauvegarder leurs intérêts", affirme le gérant de la BIAC. 

Et de poursuivre : "Monsieur le gouverneur, vous n'avez pas besoin de jeter le discrédit sur ma personne devant l'opinion publique alors que votre institution, autant que justiciable, dispose de tous les moyens légaux pour attaquer éventuellement les décisions du Conseil d'État dont je ne suis qu'un simple auxiliaire, au cas où la Banque centrale estimerait que la décision du Conseil d'État renfermerait un mal jugé". 

En conséquence, il dit se réserver le droit de saisir les instances judiciaires pour tous les "propos diffamatoires" tenus par le gouverneur de la BCC à son égard. 

Dans un communiqué daté du 12 février dernier, le gouverneur Déogratias Mutombo avait rappelé que la BCC a retiré l'agrément de la BIAC en date 30 septembre 2020 et a confié la mission de liquidation à un cabinet recruté par appel d'offre. 

Cependant, renseignait ce communiqué, les "actionnaires de la BIAC dissoute entravent, d'une part, la mission de liquidation de cette banque et d'autre part, participent de manière active, sans procédure aucune formelle et transparente, à l'installation de Jean Pierre Pfingu Nsuami, vice-président de l'ONEC, en qualité de gestionnaire du patrimoine de la banque liquidée, rôle sans fondement légal". 

À cet effet, la BCC avait alerté l'opinion sur les actes posés par ce "prétendu" gestionnaire du patrimoine de la BIAC, en liquidation. Elle avait aussi invité le public à la prudence, car "l'intéressé s'atelle à accompagner des personnes malveillantes, auteurs des actes de fraude et de mauvaise gestion ayant conduit à la faillite de la banque en liquidation, et par ailleurs, déférées devant les Cours et Tribunaux par l'Autorité de régulation et de contrôle".

Prince Mayiro