RDC: l'ASBL "Le Congo n'est pas à vendre" demande au gouvernement d'annuler le protocole de cession des actifs de la STL 

Jeudi 16 avril 2020 - 11:18
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7sur7

La campagne "Le Congo n'est pas à vendre" (CNPAV) appelle à l'annulation du protocole cadre de cession des actifs du terril de Lubumbashi signé au mois de décembre dernier avec Albert Yuma, président de la Société congolaise pour le Traitement de Terril de Lubumbashi (STL). 

À travers un communiqué parvenu à 7SUR7.CD, mercredi 15 avril 2020, cette structure regroupant des organisations de la société civile œuvrant dans le secteur minier fait savoir que la démarche visant à faire de STL une filiale de la GECAMINES "peut paraître normale sur le plan légal". 

Cependant, elle soulève quelques inquiétudes "légitimes" entre autres, "le caractère secret de cette importante opération sans que les travailleurs n'en aient été informés et sans aucune communication publique, ainsi que l'opportunité d'une telle opération au moment où le pays attend la nomination de nouveaux mandataires publics et qu'Albert Yuma fait l'objet d'une procédure d'enquête pour des faits liés à sa gestion des fonds de la GECAMINES". 

Pour la campagne "Le Congo n'est pas à vendre", cette opération ressemble à celle de la Mine de Luiswishi devenue une propriété de la GECAMINES en 2012 et vendue, selon elle, 3 ans après à une filiale de Huayou qui est aussi impliquée dans l'opération sur le terril de Lubumbashi. 

"Plus que jamais en ce moment où le gouvernement de la République et le système judiciaire sont engagés contre le détournement des biens publics, il est essentiel que cet effort soit le même pour nos entreprises publiques. Or une telle opération, tout comme la vente des actifs de la SOKIMO, sont de nature à compromettre cet élan", déclare la CNPAV, avant d'appeler les acteurs congolais à faire preuve de transparence et de rigueur dans la gestion de la chose publique.

"La corruption tue et si on ne fait pas attention, elle va tuer la GECAMINES", prévient cette structure de la société civile. D'où, sa demande au président de la République et au premier ministre d'arrêter  quelques mesures. Il s'agit de :

1. L’annulation du protocole du 20 décembre 2019 entre la Gécamines et STL ;

2. La mise en place d’une commission ministérielle pour faire toute la lumière sur l’opération de cession d'actifs de la GECAMINES vers STL ;

3. La publication de tous les contrats qui entourent cette transaction ;

4. Un moratoire national suspendant toutes les ventes d’actifs des entreprises publiques jusqu’à la nomination des nouveaux mandataires et ;

5. La réalisation d’un audit indépendant de la GECAMINES et des autres entreprises publiques avant l’entrée en fonction des nouveaux mandataires.

Signalons que le même mercredi, la GECAMINES a, dans une déclaration, démenti la vente du terril de Lubumbashi, dans le Haut-Katanga, "ni à une quelconque société ni à Albert Yuma". D'après elle, le protocole cadre du 20 décembre 2019 fait partie des contrats signés en vue de la finalisation de la filialisation de STL, société appartenant à 100% à GECAMINES.

Prince Mayiro