Pointé du doigt dans le rapport de l'enquête sur l'utilisation des fonds alloués aux projets financés par l'État congolais, publié par le Réseau des Parlementaires Africains contre Corruption (APNAC-RDC) et la Ligue Congolaise de lutte contre la Corruption (LICOCO) le week-end dernier, le Bureau de Coordination et de suivi du Programme Sino-Congolais (BCPSC) rejette les accusations de détournement des fonds destinés aux projets d'infrastructures et développement du projet minier, dont l'Agence Congolaise des Grands Travaux (ACGT) est maitre d'ouvrages.
Dans une mise au point faite vendredi à Kinshasa, le BCPSC qualifie les accusations formulées par LICOCO et APNAC-RDC de "mensongères à 90%".
Selon cette structure de la coopération sino-congolaise, il n'y a aucun risque de corruption ni détournement dans l'exécution desdits projets.
"Il y a lieu de noter que le financement n'est pas assuré par la partie congolaise et qu'à ce niveau, il n'y a aucun risque de corruption ni détournement. Parce que dans le circuit de financement, Exim Bank of China octroie des prêts à Sicomines, lesquels servent à financer les projets d'infrastructures et de développement du projet minier. C'est la joint-venture Sicomines qui emprunte les fonds et assure le remboursement des prêts (principal plus intérêts) avec le bénéficie généré par l'exploitation minière" , fait savoir le BCPSC, qui souligne qu'il n'est pas "gestionnaire des projets".
En ce qui concerne la réhabilitation du Palais du peuple, par exemple, le Bureau de Coordination et du suivi du Programme Sino-Congolaise indique que "le programme sino-congolaise n'a jamais financé jusqu'à ce jour ce projet", contrairement aux allégations de LICOCO et APNAC-RDC.
"Pourquoi imputer aux dirigeants du Bureau de Coordonnateur et de suivi du Programme Sino-Congolais le rôle des gestionnaires des projets", s'interroge-t-il.
Par ailleurs, le BCPSC déplore l'attitude de la Radio France Internationale qui, d'après lui, ne donne pas la parole aux personnalités et entreprises indexées dans le rapport de ces organisations de lutte contre la corruption.
"Quelle serait la visée de l'alliance LICOCO - RFI", se demande-t-il.
À moins que l'objectif, poursuit le BCPSC, "poursuivi par LICOCO et RFI soit de salir la réputation du bureau de coordonnation et de ternir l'image de ses dirigeants, la démarche aurait été, pour LICOCO-RDC, de prendre contact avec l'ACGT, et pour RFI, de vérifier un tract qu'elle a reçu avant publication.
Par conséquent, le BCPSC demande à LICOCO et APNAC-RDC de corriger ces "mensonges" et rétablir la vérité, pour "éviter la confusion au risque d'induire l'opinion en erreur", conclut-il.
Pour rappel, le Réseau des Parlementaires Africains contre la Corruption, section RDC, (APNAC-RDC) et la LICOCO (Ligue Congolaise de lutte contre la corruption) ont lancé depuis le week-end dernier “la campagne anti-corruption en RDC” intitulée “Ceux qui doivent justifier l’utilisation des fonds alloués aux projets financés par l’Etat congolais”. Dans le cadre de cette activité, plusieurs personnalités et entreprises ont été indexées, parmi lesquelles l'ACGT, dans le cadre du projet de construction des stades municipaux, dont le financement est évalué à près de 5 millions de dollars américains.
P. M.