L'impasse iranien, un feuilleton du secret de conspiration (Célestin Ngoma)
Le nucléaire iranien vient d'atteindre des proportions les plus cauchemardesques que tous ceux qui s'étaient jusque-là penchés sur la question tenaient à tout prix à éviter. La faute à un jusqu'auboutisme américain d'un côté et iranien de l'autre qui semblent résolus à tirer sur une corde déjà raide. Ce bras de fer qui peine à dérégler effleur à petit pas la ligne rouge et est au point de rompre definitivement l'équilibre de la funambule gestion rationnelle d'un rapport de forces aux conséquences apocalyptiques. C'est à se demander si le décor d'une troisième guerre mondiale n'est pas entrain d'être planté sous la barbe d'une race humaine qui se vante d'avoir repoussé les limites de l'humaine condition et de s'être frayé le chemin qui mène vers des horizons démiurgigues.
La silhouette de ce danger est de plus en plus lisible et des nouvelles horreurs seraient en passe de défier tout ce que le septième art a pu nous servir jusqu'ici en terme de films d'horreur. Il se pourrait que l'homme qui est un loup pour l'homme soit capable de monstruosités pires que la shoah. Et personne ne sait si les victimes d'hier ne seraient pas déjà capables de surclasser leurs bourreaux ?
TRUMP OU LE VERROU DU SCANDALE ?
En se fendant d'une tabula rasa des acquis de la communauté internationale sous pavillon Obama sur le nucléaire iranien, Donald Trump ne pouvait pas mieux faire sauter l'écrou de rétention d'esprit en servant de pont à l'escalade des tensions, lui qui est peu vanté en ce qui concerne la sauvegarde des traditions internationales surtout en négociations douces. Le moins que l'on puisse dire est qu'en annulant tous les engagements des États-Unis dans un accord sur le nucléaire iranien déjà en vigueur, Trump n'a fait qu'ouvrir grandement la boîte à Pandore et subséquent de l'activité du chrono des hostilités.
Ainsi survient désormais un orage de conspiration potentiellement capable de plonger le monde dans une sorte d'Harmaguedon auquel se prête volonté la technoscience en son volet armement de pointe.
À quoi devrait raisonnablement s'attendre le faucon locataire de la maison blanche si ce n'est à une radicalisation tous azimuts de la partie iranienne poussée à bout par des sanctions de plus en plus intenables. Des pétroliers torpillés au large du golf d'Aden a succédé l'annonce de la dernière étape de l'enrichissement de l'uranium à des fins militaires clairement assumées.
De quoi mettre au supplice la soupape de sécurité américaine qui n'est autre que l'État Israélien au bord des nerfs depuis le début de la riposte proportionnelle de l'empire perse? Le régime islamique shiite iranien ayant des tentacules dans tout le moyen orient, y compris dans le sillage de l'État hébreux où le Hezbollah notamment décale déjà ses bornes et guette depuis, les lustres.
La sécurité du territoire Israélien n'aura jamais autant été sujet à caution au point de bousculer la boussole des relations internationales adossées à l'alignement ou non sur le sionisme.
Les grandes lignes des politiques étrangères vont s'en trouvées autrement questionnées qu'au temps où il fallait s'y pencher avec délicatesse et réserve, compte tenu du caractère embarrassant d'une patate chaude devenue déclencheuse d'une autre saison dont l'allure n'est plus ordinaire.
ISRAËL DANS LE NOUVEAU CROCHETS DES EMBUSCADES
Voilà un peu plus d'un demi-siècle depuis que dure le dilemme israëlien, en l'occurrence depuis la guerre de six jours qui a aiguisé l'appétit d'ogre de l'État juif désormais écartelé entre annexion des territoires et colonisation. La situation est presque comparable à l'arroseur du vent qui en sort toujours trempé lui-même.
Hier, le noeud du conflit était question d'un désir de coloniser les terres palestiniennes. Le chaudron proche-oriental semble trouver les bouts de deux formes de terrorisme qui se renvoient dos à dos l'une vers l'autre, vice-versa, avant de s'affronter fatalement. Au terrorisme économique opérant sous des sanctions iniques, répondra à coup sûr un terrorisme confessionnel de tous les voisins continentaux de l'État d'Israël avant que le pire ne se produise.
BOUT DU TUNNEL DANS L'HYPOGÉE ???
Serait-il encore envisageable de réquisitionner une autre dimension d'intelligence collective qui puisse faire entendre raison aux tenants des jeux de son de cloche au Moyen-Orient dont les plaques tectoniques présagent une irruption volcanique à effet dévastateur ?
Est bien malin celui qui prétendait donner majeustueusement des pistes nouvelles avant même que solutions attendues profilent en remontrance la rationalité de negociation avant que ses limites lui fasse le tour? Faut-il finalement que le droit cède la place aux armes de sorte que du chaos germe une nouvelle élaboration sociétale. Moteur de l'histoire, la guerre l'a certes été. Il est impensable de lui faire encore jouer un tel rôle dès lors que les armes ont atteint le paroxysme de la destruction massive susceptible de sonner le glas de l'histoire.
LE MOYEN ORIENT A UN PAS D’UNE ÉGÉRIE: Israël et Iran à deux coups sûr d'un declenchement des hostilités.
L'autre ligne rouge franchie par les USA en reconnaissant Jérusalem comme capitale légitime d'Israël ne fait que renforcer la haine et n'épargne pas l'Etat sioniste des tensions de tout bord. Le spectre de violence emprunte au large Israël et risque de ne laisser aucun choix au protectorat américain dans la seule hypothèse désormais possible de tout raser. C'est ce qui arrive lorsque l'on est plus occupé à brandir sa puissance de feu plutôt qu'à en mesurer les risques.
En effet, le Moyen Orient bien que comptant plusieurs pays berge sous l'allèle deux grands blocs dont l'un est essentiellement musulman et l'autre judéo-chrétien, qui par ailleurs ne sont pas compatibles et vivent sous la chaleur des conflits pasmodiques.
Partant de cet aperçu, il est nettement démarqué la naissance des influences qui touchent la dimension spatiale et déterminent les ambitions impassives de chacune des parties : la colonisation des grands espaces dans le but de l'extension hégémonique.
La conquête des espaces est un élément qui induit les prétentions primipares de réactivation des moyens sofistiqués sensés couvrir cette mission belliqueuse de gagner le territoire d'autui au détriment des règles et principes de souveraineté, réduits de fait au gré de rapport de force.
Israël est l'un des États au monde où les limites des frontières ne sont pas précises car varient de plus en plus au fil du temps.
Ces conquêtes ne se font pas sans que la violence ne soit appliquée et les traces que celle-ci traîne ouvrent le circuit de conflit qui s'affiche de plus en plus.
La Cisjordanie est victime de cette pratique qui de près touche la sensibilité internationale sous la régalade des deals Secrets.
Israël, quant à lui, pâtit sur la grâce des USA qui, depuis le 6 Décembre 2018, a emballé d'un coup de main, la position internationale sur l'appropriation consensuelle de la Ville Sainte, et y a transféré son ambassade sous l'assistance impuissante du Conseil de Sécurité, et ce, malgré le désaveu truculent formulé de tous côtés.
Malgré la position de l'Administration Trump, l'étau se resserre tout doucement et la menace ne semble pas déménager l'Etat Hébreu, commandé par Netanyahou, pour qui le désir de maintien de la paix est intimé dans les esprits, mais seule la gestion des conflits paraît actuelle comme recette indiquée pour l'instant.
La Palestine, se sentant dans la peau d'une souveraineté qui peine sous la jacynthe internationale, confie son avenir à un sort inconnu et ce dernier qui sombre à se dessiner déplace désormais d'une case à l'autre de suite de l'ogre Israélien conditionnant un exil foncier un peu exceptionnel à son voisin.
La colonisation Israélienne se moque éperdument de toutes les sirènes internationales et la solution du conflit le plus vieux du monde ne dépend plus des protagonistes eux-mêmes ni moins encore de la posologie des salons diplomatiques internationaux qui n'obéit qu'aux rapports de forces dont les tendons supposent être collés à la bénédiction occidentale contrôlée par les USA et l'escabeau soudé au bloc oriental conduit par la Russie et ses fidèles alliés : l'Iran, la Syrie ...
Le regard sur ce conflit diffuse largement et son déréglage se plie sur un mécanisme très spécial qui jusque-là échappe aux intelligences occidentales en général et américaine en particulier, lesquelles désormais sont sous le toupet d'une énigme que seul Jéhovah parfois est le mieux placé pour toute éventualité.
La durée de celui-ci peut être suspendue à une longévité relative à la nuit du temps tant que les Juifs contrôlent encore le circuit financier mondial et détiennent la haute connaissance qui leur semble apparentée.
Dans cette veine d'idée, disons que les discussions sur la question sont presque statiques, et toutes les issues y afférentes n'ont jamais satisfait le sort de ces deux Etats partageant le lien national historique et religieux légitime.
Les pistes montées butent toujours sur une mine qui est :
- soit l'exclusion des droits d'une partie en conflit au profit de l'autre, ce qui ne peut résorber le problème et logiquement incruste le climat de tension qui immerge sur la chaleur d'une agitation hors paire, car la partie dont le droit semble se dissoudre au profit de l'autre se sent logiquement défavorisée et se réfugie ex abruto derrière la couleur de la violence et autres formes de crimes en vue de décliner son mécontentement.
- soit à la cohabitation, une particularité qui est la conservation de ses droits mais avec une dièse: la remise à table de son pouvoir de gestion au profit d'un mécanisme un peu spécial sous l'égide de l'arbitrage international, chose pratiquement intenable car chacune des parties a ses aspirations propres.
Face à cette confusion, Israël se taille un nouveau schéma, celui de gagner de plus en plus les portions du territoire, faisant de lui l'unique État au monde dont les limites frontalières varient au fil du temps et des circonstances.
A cette besogne, l'appui américain dénote un indice sérieux de l'impression de la loi du plus fort, chose qui ne laisse pas saisir d'une seule chance, se sentant dans une dereliction sans pareille, le camp palestinien trouve refuge dans la connexion avec les réseaux islamiques Iranien, Syrien... sous le chevron Russe.
Dorénavant, la guerre se voile sous le rideau d'une médiation froide et Israël, comptant sur la force dorsale qui est son allié traditionnel, les USA, se permet de dilater les limites en investissant Golan , ouvrant ainsi la suture d'une cicatrice fragile assimilable à un effondrement guidé du mur de paix.
L'attitude de l'Etat Hébreu, manipulation ou coïncidence de circonstance? Cela est encore suspendu dans le secret du temps.
CONCLUSION :
En tout cas, tout observateur averti voit en ce jeu hébraïque une invitation de son bourreau (Iran) derrière le piège Syrien qui une fois en déphasage avec son pédalier de retenue se laisserait livrer à la scène exécrable dont le mobile est sa peau, et se heurterait sui generis sur la puissance destructrice des Américains dont les insatisfactions sur le fameux accord nucléaire voudraient réaménager les choses afin de réajuster sa part par rapport au goût de ses excès.
A l'Iran de ne pas se vexer sur les manipulations montées de toutes pièces par Israël, lesquelles n'attendent que son nez sur ce périmètre afin de lui faire le calumet revenchard.
La tentative américaine de déloger le défenseur des intérêts russes dans le péninsule persique, Bachar el-Assad, non aboutie suite au corridor diplomatique et militaire du Kremlin, force les USA à braquer ses biceps sur l'un de ses fidèles alliés, l'Iran, pour qui le tournant s'attend juste à un rattrapage ostentatoire d'une série compensatoire sans dérive utile.
Tel est un des motifs qui alimentent sa duplicité complice avec Israël afin de dévier l'opinion sur des motivations qui logiquement ne coïncident pas avec l'argument nucléaire brandi comme une peau de banane traînée sur la route qui attend sa victime, car les ateliers nucléaires, il y en a un peu partout au monde, en France, Royaume Uni, Israël lui-même et d'autres pays, sans que cela n'attire vigilance de la Communauté Internationale et ne fasse des bruits de sirène...deux poids deux mesures...
A l'Iran de rester sur son laurier, question de tenir échec au plan de déstabilisation enrobé dans les provocations calculées qui n'ont comme objectif que de basculer le monde dans une effervescence dilatoire en vue de créer des nouveaux bouleversements mondiaux dont les équilibres sont jusque là confortés par des liaisons déjà fragiles.
A la communauté Internationale de cesser son rôle d'anti-chambre des intérêts avares de ses partenaires les plus imposants qui, à travers le mode opératoire de leur extraction, conduisent à des commissions des traces très funestes, sous un silence chapelle de sa vigilance pour finalement se déguiser en sapeur pompier, après que les dégâts se soient concentrés. Rôle passible d'une hypocrisie sans goût!
Ici est le vœu de voir le Conseil de Sécurité des Nations Unies prendre en urgence des résolutions anticipatives censées stopper l'escalade de la violence qui prend racine dans les esprits des parties en conflit et rappelle les USA et la Russie de ne pas détourner ces deux protagonistes du chemin de la paix déjà préparé par l'accord signé avec l'Iran en attendant que d'autres mécanismes visant à mettre à jour les lignes maîtresses de ce dernier, soit mis en contribution dans une perspective de raviser les attentes communes.
Kinshasa/RDC
Célestin Ngoma Matshitshi
Penseur et Analyste